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SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE

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SOCIÈTÉ DE PHYSIQUE

D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE.

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GENÈVE. LIBRAIRIE D'ABRAHAM CHERBULIEZ, AU HAUT DE LA CITÉ. Paris, MÈME MAISON, RUE DE TOURNON, 17.

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DE LA

SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE

ET D'HISTOIRE NATURELLE

DE GENÈVE.

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Tome VIII, I Partie.

Genève,

IMPRIMERIE E. PELLETIER, MAISON DE LA POSTE.

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MÉMOIRES

LA SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE

DE GENÈVE.

NOTICE

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MÉLIPONE DOMESTIQUE,

ABEILLE DOMESTIQUE MEXICAINE.

PAR PIERRE HUBER.

(Lue à la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève, en Avril 1836.)

INTRODUCTION.

L'existence d’une espèce d’abeille domestique particulière au Nouveau-Monde, est un fait dont nous devons la première notion au célèbre voyageur, le capitaine Basil Hall.

TOME VIII, PARTIE. 1

2

NOTICE Voici en quels termes il s'explique dans son voyage au Mexique :

« On nous introduisit dans une maison une ruche d’a- beilles fut ouverte en notre présence ; les mouches , les rayons et la ruche même différaient essentiellement de celles d’Angle- terre. Les ruches du Mexique sont généralement faites d’un tronc de bois, de 2 à 3 pieds de long sur 8 à 10 pouces de diamètre, creusé intérieurement et fermé aux deux extrémités par des portes cylindriques cimentées au bois, mais suscepti- bles d’être enlevées à volonté. Pour remplacer ce lourd appareil, quelques personnes font usage de ruches cylindriques en terre cuite, ornées d’anneaux et de figures en relief, en sorte qu’elles servent en quelque sorte d’embellissement à la facade de la mai- son elles sont suspendues par des cordes partant du toit, de la même manière que dans les villages les ruches de bois le sont aux solives des chaumières. Sur un des côtés de la ru- che est pratiquée une ouverture justement assez large pour per- mettre l’entrée d’une abeïlle chargée de son butin ; cette ouver- ture représente communément une bouche humaine ou quel- que monstre ; elle est entourée d’une protubérance de terre , qui lai fait un abri, pour empêcher la pluie de pénétrer dans l’intérieur de la ruche. se tient continuellement en faction une abeille, dont l’oflice n’est rien moins qu’une sinécure , car vu la petitesse de la porte, elle est obligée de se tirer de côté chaque fois qu'il plaît à une abeille d’entrer ou de sortir de la ruche. L’on me dit, que d’après une expérience bien faite, en marquant la sentinelle, on s’est assuré que la même mouche restait en faction durant tout le cours de la journée.

SUR LA MÉLIPONE DOMESTIQUE. 3

« Quand d’après le poids de la ruche on a acquis la certitude qu’elle est complètement remplie , on enlève la pièce du fond et on en retire miel. La ruche que nous vimes ouvrir n’était pleine qu’à demi, ce qui nous valut l'avantage de pouvoir mieux observer son économie intérieure. Le miel n’est pas contenu comme le nôtre dans d’élégantes cellules exagones , mais dans des sacs de cire, un peu moins grands que des œufs : ces sacs ou vessies sont suspendus le long des parois de la ruche et parais- sent remplis à moitié, cette quantité étant probablement le poids juste que la cire peut supporter sans se rompre ; les sacs près du fond étant mieux soutenus que ceux de dessus, con- tiennent plus de miel.

« Dans le milieu de la partie basse de la ruche , nous obser- vàmes une masse irrégulière de gâteaux , ayant la forme de rayons, garnis de petites cellules comme celles des abeilles. Ces cellules contenaient toutes de jeunes mouches , dont le dévelop- pement était si avancé, qu’en brisant les rayons elles sortirent toutes , et s’envolèrent gaiement.

« Pendant cet examen, la cire et le miel avaient été enlevés de la ruche, et les abeilles contrariées de toutes les manières. Cependant aucune ne nous piqua, quoique notre figure et nos mains en fussent couvertes. On dit, toutefois qu’il existe dans le pays un genre d’abeilles moins pacifiques que celles que nous visitâmes , et qui semblaient n’avoir ni l’inclination ni le pou- voir de nuire. Le miel répand un parfum aromatique, et, quoi- que fort différent du nôtre, possède une agréable saveur. »

Ce simple récit méritait toute l’attention des naturalistes, et surtout de ceux qui avaient fait de l’histoire des abeilles leur

4 NOTICE

étude particulière. Mais il fallait des circonstances bien favora- bles pour oser espérer d'ajouter quelques détails à ceux du sa- vant voyageur anglais. J’expliquerai donc comment j'ai été à portée d'étudier, sans sortir de chez moi, quelque partie de l’histoire de mouches qui habitent exclusivement les tropiques.

Il y a déjà bien des années que feu mon père, pour qui les abeilles étaient encore d’un grand intérêt, et qui les avait étu- diées avec tant de soin sous le rapport des mœurs, sentit sa curiosité vivement excitée par la description de cette ruche d’un nouveau genre, de ces abeilles inoffensives, enfin de tous les détails curieux qu’on vient de lire. Le désir d'appliquer à ces insectes du Nouveau-Monde cet art d’observation et cette logique expérimentale qui l'avaient si puissamment guidé dans ses anciennes recherches, ne lui laissait aucun repos.

Heureusement cette ambition si naturelle à un observateur philosophe, ce besoin de pouvoir comparer soit les mœurs, soit les individus de cette peuplade avec les mœurs et l’espèce des abeilles d'Europe, furent compris et appréciés par des amis zélés et actifs, et tout fut mis en œuvre par eux et par leurs correspondans en Amérique pour procurer à M. Huber la satis- faction qu’il ambitionnait (1). |

(1) C’est à M. le professeur P. Prevost, de Genève, que nous devons d'avoir apprécié et secondé les vœux de mon père à l’égard des abeilles de Tépic, et d’avoir intéressé MM. ses fils à ce grand acte de complaisance et d'amitié. MM. P.-Louis et Alex. Prevost chargèrent deux de leurs relations au Mexique, MM. Gribbs et Forbes, de nous procurer tous les renseignements qu’ils pourraient obtenir sur ces insectes; et ce dernier, avec un zèle et une activité rares, non-

SUR LA MÉLIPONE DOMESTIQUE. 5

Nous recûmes d’abord d'Amérique un envoi d’abeilles et de cire dans un flacon; mais il n’eût pas été possible d'analyser ces insectes fort endommagés par le voyage. Les mêmes amis zélés concurent la possibilité de faire venir l’une des ruches observées par le capitaine Hall ; leurs ordres furent exécutés avec tout le soin et l'intelligence possibles, de manière que la ruche parvint en Europe, et bientôt à Genève même, nous pûmes l'étudier à loisir.

La reconnaissance de mon père et la mienne ne connaissaient pas de bornes. Mais notre joie fut bien troublée par le peu d'espoir de pouvoir tirer parti d’un envoi qui avait coûté tant de peines et de soins. Le roulis du vaisseau et les secousses d’un voyage par terre avaient fort endommagé l'ouvrage des abeil- les. À la vérité, tout n’avait pas été détruit; mais tout avait été bouleversé dans l’intérieur de la ruche; néanmoins, après un examen attentif des débris et des ruines de la cité construite par les abeilles mexicaines, nous pûmes saisir quelques traits. de leur architecture et de leurs habitudes. J’avouerai cepen- dant que cette inspection laisse encore une foule de questions à résoudre.

seulement recueillit sur ces mouches les renseignements les plus précieux, mais nous fit les envois dont il est question dans le texte.

6 NOTICE

DESCRIPTION DES ABEILLES MOUCHES À MIEL DU MEXIQUE.

L'aspect de ces mouches est bien différent de celui des abeil- les d'Europe. Elles sont beaucoup plus petites, plus velues ; leur corps plus ramassé est aussi plus aplati; un duvet jaune ti- rant sur le roux les recouvre en entier; leurs ailes sont sensible- ment opaques, les nervures en sont jaunâtres : la disposition des yeux lisses en triangle très-ouvert ou presque en ligne droite; la forme des yeux réticulaire, dont le côté interne est droit ; les mandibules minces, dentelées et contournées un peu en euille- ron à leur extrémité ; enfin l’absence d’aiguillon, sont les ca- ractères que Je crois devoir assigner à ces insectes. La première inspection de ces mouches m’apprit bientôt qu’elles devaient être placées dans la classe des apiaires sociales de Latreille, et que des cinq genres dont cette classe est formée , ceux de mé- lipone et de trigone étaient les plus analogues à l’organisation que J'avais sous les yeux. Toutefois certaines considérations m'’engageaient à les placer de préférence dans le genre trigone, erreur qui tenait à l’insuffisance des caractères génériques assi- gnés à des insectes encore trop peu connus peut-être pour être parfaitement classés.

D'après le savant entomologiste que je viens de citer, le genre apis ou apiaire serait divisé en deux sections, dont l’une contiendrait toutes les sortes d’abeilles nomades ; l’autre, toutes les abeilles qui vivent ou sont supposées vivre en société

SUR LA MÉLIPONE DOMESTIQUE. 7

composée de trois sortes d'individus. Cette dernière section contient cinq genres : savoir l'abeille domestique , l’englosse, le bourdon, mélipone et la trigone. C'est à l’avant-dernière de ces divisions qu'appartient la mouche de Tempico, tant par ses mœurs que par ses caractères génériques.

Le caractère des apiaires en général est d’avoir la division intermédiaire de la lèvre inférieure filiforme, et aussi longue au moins que sa gaine (c’est l'appareil connu vulgairement sous la dénomination de trompe des abeilles, et qu’on devrait avec plus de raison appeler la langue, puisqu'elle n’est nulle part perforée, et qu’elle en fait évidemment l’office.

Les palpes de cette lèvre ressemblent le plus souvent à des soies écailleuses très-comprimées, et sont terminées par deux articles très-petits, dans lesquels réside sans doute quelque organe sensitif. Les pièces écailleuses dont il est ques- tion sont ce que les anciens naturalistes appelaient , à juste titre , l'enveloppe ou l’étui de la trompe; mais ces pièces sont elles-mêmes les organes de quelque sensation, puisque leur extrémité est organisée à la manière des antennes.

Les caractères des apiaires vivant en société sont d’avoir aux pattes postérieu- res, même chez les femelles ou mulets, le côté extérieur des jambes et celui du premier article des tarses presque glabres, ou du moins parsemés de poils très- clairs; un enfoncement sur le côté extérieur de ces jambes et un duvet soyeux à la face interne’ pour recueillir le pollen; les palpes maxillaires d’un seul article.

Enfin, le caractère propre aux mélipones est d’avoir le premier article des tar- ses postérieurs rétréci à sa base, en triangle renversé et des mandibules sans den- telures remarquables; deux cellules marginales aux ailes, une seule nervure ré- currante. Les mouches de Tempico remplissaient ces conditions, à cela près que les mandibules me paraissaient trop dentelées pour devoir étre rapportées à ce genre; c’est ce qui m'engagea d’abord à les placer parmi les trigones, dont les mandibules sont sensiblement dentelées. |

Caractère spécifique de la mélipone domestique. Yeux presque droits du côté interne ; yeux lisses, presque sur la même ligne; corcelet et abdomen légèrement fasciés, point anguleux en-dessous; couleur générale, un roux doré pâle; ailes opaques et jaunâtres ; cellules sous marginales des ailes à peine visibles; longueur totale, un centimètre ; point d’aiguillon

Ayant eu recours à M. de Latreille lui-même comme au véritable maître en cette matière, je ne puis résister au plaisir de transcrire littéralement les détails

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8 NOTICE

anatomiques par lesquels le premier et le plus consommé des entomologistes modernes voulut bien m'éclairer sur cet objet dans ce langage modeste et avec cette indulgence qui caractérisent si bien la supériorité de savoir et de mérite, et qui me font doublement regretter la perte d’un si précieux ami.

LETTRE DE M. DE LATREILLE.

Panisile. 07.

« Je savais d'avance que je ne trouverais rien à dire à vos observations, et que « s’il y avait qnelque hérésie entomologique, elle pourrait bien retomber sur moi seul; heureusement nous avons bien vu l’un et l’autre : il en résultera simple-

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ment une légère modification des genres mélipone et trigone, et la détermina-

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tion positive d'un fait qui m'avait parx douteux, c’est que ces insectes n'ont point d’aiguillon. L'espèce que vous m'avez envoyée, et que j'ai bien étudiée, est une véritable mélipone, mais dont les mandibules offrent une différence remarquable. Elle n’est peut-être qu'une variété de la mélipone scutellaire de mon Mémoire sur les Apiaires. Dans la M. ruchaire (apis favosa Fab.) ces orga- nes n’ont réellement pas de dentelure bien manifeste. En voici la figure (PI. 4, fig. 10): seulement leur bord interne offre près de l’angle supérieur une lé- gère échancrure a précédée d’une faible saillie angulaire b. Dans une autre mélipone propre au Brésil, le bord interne présente deux légères crénelures et deux dentelures très-courtes (PI. 4, fig. 11). Ces dentelures sont plus fortes et aiguës dans votre mélipone du Mexique (PI. 1, fig. 15).

«< Les,trigones, ainsi que je viens de le vérifier sur un assez grand individu, ont dés mandibules terminées par cinq dents très-apparentes et très-acérées. Les trois inférieures répondent à la portion des mandibules précédentes, et les deux autres à celles que vous avez observées dans la mélipone du Mexique. Ainsi, les mandibules des mélipones se rapprochent de celles de l’abeille ou- vrière; mais avec cette différence qu'une partie de leur bord interne est plus ou moins bidenté, ce qui leur donne quelque analogie avec celles des tri- gones; et celles de ce dernier genre ont toujours le bord interne entièrement dentelé, et ces dentelures sont au nombre de cinq (PI. 1, fig. 19). J'ai étudié avec soin l'abdomen de plusieurs individus de votre mélipone que j'avais ra-

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SUR LA MELIPONE DOMESTIQUE. 9

« mollis : j'y ai bien aperçu les deux petits appendices filiformes et velus qui

accompagnent d'ordinaire l’aiguillon des hyménoptères; mais je n’ai vu au- « dessous que de faibles vestiges et sous la forme d’une petite pointe de l’ai- « guillon; et s’il existe, il ne peut être, comme vous le dites fort bien, que « très-petit, rudiméntaire et inoffensif. Les habitants du pays ont donc raison de + dire que ces insectes ne piquent point. »

DESCRIPTION DE LA RUCHE MEXICAINE.

La ruche mexicaine se ressentait de la simplicité de ses an- ciens propriétaires. Ce n’était qu’un tronçon de bois dur, une vraie bûche de trois pieds de long , creusée dans toute sa lon- gueur , mais exactement fermée par les deux bouts au moyen de briques mastiquées contre le bois.

La seule ouverture dont les abeilles eussent pu faire usage était aussi bouchée avec de la terre glaise. C'était cette porte unique, du diamètre nécessaire pour le passage d’une seule de ces mouches à la fois, et qui dit-on est gardée jour et nuit par une sentinelle vigilante, relevée toutes les 24 heures. De sorte que, à défaut d’air, les abeïlles mélipones avaient été étouffées dans leur demeure avant le départ de la ruche pour l’Europe. On ouvrit d’abord la ruche par l’une de ses extrémités, dont la clôtore paraissait avoir été enlevée et rétablie lors de son pas- sage en Angleterre, probablement pour être visitée par les em- ployés des douanes; mais elle avait été calfatée avec du coton et soigneusement refermée. Quelques fragmens de cire qui rou-

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10 NOTICE

laient librement dans l’intérieur de l’arbre creux se présentèrent à la porte : on les retira soigneusement de la ruche par cette ouverture dans laquelle on pouvait fourrer la main. Des frag- mens plus considérables, des groupes de ces grandes cases dé- crites par le voyageur anglais en furent extraits de la même ma- nière. C’étaient des vases de cire d’une forme sphéroïdale exté- rieurement et plus moins irréguliers, qui adhéraient ensem- ble par leurs parois intérieures, mais qui n’avaient entre eux aucune communication. Ces loges, ces cases, ces outres, ou si l’on veut encore ces cellules, car tous ces noms leur convien- nent, étaient d’une couleur brune et d’une substance cireuse, mais molles et légèrement translucides; quelques-unes étaient déchirées, d’autres conservées dans leur entier; il y en avait d’ouvertes, mais la plupart étaient closes et renfermaient des provisions consistant en miel et en pollen (poussière fécondante de fleurs). Celles qui renfermaient le miel, situées à l’intérieur du massif, n'étaient généralement pas entièrement remplies. Celles, au contraire, qui étaient destinées au pollen avaient éclaté en plusieurs endroits par la surabondance de cette ma- tière qui y avait été empilée par les insectes de la ruche. La grandeur de ces vases était en général celle d’une grosse noix ; leur forme était arrondie, mais assez irrégulière, et paraissait néanmoins appartenir à un système uniforme.

Le principal fragment était composé d’une douzaine d’outres mutuellement adossées les unes aux autres. La forme de chacu- ne de ces outres dépendait en partie de la position relative de celles qui lui étaient ainsi adossées et en partie de leur nombre ; car ces vases ayant toujours une paroi commune à chacun des

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vases circonvoisins, devaient offrir intérieurement autant de facettes qu’il y avait de vases adjacents. La forme de ces facet- tes dépendait de même du nombre, de la situation et de la gran- deur des cases auxquelles elles appartenaient; telle outre était adossée à quatre autres , telle autre à cinq, six ou sept.

À l'extérieur du massif, ces cases présentaient des formes ar- rondies, parce que la surface extérieure des cases n’était en con- tact avec aucune autre; mais dans l’intérieur toutes les surfa- ces des parois qui séparaient ces vases étaient parfaitement pla- nes; d’où résulte ce fait digne de remarque, que ces cases, quoi- que en grande partie polyèdres, offraient à l'extérieur l’appa- rence des sphéroïdes irréguliers.

Malgré tant de causes d’irrégularités, il ne faudrait pas ima- giner que ces ouvrages portassent l'empreinte du désordre et de la négligence, ou qu'ils fussent le fruit dela confusion ou de l'anarchie. Il y avait un système suivi et disposé pour une économie évidente; car les parois d’une loge servant chacune de mur mitoyen à deux loges, il devait y avoir grande épargne de matière. Ces outres, quoique différentes les unes des autres par le nombre et la forme des pièces, affectaient cependant une certaine grandeur, et leur forme générale avait un rapport marqué, un type particulier distinct. L'épaisseur des parois était toujours et partout à peu près la même, soit dans l’inté- rieur polygonal des loges, soit à l'extérieur elles étaient con- vexes ; on ne voyait nulle part des aspérités ou des parties bru- tes et négligées. Mais ici comme dans les célèbres fonds pyrami- daux des abeilles d'Europe, on pouvait observer que les angles formés par la rencontre des plans d’une même loge ou case, ré-

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pondaient exactement aux cloisons élevées de l’autre côté sur les bords de ces plans ; mais le nombre et la forme de ces plans n'étaient pas déterminés comme chez nos abeilles, et semblaient plutôt dépendre des circonstances , ou de la rencontre fortuite des parties constituantes, ou enfin du caprice de leurs architec- tes. On retrouvait ainsi sous une forme grossière l'esprit de la construction alvéolaire des ruches européennes.

Nous faisons remarquer ce rapport, parce qu’il prouve d’une manière non équivoque que ce n’est pas par suite de la forme et de la symétrie des pièces que les alvéoles des abeilles sont principalement adaptées à l’économie, mais par ce système de murs mitoyens qui se retrouve dans les constructions élégantes de nos abeilles, comme dans les travaux sans prétention des mé- lipones d'Amérique. Car, supposé que ces insectes fissent au- tant de pots à miel séparés et isolés les uns des autres qu’il y a d’outres et de cellules dans leurs magasins, il y aurait infini- ment plus de matière employée de cette manière-là que nos in- sectes n’en emploient réellement.

La nature n’est pas prodigue de la cire, elle devait donc être employée avec économie par les abeilles et par les mélipones. La cire est tellement économisée dans les constructions de ces dernières, qu’il est à peine concevable que leurs outres puissent, malgré leur peu d'épaisseur, contenir et supporter le poids du miel qu’elles renferment. Car cette cire n’est point dure et fer- me comme celle des abeilles ; elle est molle et flexible et n’a pas une grande ténacité dans ces dimensions-là, mais elle en a suffisamment pour l’usage auquel elle est destinée. Ces cellu- les, dont les parois n’ont pas un quart de millimètre d'épaisseur,

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peuvent contenir une once de miel et une masse de pollen d’un poids bien plus considérable encore. Il est très-probable que la manière dont les parois sont soutenues les unes par les autres, est en grande partie la raison de leur solidité. Effectivement, la rencontre de deux plans obliques d’une même cellule pré- senterait un endroit faible et pourrait devenir la cause d’une rupture , aussi se trouve un renfort qui s’élève comme un mur contre le milieu de l’angle faible; ce renfort, c’est le bord d’une des parois d’une cellule ou case voisine, qui offre toute la résis- tance possible, puisqu'il est lui-même un plan invariable qui s’oppose de champ à l’effort intérieur que la cellule pourrait éprouver de la part du liquide qu’elle contient. Aïnsi tous les plans tendent à se consolider les uns les autres, et de naît l’étonnante solidité de ces loges dont la matière doit être fort ramollie par la température du climat auquel elle est exposée.

Enfin un dernier rapport des cases dont il est question avec celles des abeilles de nos contrées, c’est que la réunion des plans qui forment les cases intérieurement, présente partout ces fonds pyramidaux tant vantés; partout on voit trois arrêtes extérieu- res se réunir en un point qui correspond à la sommité de la py- ramide formée par les plans voisins les uns des autres; mais la forme et la grandeur de ces plans étant tout-à-fait variables, l'ouvrage, quoique analogue en cela à celui des abeilles, ne pré- sente pas la même régularité; chez les abeilles les cellules n’of- frent qu'un fond pyramidal; chez les mélipones, dont les cases sont adossées de toutes parts, il y a fond pyramidal partout trois fonds se rapprochent, ce qui se répète plusieurs fois pour

chaque case : le tube serait représenté par la partie convexe des outres.

14 NOTICE

L'intérieur de la ruche mexicaine nous était encore entière- ment caché : il nous fallut donc prendre le parti de l'ouvrir, et pour cela nous la fimes scier en quatre par le milieu.

L'opération fut heureuse en ce que la scie ne rencontra pas les ouvrages des mélipones. A l’ouverture du tronc d’arbre nous vimes que tout son intérieur était tapissé de loges plus ou moins semblables à celles qui nous étaient tombées sous la main les premières ; elles étaient cependant, en général, plus aplaties, et elles adhéraient aux parois de la ruche; mais le bois n’était pas considéré comme faisant partie des parois de ces cases : chaque case avait toutes ses parois en cire, quelque rapprochée qu’elle fût du bois même. Les intervalles que laissaient entre elles les fibres d’un bois grossier et inégal n’eussent peut-être pas été propres à contenir le liquide dont ces insectes approvi- sionnent leur demeure.

Les parois ligneuses de la ruche ne paraissaient point avoir été creusées par la main des hommes; mais elles avaient été usées par le temps, cemme le sont quelquefois nos vieux troncs d’ar- bres. Le plus grand nombre des cases étaient vides; quelques- unes contenaient une abondante quantité de miel, et celui-ci, d’un goût fort agréable, était d’une couleur verdâtre et néan- moins parfaitement limpide.

- Les loges destinées à l’approvisionnement n’étaient pas le seul et le plus important objet de notre investigation.

Deux fragments détachés des parois attirèrent notre atten- tion.

Ces deux fragments avaient quelque rapport avec les rayons de nos abeilles d'Europe, rapport éloigné sans doute et super-

SUR LA MÉLIPONE DOMESTIQUE. 15

ficiel, mais assez saillant au premier aspect pour rappeler leurs cellules exagones et leurs rayons élégants.

Chacun de ces fragments se composait de trois plateaux situés parallèlement à une très-petite distance les unes des autres, comme les rayons des guêpes. Ces plateaux étaient liés ensem- ble par le moyen d’un certain nombre de piliers de deux à trois lignes de hauteur, d’une cire brune très-compacte, et peu dif- férente de celle des grandes loges destinées aux approvision- nements.

La grandeur de ces plateaux ou rayons était progressive. Dans les deux fragments il y avait un très-petit rayon, un moyen et un plus grand rayon. Le plus petit avait un seul support extérieurement, ce qui fait supposer qu’il était suspendu ou appliqué par-là contre les parois internes de la ruche, et ‘que c'était aussi l’origine de tout ouvrage. Le rayon du second rang était lié à celui du premier par douze à quinze piliers, et celui du troisième rang à celui du second par un beaucoup plus grand nombre de ces supports, dont la forme était très-irrégu- lière. La cire dont ils étaient formés paraissait plus aromatique et plus compacte que celle des cases destinées aux approvision- nements.

La nature de ces rayons était moins facile à définir que leur but n’était évident. Ils se composaient d’un nombre plus ou moins considérable de petites cavités cylindriques ou cylin- droïdes , dont la plupart contenaient des abeilles mélipones à l'état de nymphes, et d’autres à l’état ailé. Il n’était donc pas douteux que ce ne fussent bien leurs berceaux.

Les parois de ces cavités étaient formées d’une soie brune,

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mince et forte tout à la fois, et le tout était recouvert d’une légère couche de cire. Dans ces rayons , les nymphes étaient tournées de manière que leur tête se trouvait du côté extérieur, comme cela se voit chez les abeilles et les guêpes.

Chacune de ces cellules adhérait aux autres, à la manière des massifs de coques des chenilles qui vivent en société, et ne paraissaient point avoir été dans l’origine séparées les unes des autres par des parois de cire.

Ces cellules étaient ouvertes par les deux bouts, et n’étaient par conséquent point propres à servir de magasin ; elles étaient” cependant recouvertes d’un peu de cire du côté qu’on peut supposer avoir été leur origine. C’est la face supérieure dans mes dessins ; mais cette cire avait été en partie détruite par une multitude de cirons qui remplissaient toutes les cavités, et qui paraissaient s'être nourris pendant le voyage du corps des larves et des nymphes , et même remplissaient les corps d’un grand nombre d’abeilles adultes desséchées.

Il y a chez les divers genres d’abeilles et de guêpes sociales deux manières de préparer les logements aux petits; chez les abeilles domestiques d'Europe , c’est dans des cellules toutes faites que les œufs sont déposés un à un; il en est de même chez les guêpes cartonnières. Mais chez les bourdons velus , bombinatrices, les œufs sont déposés en grand nombre dans des loges communes , ils se développent ensemble, et dans les- quels ils filent leur coque avant leur transformation. Dans ce cas-la toutes ces coques sont intimement liées par quelques soies entrelacées les unes dans les autres , et forment ensemble une espèce de rayon compacte et indissoluble tout de soie, et qui

SUR LA MÉLIPONE DOMESTIQUE. 17

peut par la suite être utilisé pour l’approvisionnement. Il me paraît qu'il en est ainsi des gâteaux dont Je viens de donner la description ; mais les gâteaux ou rayons des bourdons velus , étant placés de manière que l’ouverture des coques dont les adultes sont sortis se trouve en haut, ces coques, d’un assez grand diamètre, sont converties généralement en pots à miel.

Chez les mélipones domestiques, il faudrait supposer que les deux extrémités des coques fussent préparées pour contenir du miel ; quelques pots à miel que nous avons vus au bord de ces rayons , feraient croire qu'ils sont quelquefois utilisés par ces insectes, à la manière de ceux des bourdons velus; mais comme ces insectes ont une beaucoup plus grande ressource dans leurs outres, ces pots ne seraient sans doute que très-ac- cessoires et de peu d’utilité.

Les alvéoles dont il est question nous parurent toutes de la même dimension et de la même forme. Leur réunion offrait une apparence de réticulation exagonale , mais cette configuration, due au rapprochement des coques, n’était pas aussi distincte que dans les rayons de nos guêpes cartonnières.

Nous ne décidons point si dans l’origine ces coques étaient percées à leurs deux extrémités, mais nous penchons à le croire, parce que les cirons n’auraient pas pu percer les coques pour s’introduire dans la retraite des larves. Nous aurions aussi en trouver de fermées, ce qui n’arriva point , et toutes celles que nous vîmes étaient seulement ourdies dans leur partie cy- lindrique, et recouvertes du côté de la base par un peu de cire.

Le nombre des ouvrières que nous avons trouvées dans la ru-

che du Mexique, ne dépassait pas deux à trois cents; mais nous TOME VII, l'° PARTIE. 3

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avons tout lieu de croire que ces peuplades sont ordinairement beaucoup plus nombreuses , puisque leurs provisions s'élèvent communément à 20 ou 30 livres, comme on le verra bientôt.

Dans le nombre des mouches qui composaient la ruche, nous ne trouvâmes aucun individu plus grand ou différent des au- tres, aucun mâle , aucune reine; nous devons nous abstenir de toutes conjectures à cet égard, et laisser à d’autres plus à portée de juger des faits par leurs propres yeux ; à décider si ces répu- bliques appartiennent à la démocratie pure, à l'aristocratie, ou au système monarchique.

Nous nous bornerons à faire remarquer que ces insectes ont, dans leur industrie et dans leur organisation, plus de rapport avec les bourdons velus qu'avec les abeilles domestiques d’Eu- rope, mais qu'ils sont supérieurs à ceux-là dans leur architec- ture.

La nature de la cire des mélipones, sa couleur, sa mollesse, la grossièreté de sa pâte, la rapprochent infiniment plus de celle des bourdons que de celle de nos abeilles. Cependant elle est d’une qualité supérieure à celle des bourdons : elle contient plus de cire proprement dite. La cire des abeilles, comme on l’a prouvé (1), est une sécrétion qui se rend dans des moules préparés ad hoc par la nature, et qui sont situés sous le ven- tre de ces mouches industrieuses.

On ne trouve point ces moules chez les mélipones ; ils n’exis- tent pas non plus chez les bourdons; néanmoins les uns et les

(4) Nouvelles Observations sur les Abeilles, par F. Huber, seconde édition.

SUR LA MÉLIPONE DOMESTIQUE. 19

autres produisent de la cire, et chez ces derniers elle suinte des anneaux comme une espèce de sueur que ces insectes savent recueillir en se frottant avec leurs pattes velues. Nous sommes réduits à supposer qu’il en est de même chez les mélipones ; mais nous ferons remarquer ici une de ces harmonies dont la nature offre partout des exemples frappans : la forme des jam- bes des mélipones ne présente point cette pièce à l’aide de la- quelle nos abeilles extraient ces belles plaques de cire des moules situés sous leurs anneaux. La pièce qui correspond à celle qui constitue la partie inférieure de la pince , au lieu d’être carrée, est triangulaire chez les mélipones de Tempico, de sorte qu’il n’y a point de pince chez elles ; et ce qu’il y a de très-curieux, c’est qu’elle n’existe chez aucun autre genre d’abeilles, et que même ni le mâle ni la reine-abeille n’ont eu en partage cette or- ganisation qui se lie à l’existence des plaques de cire et des moules elle se dépose; c’est donc pour le seul cas elle était nécessaire, que cette belle organisation se présente.

Si nous considérons maintenant les dents des abeilles, celles des mélipones et celles des bourdons velus, nous verrons un autre exemple de cet à-propos de la nature, dontnous venons de faire voir un si beau tratt.

Ici il y a plus de rapport entre la forme des organes analo- gues des mélipones et ceux des abeilles, qu'entre ceux des abeil- les et ceux des bourdons velus; aussi l'emploi que les mélipones font de leurs dents a un rapport fondamental avec celui que les abeilles ouvrières font des leurs, puisque nous les voyons, dans la construction de leurs magasins, suivre, de loin à la vérité, le système par lequel nos abeilles tendent à une véritable écono-

20 NOTICE

mie de matière, au moyen de l’entre-croisement des cellules, tandis que nous ne voyons rien de pareil chez les bourdons, | qui profitent de leurs coques de soie pour en faire des magasins, et qui produisent plus de cire qu’il n’en faut pour leur usage (1).

Nous voyons d’après tout cela que les mélipones mexicaines tiennent pour ainsi dire le milieu entre les bourdons velus et les abeilles.

ANALYSE DE LA CIRE DES MÉLIPONES.

L'analyse de la cire des mélipones était à nos yeux d’un trop grand intérêt pour la négliger : l'ayant remise en des mains habiles, nous nous trouvons heureux de pouvoir en enrichir ce Mémoire,

La lettre dans laquelle M. le professeur Macaire nous la : fait connaître, renferme les détails qu’on va lire:

« La cire du Mexique est d’une couleur brune-rougeâtre, se ramollit dans la «< bouche, et s'attache aux dents comme la cire ordinaire. Son odeur, après une « longue mastication, est analogue à l’odeur de la cire; sa couleur devient d’un gris-rougeâtre ; sa pesanteur spécifique est un peu moindre que celle de l’eau. « A la température ordinaire, elle ne cède à l’eau que le miel qui y estadhérent, < et celle-ci prend une saveur sucrée; chauffée, la cire du Mexique fond de 62 à < 65° centigr. (la cire d’abeilles fond à 680); chauffée dans l’eau, celle-ci prend une « odeur aromatique particulière analogue à celle de végétaux séchés.

(1) Les bourdons alongent les coques au moyen de tubes de cire. Voyez mon Mémoire sur les Bourdons velus (Humble-Bees), dans le Vime vol. des Actes de la Société linnéenne de Londres.

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SUR LA MÉLIPONE DOMESTIQUE. 21

« Fondue et refroïdie , elle est solide , rougeûtre, à peu près de la pesanteur spécifique de l’eau.

« Par ébullition dans l’eau, il s’en sépare une certaine quantité de matière grisâtre, comme floconneuse , et la cire reste en globules arrondis et distincts. Par l’alcool bouillant ou l’éther, la cire se divise, et une partie semble se dis- soudre. Par refroidissement, l'alcool se trouble, devient comme gélatineux, et dépose une masse blanche; de nouvelles doses ajoutées continuent la dissolution, et il reste une petite quantité d'une matière pulvérulente rougeâtre. La cire ordinaire se comporte de même; seulement l'alcool reste coloré en jaune.

« La potasse caustique dissout la cire du Mexique : à l’aide de la chaleur il se forme un savon blanc, soluble dans l’eau distillée, et la matière colorante rouge se sépare.

« Elle est très-soluble dans l'essence de térébenthine, qu’elle colore en jau- nâtre.

« Les dissolutions de chlore et d'acide sulfureux la blanchissent comme la cire ordinaire.

« Quant à la matière jaune-grisâtre qui se sépare de la cire, elle est insoluble ou peu soluble dans l'alcool bouillant, ne bleuit pas la teinture d’iode , rougit les sels de peroxide de fer, se dissout dans l’acide acétique, et ne donne pas d’acide oxalique ou mucique par l’ébullition dans l'eau forte. Ce pourrait être une modification du tannin.

« En résumé, la cire des abeilles du Mexique ne parait différer que par la ma- tière colorante de la cire ordinaire , et si-vous avez quelques renseignements sur les espèces principales de végétaux sur lesquels elles font leur récolte, vous pourrez peut-être expliquer cette différence de coloration.

« Veuillez agréer, Monsieur et cher collègue, l'assurance de ma considération très-distinguée.

« MacaIRE, professeur. »

Ici se termine l'examen de la ruche mexicaine. Une foule de questions se présentent encore à l'esprit; mais il

ne nous est pas donné de les résoudre.

Voici néanmoins les réponses que nous avons obtenues de

22 NOTICE

l’obligeance extrême de M. Forbes, qui a bien voulu commu- niquer nos questions aux habitants propriétaires de mélipones à Tépic ou Tempico.

Les ruches artificielles sont perpétuelles : il y en a dans cette ville qu’on sait exister depuis plus d’un siècle.

Les ruches naturelles se trouvent toujours dans des troncs d’arbres, et jamais dans la terre.

Elles sont de grandeur variée suivant la capacité qu’elles habitent ; mais une petite quantité de gâteaux et quelques abeil- les sont nécessaires pour former une ruche artificielle.

On ne les propage pas en leur permettant d’essaimer vo- lontairement. Un morceau de gâteau ou rayon contenant de Jeunes abeilles est mis dans une ruche neuve avec une poignée de vieilles abeilles ; mais quelquefois elles essaiment et prennent possession de trous dans les murs des maisons ou s’envolent dans les bois.

On n’a point découvert d’abeilles plus grandes que les autres : il n’y en a point non plus de couleur différente ; mais en une certaine saison elles tuent et jettent dehors beaucoup d’abeilles , comme celles d'Europe traitent les faux bourdons ; et ces abeilles tuées sont de la même grosseur que les autres.

Les plus grands froids de ces climats ne leur font pas de mal. Les fourmis et les blattes sont leurs ennemis les plus com- muns ; et quand ces insectes ou d’autres entrent dans la ruche, les abeilles sortent en grand nombre, et demeurent dérangées jusqu’à ce qu’on les en débarrasse, ce qu’il faut faire à la main.

Ces ruches sont très-communes, et les habitants de la campagne recueillent beaucoup de miel.

SUR LA MÉLIPONE DOMESTIQUE. 23

8 Le miel, au moment on le tire des ruches, est très- liquide, et l’on dit qu’il est d’une nature échauffante; mais gardé il se candit.

Une ruche artificielle un peu grande en produit environ trois gallons par an (le gallon d’eau pèse dix liv. avoir du poids, c’est-à-dire quatre kilogrammes et demi).

La cire sert à faire des cierges pour le bas peuple dans les processions et autres fonctions. Elle est d’un jaune foncé : on ne sait pas l’art de la blanchir.

10° Le prix auquel les campagnards vendent le miel qu'ils recueillent dans les bois, est d’environ une piastre, quelquefois un peu moins, le gallon.

11° Les abeilles d'Europe, ou tout au moins une espèce qui y ressemble, ont été introduites à la Havanne. Quelqu'un en a apporté plusieurs en dernier lieu dans ces environs. Le résultat ne peut encore être connu; mais Je crois qu’en géné- ral on n'obtient pas au Mexique une grande production soit de miel, soit de cire. —Le commerce en cire, à la Havanne, est immense.

N. B. On m'a dit que quelqu'un s'était procuré une ruche vitrée pour observer les mouvements des abeilles du pays; mais elles en couvrirent tout de suite toute la surface intérieure, et l’on ne put rien observer.

L’abeille qui veille à la porte s'appelle la portière; on dit qu’elle y demeure vingt-quatre heures, et qu’elle est ensuite relevée par une autre; mais je ne suis pas certain de ce fait.

24 NOTICE SUR LA MÉLIPONE DOMESTIQUE.

Ces curieux détails, que nous devons à la complaisance de M. Forbes, seront sans doute appréciés par les natu- ralistes, et nous saisissons cette occasion pour lui en té- moigner publiquement toute notre reconnaissance.

19

5 . NOTICE SUR LA MÉLIPONE DOMESTIQUE. 25

EXPLICATION DES FIGURES.

PLANCHE I.

L'abeille mélipone domestique.

. La même, vue de profil. . La tête de la mélipone, vue par-dessous, les manibules, la langue et les

pièces adjacentes, dont deux ont des palpes : ces derniers, de trois articles, d’après mon esquisse; mais, vu l’état de décomposition de ces insectes, je n’oserais affirmer l'exactitude de ce nombre.

. Tête vue en face. - Aile supérieure de la mélipone.

Aile inférieure de la même. Patte de derrière de la mélipone.

. Patte de l'abeille ouvrière d'Europe.

a. . . la pince. b. . . la partie supérieure.

ce. . . la pièce du tarse, bien différente de la pièce correspondante de la mélipone.

- Dent de l'abeille d'Europe ouvrière. - Dent de la mélipone ruchaire.

. Dent d’une mélipone du Brésil.

. Dent d’une trigone.

- Dent de la mélipone de Tépic.

TOME VIII, I‘° PARTIE. 2

Fig. 1.

Fig 4"

19

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6.

LA NOTICE SUR LA MELIPONE DOMESTIQUE. PLANCHE Ii.

Ruche en terre cuite suspendue aux maisons de Tepic.

Magasin des mélipones domestiques, de grandeur naturelle.

a. b. cases ouvertes.

c. d. ee. cases fermées ayant quelques points d'attache rompus. Les mêmes magasins, vus du côté opposé.

PLANCHE IIL.

Rayons composés de trois plans de coques filées, et relatifs à la re- production des mélipones.

Autre rayon, vu par-dessous.

Fragment plus considérable et composé de trois plans de coques reu- nis par des piliers en cire; ils sont yus du côté les coques sont recouvertes d’une couche de cire très-mince, au travers de laquelle on aperçoit la forme circulaire de leur contour.

Fragment des magasins destinés à faire voir la liaison des differentes cases qui les composent, et observer la correspondance réciproque de leurs parties: la cellule ouverte répond à quatre ou cinq cellules voisines par ses différentes facultés.

Autre fragment un peu exagéré pour les dimensions , mais représen- tant bien les fonds pyramidaux de fonme variée et irrégulière qu'of- fre l'architecture des mélipones. La case ouverte répond à cinq cases voisines.

Fragment les cases sont supposées ouverles par-dessus pour faire

voir la manière dont leurs plans concourent à la solidité mutuelle de ces cases,

et la manière dont elles sont mutuellement adossées dans tous les sens. :

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TROISIÈME MÉMOIRE

SUR LE GROUPE

DES CERAMIEES,

SOIT

SUR LE MODE DE LEUR PROPAGATION,

M. J.-E. DUBY.

Eu à la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève, le 47 Décembre 1835] (1).

Dans mon second Mémoire sur les Céramiées j'avais, à di- verses reprises, sollicité les botanistes qui demeurent sur le bord

(1) Ce Mémoire, comme on le voit, a été lu à la Société de Genève au moins un an avant que parüt dans le cahier d'octobre 1856 (publié en février 1857) des

28 MÉMOIRE ®

de la mer, de chercher à pénétrer un peu plus avant dans la physiologie de cette intéressante tribu des Algues. Cet appel a été favorablement écouté par MM. Crouan frères, pharmaciens à Brest, qui non-seulement ont entrepris une série d'observations qui demandaient autant d’adresse que de déxtérité, ont répondu à toutes mes questions avec une netteté et une précision admi- rables, mais qui avec une générosité et une complaisance peu communes, m'ont communiqué les résultats de leurs travaux, et m'ont envoyé une foule de dessins et d’échantillons aussi rares que bien préparés, en m’autorisant à en faire l’usage que Je Jugerais convenable. Le Mémoire que je vais vous lire est

Annales des Sciences naturelles, le fort beau et fort remarquable travail de M. Agardh fils, sur la propagation des Algues. Une analyse complète du mien avait été faite dans le cahier de novembre 1856 de la Bibliothèque universelle de Genève. Je me félicite de m'être rencontré presque complètement avec M. Agardb relativement aux conclusions qu'il a tirées de ses observations, conclusions qui sont presque identiques à celles que j’ai déduites de mon côté des observations de MM. Crouan et des miennes propres; et j'aurais renoncé à publier mon Mémoire, si 40 il ne renfermait beaucoup de détails que ne contient pas l'ouvrage de M. Agardh, fort court en ce qui se rapporte aux Céramiées, et s’il n’était en opposition avec l'opinion que cet habile algologue paraît adopter, qu’il y a rupture de la membrane dans le développement des Céramiées. On verra dans les pages qui suivent que ces plantes observent en ceci les mêmes lois que les autres Algues. Sur beaucoup d’autres points de la physiologie des autres groupes de cette curieuse famille, mes propres observations sont tout-à-fait d'accord avec celles du savant Suédois, dont le Mémoire me paraît le vrai modèle d’un travail aussi conscien- cieux qu’approfondi. Je me joins en particulier à tout ce qu'il dit à la page 202 sur la théorie de la métamorphose des Algues, que je crois, comme lui, ne reposer que sur des faits mal décrits ou mal compris.

.

SUR LES CÉRAMIÉES. 29 donc, à vrai dire, bien plus l'ouvrage de ces Messieurs que le mien; car, excepté quelques rapprochemens , quelques faits et quelques conclusions, c’est sur les matériaux fournis par MM. Crouan que j'ai travaillé; ce sont leurs dessins qui ser- vent de pièce de conviction aux charmantes découvertes qu’ils ont faites.

Le second Mémoire auquel je faisais allusion, il y à un ins- tant, avaitpour but de prouver, que les Céramiées présentent dans les organes de la propagation un nombre considérable de formes diverses; que les mêmes espèces se présentent avec deux et quelquefois trois formes très-diverses de conceptacles. Le plus souvent, et on peut presque dire généralement, ces formes se réduisent à deux : tantôt la fructification, si on peut appeler ainsi un mode de propagation le gongyle reproduc- teur n’a point été préparé par une fécondation préalable; et n'est point enveloppé par des tuniques propres, la fructifica- tion, dis-Je, est extérieure, et se présente sous forme de capsu- les renfermant des gongyles qui s’échappent par une ouverture terminale , ou rompent lenveloppe qui les contient (capsules Ag. ; fructification conceptaculaire, conceptacle Gaill.); tantôt la fructification se présente sous forme de réceptacles formés par l'extrémité renflée des rameaux, et qui contiennent des globu- et les ronds , fortement colorés, séparés les uns des autres par les à “articulations ordinairement plus rapprochées que dans le reste de la plante. Les articles tantôt ne contiennent qu'un globule, et alors l’extrémité des ramules en prend, comme l’observe Bon- nemaison, un aspect moniliforme ; tantôt en renferme plusieurs

disposés en séries. Cet état a été désigné par Agardh par le nom

30 MÉMOIRE

de stichidies, et par M. Gaillon par celui d’anthospermes.

Mais quel est le but de cette double organisation qui se trouve dans la même espèce, mais toujours sur des individus différents. M. Gaillon avait émis l'opinion que la fructification qu’il appe- lait anthospermique était le rudiment de la fructification con- ceptaculaire ; cependant différentes considérations me portaient à rejeter cette opinion : je ne pouvais comprendre comment cet état qui, selon M. Gaillon, aurait.été un état d’avortement, se serait rencontré aussi fréquemment et sous des formes aussi constantes ; en second lieu, comment il aurait pu se transfor- mer en conceptacles si différents de formes et de situations, puisque les conceptacles sont pour l'ordinaire latéraux, tandis que les anthospermes sont en général terminaux ; et en troisième lieu comment il serait arrivé qu’on n’eût jamais encore ren- contré le passage de l’état anthospermique à l’état conceptacu- laire. ;

Mais il y avait, relativement à l’état conceptaculaire , une autre question très-intéressante à résoudre. Comment se fait le développement du gongvle, tant de celui qui dans les Polysi- phonia s'échappe par orifice du conceptacle, que de celui qui persiste dans la capsule globuleuse des Céramiums? J'avais bien, dans mon second Mémoire, émis l’opinion (page 10) que les songyles des Polysiphonia, une fois sortis des conceptacles, se fixent par leur extrémité amincie, et se développent par Pautre bout; mais ce n’était qu'une hypothèse, et Je n’avais rien osé prévoir quant au développement des gongyles du Céramium. C’est à ces différentes questions que MM. Crouan , par leurs belles observations, se sont chargés de donner la solution la

=" :

SUR LES CÉRAMIÉES. 31 plus complète et la plus positive, comblant ainsi un grand dé- ficit dans l’état de nos connaissances algologiques.

Dans une première lettre sur ce sujet M. Crouan me disait avoir vu les gongyles des Polysiphonia se dilater par le gros bout, se crever et donner issue à une infinité de petites cellules sphé- riques, mais qu’il ne les avait jamais vus former un petit cylindre articulé (ce que j'avais supposé). Les gongyles, ajoutait-il, qui ne crevaient pas, perdaient après quelques jours leur cou- leur foncée, devenaient verts (ce qui dénote la décomposition ou mortalité), et cela quoique toute précaution fût prise pour que rien ne nuisît à leur développement. Quoique cette ma- nière de voir fñt appuyée de lopimion de M. Greville, qui, dans planche 210 de son magnifique ouvrage Scottish Cryp- togamic flora , a dépeint et décrit les gongyles de son Pofyst- phonia Agardhuiana, comme renfermant une quantité de pe- tites sporules ou organes reproducteurs , je priai de nouveau M. Crouan de répéter ses observations, et lui exprimai lopi- nion que la rupture du gongyle n’était qu'un accident. Quei- ques mois après Je reçus de M. Crouan une lettre dans laquelle il m'annoncait avoir vu le développement des gongvles du Po- lysiphonia elongata. Après dix jours de dissémination , me di- sait-il, ces singuliers organes s’allongèrent dans les deux sens, produisant dans la partie supérieure un filament tout-4-fait

un au filament de la plante mère, et dans la partie inf

ure un filament hyalin tout-à-fait semblable à une petite racine (fig. 1). Il n’y avait point eu rupture du tissu, mais, comme Je l’avais présumé, allongement dans les deux ses.

MM. Crouan ne se bornèrent pas à étudier les gongyles pyrilor-

32 MEMOIRE mes ou sphériques (1) des Polysiphonia; ils portèrent aussi leur attention sur les gongyles triquêtres des Céramiums. Nos habiles observateurs paraissent croire que la séparation du conceptacle interne, en trois gongyles triquêtres, est due à une action per- turbatrice de l’eau douce, et que le conceptacle se détache en entier pour se développer par les deux extrémités, sans aucune rupture de tissu. En ce cas, chaque conceptacle de Céramium équivaudrait en quelque sorte à un gongyle de Polysiphonia. J'ai quelque peine à admettre que les choses se passent de cette manière : c’est un point qui a encore besoin d’être éclairci. Maintenant , si les conceptacles préparent des gongyles qui doivent reproduire la plante, quel est l’usage de la fructifica- tion appelée anthospermique? MM. Crouan ont levé tout doute à cet égard, et leurs observations prouvent que les grains glo- buleux de couleur intense, contenus dans lextrémité renflée des rameaux, jouent exactement le même rôle que les gongyles renfermés dans le conceptacle uniloculaire des Polysiphonia, et se développent de la même manière. Ayant mis dans un vase rempli d’eau de mer un pied de Polysiphonia urceolata fixé

(4) En examinant avec soin, m’écrivent MM. Crouan, la sortie des gongyles hors du conceptacle du Polysiphona elongata , nous remarquâmes qu'ils étaient parfaitement pyriformes; j'en voyais cependant à côté de forme sphérique, et même ovés. Trois ou quatre jours après nous les examinâmes de nouveau, et nous crûmes remarquer que les gongyles sortis du conceptacle, se dilatent, ce qui leur donne des formes irrégulières. Nous n’attribuons donc ces différentes formes qu'à une cause physiologique, c’est-à-dire à la dilatation de l”matière pourpre in- terne du gongyle.

+

SUR LES CÉRAMIÉES. 33

sur une pierre, et dont la racine était dans un état d’intégrité, les grains 2lobuleux s’échappant des articles qui les contiennent tapissèrent en peu de jours les parois du vase la plante était renfermée. Vus au microscope (fig. 2, a.), ces grains offraient pendant lés trois ou quatre premiers jours de leur dissémina- tion, une sphère d’un pourpre magnifique dans le centre, et ceinte d’un anneau translucide analogue à celui des Céramiums; ils excrétaient abondamment un fluide .mucilagineux qui for- mait autour de la matière pourpre une atmosphère nébuleuse. Peu à peu le cercle hyalin disparut entièrement, et les grains revêtirent une teinte vert-jaunâtre, le mucilage s’évanouit aussi. Au bout de six à huit jours les grains avaient changé de forme : les uns étaient ovales, d’autres pyriformes, etc. (fig. 2, b.).

Quarante jours après leur dissémination les grains globuleux sortis des anthospermes étaient développés et offraient un fila- ment organisé de la même manière quela fronde mère (fig. 2, c.). Quelques-uns de ces grains étaient aussi allongés dans l’autre sens de manière à offrir un système inférieur. Tous ces chan- gemens s'étaient produits par une extension du tissu, sans au- cune rupture.

La dissémination de ces grains globuleux dans lesquels nous ne pouvons pas ne pas reconnaître de véritables gongyles , se fait par la déhiscence latérale des articles qui les renfermaient; mais on ne voit aucune trace de l’issue par laquelle ils se sont échappés, à à tel point, observent MM. Crouan, que l’algologue qui rencontrerait cette plante à cette époque de son existence, douterait s’il y a eu précédemment des gongyles dans ces arti-

cles renflés qui sont alors totalement vides. TOME VIII, l'° PARTIE. 5

34 MÉMOIRE

MM. Crouan ont fait sur le Polysiphonia Brodiæi les mêmes observations que sur le P. urceolata. La fig. 3 représente en a les anthospermes deux jours après la dissémination; en b les mêmes anthospermes développés après huit jours de dissémi- nation.

Les mêmes observations que MM. Crouan avaient faites sur les Polysiphonia, ils les ont faites sur les Céramiums. Les an- thospermes de ce genre se sont développées exactement de la même manière que celles du P. urceolata. Ce phénomène a été observé dans le Céramium rubrum, par exemple (fig. 4, a. anthospermes au sortir de la fronde; . anthospermes commen- çant à se développer et à grossir).

Le genre Rhodomela (ex. le R. subfusca) a offert les mêmes circonstances, avec cette différence que les anthospermes, au lieu de donner naissance au bout de huit jours à un long filet byalin, qui est l’origme du système inférieur, ne donnèrent naissance d’abord qu’à un calus incolore, puis se développè- rent avec une grande rapidité; le calus se transforma à son ex- trémité supérieure en filamens courbés, articulés, incolores, semblables à ceux qu’on remarque aux extrémités des ramules de la fronde. (Fig. 7, &. anthospermes trois à quatre jours après leur sortie de la fronde; D. les mêmes après quatre à cinq jours de dissémination, un d’eux stérile s’étant divisé en trois masses triquêtres ; c. les mêmes après douze jours de dissémination).

« Dans mon second Mémoire sur les Céramiées j'avais signalé dans les organes de propagation de cette jolie tribu une troi- sième forme que j'avais figurée à la planche IV, fig. 4, et pl. V, fig. 1, comme-se rencontrant sur le Céramium pedicel-

SUR LES CÉRAMIÉES. 35

latum et sur le C. clavægerum, et se présentant sous l'aspect de conceptacles hyalins, pyriformes, très-gros relativement à la grandeur de la plante, et qui contiennent une masse compacte fortement colorée, qui ne se divise point. MM. Crouan ont eu l’habileté d’étudier aussi le développement de ce singulier or- gane, dans l’une et dans l’autre de ces deux rares espèces. Dans la première, les gros conceptacles détachés de la plante mère (fig. 10, c.) se sont comportés comme un gongyle sorti du con- ceptacle polysperme, si Je puis dire ainsi des Polysiphonia. Les conceptacles qui sont assez gros pour être visibles à l’œil nu, se sont allongés dans les deux sens, toujours sans rupture de tissu (fig. 10, a. b. d.), puis ont donné naissance d’un côté à un filament hyalin presque inarticulé (système inférieur) ; de Pau- tre à un filament coloré , articulé, à articles trois à quatre fois plus longs que larges, se ramifiant très-promptement.

Quant au C. clayægerum, quatre à cinq jours après l’avoir recueilli et déposé dans un vase, MM. Crouan remarquèrent contre les parois et dans le fond du vase une innombrable quan- tité de conceptacles qui s’étaient détachés ou désarticulés de la plante (fig. 5, b.); ils avaient acquis de l’accroissement par la dilatation des cellules sphériques contenues dans l’intérieur. On remarquait sur plusieurs d’entre eux que la matière pour- pre foncée qui les remplissait auparavant , n’occupait plus que la moitié du conceptacle (fig. 5, c.); l’autre moitié était colo- rée en rose par les cellules qui s’y étaient étendues. Au bout du huitième jour, les gros conceptacles elliptiques s'étaient fort allongés. Les uns offraient un filament rempli de petites cellu- les sphériques extrêmement ténues: d’autres offraient un long

36 MÉMOIRE

filament avec trois à quatre articles extrêmement longs compa- rativement à ceux de la fronde (fig 5, d. e.). MM. Crouan ob- servèrent encore que le développement se fait ordinairement par l'extrémité pointue qui fixait le conceptacle à la plante; l'extrémité obtuse et la plus grosse du conceptacle reste presque toujours intacte, quoique cependant nos habiles observateurs aient remarqué quelques conceptacles qui se développaient par les deux bouts.

Il restait enfin à connaître l’usage de certains gros concepta- cles, parfaitement transparents (quand on les étudie dans l’eau douce), sphériques ou elliptiques, renfermant une agglomération de gongyles d’un pourpre foncé, que j'avais observés dans les Ceramium corymbosum et fruticulosum , et que j'avais repré- sentés à la fig. 3 de la tab. V de mon second Mémoire sur les Céramiées. MM. Crouan ont observé d’abord que ce n’est que par la perturbation, ou pour mieux dire la contraction que l’eau douce exerce sur la matière colorante des Céramiées, que ces sortes de conceptacles présentent un vide dans leur inté- rieur. À l’état normal dans l’eau de mer (tab. IL, fig. 6, 4.) ils sont entièrement remplis par un grand nombre de gongyles ovoïdes ou globuleux. Ces gongyles, en sortant du conceptacle, commencent d’abord à se dilater (fig. 6, b.), puis au bout de six Jours à émettre d’un côté une fronde à articles très-courts et rapprochés, et de l’autre une racine presque hyaline à arti- cles allongés (fig. 6, c.). Enfin, au bout de vingt jours les deux systèmes supérieurs et inférieurs étaient tout-à-fait bien carac- térisés (fig. 6, d.). Le C. roseum f. tenue Lyngb. (Callitham- ruion scopulorum Ag. Ceramium didymum B.) a présenté le

même développement (tab. IL fig. 8).

SUR LES CÉRAMIÉES. 37

Mais ce ne sont pas encore tous les moyens de reproduction . dont la Providence a doué ces petites plantes d’un tissu si déli- cat et si fragile, exposées à être constamment battues par les vagues, et brisées sur les rochers. MM. Crouan ont observé que le Ceramium corallinum, par exemple, semultipliait de bouture, et ici je laisse nos savants algologues parler eux-mêmes. « C’est «un phénomène bien remarquable, disent-ils, de voir, lors de « Ja dissémination des conceptacles du Ceramium corallinum, « les appendices obtus transparents qui forment autour de l’ar- « ticulation une sorte de collerette, et semblent garantir les con- « ceptacles des influences extérieures, se détacher du sommet de « Particle sans y laisser de’traces ; au lieu de ces appendices on «n’observe plus qu’une infinité de filaments qui s’allongent ex- «traordinairement , et dont les articles sont fort longs compa- «rativement à ceux dont ils sont une émanation, et auxquels, « du reste, ils ne ressemblent nullement. N’est-on pas en droit « de conjecturer que la plante n’émet ces filaments que dans l’in- « tention, lors de la séparation des articles entre eux, soit vita- « lement , soit mécaniquement, d’être munie de radicelles qui «adhèrent facilement aux corps avec lesquels elles se trouvent «en contact, de facon que l’autre extrémité de l’article, lors «de la séparation, donne naissance à un système supérieur « analogue à celui qui forme la plante. » MM. Crouan ont joint à ces observations des dessins qui prouvent l'exactitude de leurs assertions (T. IE, fig. 9). On y voit des articles séparés de la plante mère, donner naissance à des radicules d’abord (fig. 9, b.), puis à une tige (fig. 9, a.), et reproduire ainsi

l'espèce.

35 | MÉMOIRE

Il résulte, Messieurs, des différentes considérations que Je viens de vous présenter et des ingénieuses observations de MM. Crouan, quelques conséquences fort importantes pour la physiologie des Algues, et particulièrement des Céramiées.

Le développement des gongyles ou corps reproducteurs des Céramiées a lieu sans aucune rupture de enveloppe; mais par extension du tissu, le système inférieur se développant en général le premier. Quant au mode du développement, voici encore ce que MM. Crouan ont observé sur l’organisation des gros conceptacles claviformes des Ceramium pedicellatum et cla- vægerum. Le conceptacle de ces jolies productions paraît être composé , selon eux, d’une membrane hyaline extérieure, susceptible d’une grande extensibilité; d’une multitude de cellules sphériques, incolores, rangées d’une manière symétri- que contre la paroi intérieure de la membrane (la fig. 5, a. de la T. [°° les laisse distinguer); de cellules intérieures sphé- riques, colorées, beaucoup plus grosses que les précédentes, et qui occupent le milieu du conceptacle (on les aperçoit dans la fig. 5, b. et d. de la T. [). Selon l'opinion de MM. Crouan (et les observations que j'ai pu faire moi-même me portent à admettre cette manière de voir), la membrane hyaline qui forme comme la poche du conceptacle, posséderait une vertu végéta- tive, et par conséquent d’extensibilité. Les cellules du premier : ordre auraient la propriété d’excréter un fluide mucilagineux qui lubréfie à l'extérieur la membrane hyaline du conceptacle et le filament auquel ce dernier a donné naissance, qui les fait adhérer aux corps qui les environnent. Les grosses cellules sphé- riques qui déjà apparaissent comme complexes, et qui lors de

SUR LES CÉRAMIÉES. 39

Vallongement de la membrane du conceptacle se détachent des petites cellules pour s'étendre dans la partie développée (T. FF, fig. 5, c.) seraient les rudiments des articles, et constitueraient par leur extension et leur développement graduel la fronde de la jeune plante développée (1). Reste maintenant à savoir si les choses se passent de la même manière dans les gongyles pro- duits par d’autres formes de fructification.

Les résultats , si je puis dire ainsi des différents modes de fructification des Céramiées et des différents organes qui y sont appropriés, soit qu’ils se présentent sous forme de conceptacles uniloculaires polyspermes, béants à leur extrémité, comme dans les Polysiphonia, Dasya, etc. (voy. mon 2°° Mémoire sur

/

(4) C’est à fort peu de: choses près de cette manière que M. Vaucher conçoit le développement des gongyles de ses Ectospermes (Vaucheries). Histoire des Conf. fol. 25 : « Si, dit-il, on voulait se former quelque idée de la manière « dont s'opère le développement, il faudrait considérer chaque grain comme « formé d’une matière incapable de s'étendre. Aux deux extrémités de cette « semence serait placé un segment formé de mailles serrées, qui, en s'étendant « insensiblement, produirait enfin un tube dont l'extrémité serait fermée. Ce « nouveau tube, à son tour, contiendrait d’autres grains disposés comme Îles pre- « miers, etc. » Il y a cette différence entre la manière dont je concois Le déve- loppement des gongyles des Céramiées, et celle que M. Vaucher se fait des Vaucheries, que la membrane des Céramiées est extensible jusqu'à un certain point; 2 que ce sont les cellules internes qui viennent se placer à l'extrémité inférieure du tube formé par la membrane du conceptacle, de manière que cha- cune d’elle, par son développement, constitue un article; en sorte qu'elles s'em- boitent les unes dans les autres, à peu près comme lés tubes d’une lunette, qui se superposeraient les uns aux autres, les inférieurs poussant les supérieurs.

40 MÉMOIRE

les Céramiées, T. [°, fig. 3 et 4; T. IL, fig. 2); soit en forme de siliques uni-multiloculaires, appelées stichidies par Agardh, anthospermes par Gaillon (second Mémoire, T. I", fig. 1; T. IL, fie. 3; T. ITE, fig. 4 et 5); soit sous forme de concepta- cles globuleux multiloculaires polyspermes (Céram. second Mé- moire, T. II, fig. 6); soit en forme de conceptacles pyriformes, uniloculaires , monospermes (Céram. second Mémoire, T. IV, fis. 4, et probablement 5; T. V, fig. 1, et probablement 5); soit enfin en conceptacles sphériques, uniloculaires , polysper- mes (Céram. second Mémoire, T. V, fig. 3); les résultats, dis- je, de tous ces organes, quelque divers qu’ils puissent paraître, et quoique se rencontrant sur la même espèce, sont identique- ment les mêmes, et les gongyles préparés, si je puis dire ainsi, par les uns ou par les autres, reproduisent également la plante mère, et de la même manière.

Partout il y a agglomération et condensation de ma- tière colorée , il y a formation d’un germe qui reproduira la plante mère, quelquefois même avant qu’il en soit détaché.

4 Enfin, dans certaines circonstances il ne sera même pas nécessaire qu’il y ait agglomération de matière colorante, l’ar- ticle pouvant, par la séparation de la plante mère, par une vé- ritable bouture, agir comme conceptacle , émettre des radicelles et des frondes, et reproduire l’espèce; mais il me paraît très- probable qu'il doit y avoir à cet égard la même différence entre les espèces d’Algues qu’il y a entre les espèces végétales d’un ordre plus relevé, dont les unes poussent aisément des radicel- les , et reprennent facilement de bouture , tandis que d’autres se comportent d’une manière tout-à-fait différente. Au reste,

(] à 2 AREA : À AC L dir Rs

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SUR LES CÉRAMIÉES. 41

dès l'instant qu'il n’y a pas, et cela est bien évident par l’ana- lyse des Céramiées, des organes destinés à féconder les germes , il y a fort peu de différence réelle entre un article et un concep-

tacle , qui n’est en définitive qu’un article, , par une cause qui nous est inconnue , la matière colorante, ou pour mieux dire les cellules infiniment petites qui remplissent l’article, se sont condensées, et ont par conséquent formé des gongyles.

19

ot

EXPLICATION DES FIGURES.

PLANCHE I.

. Gongyles sortis du conceptacle du Polysiphonia elongata, après dix jours de dissémination.

Gongyles sortis des anthospermes du Polysiphonia urceolata.

a. Après quatre jours de dissémination; ils sont entourés du mucilage protecteur.

b. Après huit jours de dissémination.

c. Après quarante jours.

Gongyles sortis des anthospermes du Polysiphomia Brodiæi.

a. Deux jours après leur dissémination.

b. Huit jours après leur dissémination.

. Gongyles sortis des anthospermes du Ceramiunt rubrum. a. Au sortir de la fronde. | b. Commencant à se développer et à grossir.

ig. 5. a. Fructification claviforme pédicellée du Ceramium pedicellatum.

TOME VIN, l'* PARTIE. 6

42

Fig.

Fig.

Fig.

Fig.

Fig.

10.

MÉMOIRE SUR LES CÉRAMIÉES.

b. Conceptacle détaché du pédicelle, et n'offrant plus l’espace hyalin qu'on remarque quand il tient au ramule.

c. Conceptacle qui commence à se développer.

d. e. Conceptacles développés.

PLANCHE II.

a. Rameau du Ceramium corymbosum var. byssoïdes. portant de gros con- ceptacles polyspermes.

b. Gongyles sortis de ces conceptacles à divers degrés de grossissement.

c. Gongyies après six jours de dissémination.

d. Gongyles après vingt jours de dissémination.

. Gongyles sortis des anthospermes du Rhodomela subfusea.

a. Trois à quatre jours après leur sortie de la fronde.

b. Après quatre à cinq jours de dissémination, l’un d’eux, stérile, s'étant divisé en trois masses triquêtres.

c. Après douze jours de dissémination.

Gongyles ovés contenus dans le gros conceptacle polysperme du Cera- mium didymum B», après dix jours de dissémination.

a. b. Articles du Ceramium corallinum ayant, par division de la plante mère , donné naissance à une fronde et à des racines.

ce. Article séparé de la plante mère ayant donné naissance à deux ra- meaux .

d. Articles du sommet de la fronde ayant été séparés de la plante mère, et donnant naissance à de singuliers prolongements,

a. Conceptacles monospermes du Ceramium clavægerum qui se sont dé- veloppés par les deux extrémités; deux d’entre eux, s'étant trouvés rapprochés au moment de la sécrétion du fluide mucilagineux, se sont soudés.

b. Conceptacle s'étant développé par les deux bouts, quoique adhérant encore à la plante mère.

c. d. Conceptacles commençant à se développer, et offrant une foule de formes.

TAB. Li

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PER REX

DE

CONVOLVULACEIS

DISSERTATIO SECUNDA,

COMPLECTENS

RECENSIONEM GENERUM BATATAS, EXOGONIUM , JACQUEMONTIA, EVOLVULUS, NEC NON ET PAUCAS SPECTABILES SPECIES INTRA GENERA IPOMAEA, ANISEIA ET BREWERIA EXCERPTAS.

À J.-D. CHOISY, V. D. M.

IN ACADEMIA GENEVENSI PROFESSORE.

(Naturæ euriosorum Societ. Genevensi communicata, die 15 Jun. 4837.)

In meà de Convolvulaceis priore dissertatione (1), jamjam novas de generibus et speciebus observationes uti necessarias indicavi, ne mea recens generum partitio nimis nuda et idcircù minüs conspicua maneret. Sit nunc mihi venia hunc perf- ciendi laborem , recensione trium generum olim cum Ipomæä aut Convolvulo mixtorum et quorum proptereà species forsan diflicillimè discerneret lector huic

(4) Convolrulaceæ Orientales. Br. in-4°, 1854.

44 CONVOLVULACEÆ

Ordini minüs assuetus; hæc genera proposita fuere in meo prædicto conspectu Ordinis generico, ubi indicantur vocabulis Batatas, Exogonium, et Jacquemontia. Enumeratione omnium Evolvuli specierum, generis dificilis, et cui perplu- rimas mihi licet et spectabiles addere novas species. Descriptione, non ompium sed quarumdam inter speciosissimas, plantarum nondüm cognitarum , ad cætera ordinis genera pertinentium. Quatuor tantum tabulas huic dissertationi addere mihi fas est; sed clar. et amic. Steph. Moricand commendabile mihi patefecit consilium suum , mox duodecim novas Americanas Convolvulaceas edendi, nempè describendi, et iconibus illustrandi, in suo ditissimo herbario selectas; nomina generica et specifica in suà dissertatione admissa mecum prævius communicavit , ne ulla accideret confusio aut oppositio.

Perpauca, occasione datà, hic additamenta proponam meæ priori dissertationi.

De genere Du Perreya. Hoc genus a clar. Gaudichaud constitutum (Voy. 1. p. 4592, t. 65) immerito omissum est in meo conspectu et idcircù post Poranam immediatè restituendum, ut sequitur :

Convolvuleæ. À, Style unico,

21 bis. Ovarium (1-loculare?) Sepala post anthesin circàa fructum æqualiter aucta. Stigma crassum trigono- subcordiforme .............. Sarecerebesm-rcece D XXINOIS. SDUPERRENA

20 De alterà Convolvulacearum partitione.— Clar. Rafinesque (Ann. gen. Sc. ph. 8, p. 268-272. FI. ludov. etc.) novas de nostro ordine proposuit ideas ; sed magis distant ab opinionibus vulgd admissis et certè probatis de Ordinis limi- tibus et naturà, quam ut nobis liceat illas comprobare. Unicum tamen, accuratiore investigatione suadente, intra hæc nova genera meritù seligendum est et nostris addendum, nempè Stylisma ; hoc nomen impositum est speciei Americæ borealis quæ nunc intra Convolvulos (Convokvulus trichosanthes Mich.), nunc intra Evolvu- los errabat. In conspectu generum, ut sequitur inter Cressam et Evolvulum res- tituendum :

Convolvuleæ. B. Stylo bifido aut stylis plurimis.

26. Ovarium 2-loculare. Styli 2 aut rarits 3. Stigmata cras- sa. Stamina inclusa......,............,........ XXVI bis. STYLISMA.

De genere Operculina. Hoc genus in recentissimo libello de plantis offi-

RARIORES. 45

cinalibus Brasilianis a clar. Sylva da Manzo propositum est. Uuilis et spectabilis planta (Conv. operculatus. Gomez. Ipomæa operculata. Mart. Batata di Purga. Vulg.), sed non genericè distinguenda; etsi reverà pars superior exteriorum Pericarpii membranarum circà maturitatem, operculum mentiens, sejungatur, et semina tantum pellucido endocarpio operta relinquat, similia in aliis speciebus observari possunt; ex. gr. Batatas pentaphylla Ch. (Convolvulus pentaphyllus. L. Am.) epicarpium maturum separabile refert et semina quoque endocarpio tan- tum tecta; Ipomæa turpethum Br. non aliàs ac Ip. operculata Mart. ad apicem fructüs pericarpio, operculi formà, separabili donatur.

Hæc pauca benevolus lector nostræ de Generibus Convolvulacearum præfationi addat! In tertià de eodem ordine dissertatione Cuscutarum enumerationem mox edere conabimur.

BATATAS.

Batatas. Rumph. Ch. Conv. or. Convolvuli et Ipomææ Sp. Auct.

Char. Sepala 5. Corolla campanulata. Stamina inclusa. Stylus 1. Stigma capi- tatum bilobum. Ovarium 4-loculare, loculis monospermis. Capsula 4-locularis aut abortu 3-2-locularis.

Herbæ aut suffrutices, pleræque Americanæ, omnes illic enumeratæ.

4. Batatas pareiræfolia.

Char. B. caule volubili, foliis rotundato-acuminatis basi subcordatis supernè glabris infra velutino-pubescentibus, pedunculis petiolo brevioribus umbellatim multifloris, sepalis ovatis obtusissimis.

Convolvulus pareiræfolius. Bert! mss. Spr ! syst. 4. p. 613.

Descr. Caulis suffruticosus teres apice subcinerascens. Folia populnea apice acuminata 2-5 pollices longa totidemque lata nervosa supernè viridia glaberrima. Petioli 42-18 lineas longi angulati pubescentes. Peduneulus petiolo crassior et brevior teres pubescens aut glabriusculus ; pedicelli 4-6 lineas longi angulati sub- pubescentes basi bracteis ovatis coloratis deciduis muniti. Sepala subrotundata extüs vix pubescentia 2 4/4 lineas longa æqualia. Corolla tubuloso-campanulata 5-pollicaris rosea apice glabra basi pubescens. Stamina brevia. Capsula gla-

46 CONVOLVULACEÆ

bra elongata septo unico et alterius rudimento sub 4-locularis. Semina longè se- 10sa. 5 (V.s. sp.) Hab. in ins. Jamaicà et S. Marthà.

2. Batatas littoralis.

Char. B. caule repente, foliis nunc ovato-panduratis basi cordatis margine sinuatis apice emarginatis, nunc obtusè trilobis etiamque apud stolones peltatim 5-lobis, sepalis ovatis obtusis, corollà ochroleucâ.

Convolvulus marinus, etc. Imper. hist. p. 886.

Convolvulus foliis obtusis palmato-lobatis. Burm. Am. 90. f. 2.

Conv. littoralis. Lin. Imperati. Vahl. stoloniferus Cyr. pl. rar. 4.p. 44. t. 5. si- nuatus. Pet. obtusilobus Mich ! arenarius. Vahl. biflorus. Forsk.

Ipomæa stolonifera. Poir. arenaria. Ræm. et Sch.

Descr. Caulis glaberrimus stoloniferus. Folia lœvia crassiuscula. Pedunculi folio pauld breviores; bracteæ lineares acutæ 1 1/2 lineam longæ. Sepala obtusa mucronulata brevia subæqualia semipollicaria. Capsula glabra 4-valvis 4-locularis, abortu 1-5-sperma. Semina pisi magnitudine extüs tomento rufo-sericeo brevi aperta.

Var. foliis linearibus elongatis.

2% (V.s. sp.) Hab. in maritimis arenosis Europæ (propè Neapolin), Africæ , (Ægypti), Arabiæ (propè Gaza et Jaffa), Americæ borealis (Georgide, Floride), Americæ meridionalis (Portorico, Ste.-Croix, St.-Domingue, Rio-Janeiro).

3. Batatas acetosæfolia. :

Char. B. caule repente, foliis oblongo-ovatis apice obtusatis sæpè emarginatis margine nunc integris nunc sinuatis , pedunculis longis unifloris, sepalis ovatis obtusis, corollà albâ. à

Convolvulus acetosæfolius. Vahl. ecl. 1. p. 18. Mey. pr. Esseq. repens Sw. mari- nus Catharticus, etc. Plum. Am. 91.1. 105.

Ipomæa acetosæfolia, Ræm. et Sch.

Descr. Caulis glaber ramosus. Folia basi nunc acuta nunc obtusè cordata gla- berrima etiam coriacea nervoso-rugosa, limbo 2-5 pollices longo 1-2 lato; pe- tiolus plus quam pollicaris glaber compressus. Pedunculi apud florem incrassati

RARIORES. 47

bast villosi medio bibracteati. Sepala glabra 4-5 lineas longa, exteriora pauld bre- xiora. Corolla glabra 4 1/2 pollicem longa campanulata alba. Stigmata granulato- capitata. (Capsula 4-locularis Mey.)

Var. foliis angustioribus, pedunculis nunc longissimis nune abbreviatis. Præce- denti valdè affinis.

2% (V.s. sp.) Hab. in sabulosis maritimis Americæ meridionalis (Ins. Cari- bæis, Cayennà, Bahia).

4. Batatas Jalapa.

Char. B. caule repente aut volubili, folüis cordatis integris sinuatis aut lobatis subtüs lanato-pubescentibus, pedunculis petiolos vix æquantibus 1-5 floris, sepalis ovato-rotundatis, corollà speciosà albà aut rosei.

Convolvulus Jalapa. Lin. Desf. Ann. Mus. 2. p. 120. t. 40. 41. Mich. me- choacan. Vand. Tatiauca. Pis. macrorhizus. Ell. lividus Moc.

Ipomæa Jalapa. Pursh. Bot. reg. 342. 621. macrorhiza Mich ! mechoacanna. Lin. Nuit. Michauxii. Sw.

Deser. Radix tuberosa maxima purgativa. Folia 2-2 1/2 pollices longa totidem- que lata; petiolus longus. Sepala semipollicaria viridi-pubescentia , interiora sub- sericea. Capsula glabra. Semina speciosa longis villis sericeis operta.

Var. foliis integris aut plus minüs profundè lobatis, corollà albâ aut roseä.

Obs. Hujus speciei historiam et usum amplè elucubravit clar. Des Fontaines ; nec dubium quin vocabulum Jalapa huic legitimè pertineat. Tamen nuperrimè altera detecta est species (in Mexicanis Andibus propè Chiconquiera) usu purgativo quoque distincta, et cujus radix forsan unà cum nostræ radicibus in oflicinis appa- ret sub nomine communi Purga de Xalapa: an, censente cl. D. Don (Royle. IL. Ind. 308.), huic restituendum nomen Jalapa ? Nonne potiüs præcedenti relinquen- dum, et pro recentiori admittendum nomen Jpomæa Purga jam a el. Wenderoth et Nees (Off. pflz. supp. 3. t. 13) propositum ?

% (V.s. sp.) Hab. in Americà boreali, Mexico (Vera-Cruz, Xalapa, Mechoa- ca, etc.), Brasiliâ.

5. Batatas edulis.

Char. B. caule repente rar volubili, foliis variis sæpiùs angulatis etiam lobatis,

e*

48 CONVOLVULACEÆ

pedunculis petiolum æquantibus aut superantibus 5-4 floris, sepalis acuminato- mucronatis rard subtruncatis, exterioribus pauld brevioribus, corollà campanulatä purpurei.

Batatas edulis Ch. Conv. Orient. p. 53.

Ipomæa batatas Auct.

% (V.s. cultam.) Ex Indiüà orientali nata, ubique in tropicis regionibus culta.

6. Batatas paniculata.

Char. B. caule volubili glabro, foliis palmatis 5-7-fidis, lobis ovato-lanceolatis obtusiusculis rar acuminatis, pedunculis petiolos multo superantibus multifloris, sepalis ovato-rotundatis concavis obtusissimis æqualibus, corollà speciosà purpu- reà, seminibus longè villosis.

Batatas paniculata. Ch. Conv. Orient. p. 54.

Ipomæa paniculata. Auct.

2% (V.s.) Hab. in Indià orientali, Javà, Africà, N. Hollandià, Amer. meridio-

nali.

7. Batatas pentaphylla.

Char. B. caule volubili hirsuto, folüis quinatis, foliolis elliptico-lanceolatis inte- gris, pedunculis longioribus laxè dichotomis, sepalis lanceolato-acutis extüs hirsu- tissimis semipollicaribus, corollà albä, seminibus glabris.

Batatas pentaphylla. Ch. Conv. Orient. p. 54.

Convolvulus pentaphyllus Auct.

© (V. v.) Hab. in Indià, Africà, Polynesià, ins. Mauritanicis, Americà meri- dionali.

8. Batatas cissoides.

Char. B. caule volubili hirsuto , foliis quinatis, foliolis ovatis acutiusculis den- tatis submucronatis, pedunculo 2-5-floro folium æquante, sepalis ovato-acuminatis basi longè hispidis, corollà albä, seminibus glabris.

Batatas cissoides. Ch. Conv. Orient. p. 55.

Convolvulus cissoides. Auct.

© (Ÿ.s. sp.) Hab. in Americà meridionali.

RARIORES, 49 9. Batatas quinquefolia.

Char. B. caule volubili, foliis quinatis, foliolis ovato-linearibus dentato-serratis, peduneulis folio longioribus 5-6-floris, sepalis ovato-lanceolatis exterioribus bre- vioribus glabris, seminibus incano-lanuginosis.

Convolvulus quinquefolius. Lin. Pluk. Alm. 116, t. 167. f. 6. palmatus. Mill. pentaphyllus. Plum. pentaphyllus 8. Lin.

Descr. Caulis teres aut sulcatus raris longis pilis præcipuè ad basin foliorum munitus. Foliola glabra venosa, intermedium 45 lineas longum 2-3 latum, cætera breviora, omnia mucronulata; petiolus teres pollicaris. Pedicelli umbellatim di- chotomi vix pollicares minimis bracteis muniti. Sepala 2-4 lineas longa adpressa. Capsula globosa glabra nigra. ;

© (NW. s. sp.) Hab. in Americà meridionali (St.-Domingue, Peruviä, etc.)

40. Batatas triloba.

Char. B. caule prostrato glabro, foliüs hirsutis cordato-trilobis auriculis latera- libus obtusis rard 1-dentatis, lobo intermedio elongato acutissimo, pedunculis 4-2 floris folia non æquantibus, sepalis cuneato-linearibus acutissimis hirsutis.

Descr. Caulis herbaceus in raris locis hirsutus. Foliorum sinus brevis obtusus, auriculæ breves, lobus medius lanceolatus 12-18 lineas longus; utraque superficies hirsuta ; petioli tenues plüsquam pollicares villosi. Pedunculi axillares tenues hir- suti; pedicelli 5-4 lineas longi. Sepala 4 lineas longa. Corolla calyce duplà lon- gior tubuloso-campanulata glabra sordidè purpurea. Capsula ovata glabriuscula 4-valvis 4-loc.ris 4-sperma calyce cincta. Semina angulosa rufo-pilosa.

Obs. Habitu affinis generi Pharbitis.

© (Vs. sp.) Hab. in campis propè Rio de Janeiro.

EXOGONIUM. Exogonium. Ch. Conv. or. Convolvuli et Ipomææ sp. Auct.

Char. Sepala 5. Corolla tubulosa. Stamina exserta. Stylus 1. Stigma capita- tum bilobum. Ovarium 2-loculare loculis 2-ovulatis.

Herbæ aut suffrutices volubiles Americanæ, omnes hic enumeratæ. k TOME VIII, l'° PARTIE. T

20 CONVOLVULACEÆ 4. Exogonium racemosum.

Char. E. caule suffruticoso tereti, foliis cordato-ovatis subtüs pubescentibus in sinu et auriculis obtusis, pedunculis 1-4-floris, bracteis involucrantibus roseo-colo- ratis nunC flori approximatis nunc distantibus ovato-ellipticis obtusis venosis pol- licaribus.

Ipomæa racemosa. Poir. Enc. supp. 4. p. 633.

Convolvulus racemosus. Spr. syst. 4. p. 600.

Convolvulus altissimus. Spr. syst. 4. p. 613.

Descr. Folia petiolata bipollicaria superne lævia. Sepala bracteis similia obtu- sa. Corolla purpurea ; tubus calyce longior; limbus patens semipollicaris. Stamina tubum superantia.

Var. foliis plüs minusve pubescentibus, supernè etiam subvillosis.

3 (V.s. sp.) Hab. in ins. St.-Domingue.

2. Exogonium spicatum.

Char. E. caule lignoso in ramulis angulato, foliis ovato-cordatis acutis, pedun- culis unifloris spicatim approximatis bracteä magnâ reniformi carneä sub flore mu- nitis. s

Ipomæa bracteata. Cav. ic. V. p. 54.t. 477. :

cincta. Ræm. et Sch. 4. p. 254. spicata. H. B. Kunth! n. gen. et sp. 8. p. 112.

Convolvulus obvallatus Spr. syst. 4. p. 595.

Descr. Bractea emarginata brevissimè mucronulata glabra pollicaris plicata. Sepala glabra acutiuscula ovato-oblonga 2 lineas longa. Corolla calyce mult lon- gior incarnata. Capsula ovato-conica glabra.

3 (V.s. sp.) Hab. in novà Hispanii.

3. Exogonium repandum.

Char. E. caule suffruticoso tereti, foliis coriaceis ovato-acuminatis basi obtusè cordatis apice etiam mucronulatis margine integris aut repando-sinuatis, pedun- culis spicato-aut brachiato-paniculatis folia sæpius superantibus, sepalis ovato- rotundatis obtusis.

Ipomæa repanda. Jacq. obs. 28.1. 20. Salisb. parad. 81.

RARIORES. 51

Convolvulus repandus. Desr ! Enc. 3. p. 555.

Descr. Folia venosa 1-5 pollices longa glaberrima; petiolus tenuis glaberrimus. Pedunculi crassi glaberrimi longitudine et inflorescentià variabiles. Sepala 2-3 lineas longa imbricata æqualia aut exteriora paul breviora. Corolla tubulosa 1 1/4 pollicem longa purpurea apice in 5 lacinias lineares acutas divisa. Capsula obtusa glabra 4-valvis. Semina angulosa nigra setis longis albis biseriatis munita.

% (NV. s.sp.) Hab. in ins. Caribæis (Martinicâ, Cubä, Bahama, etc.), in Ti- mor?? (ex spec. in h. Mus. Brit.)

4. Exogonium filiforme.

Char: E. caule tereti glabro, foliis oblongo-ovatis integris basi subcordatis, apice mucronulatis, pedunculis folia superantibus laxè cymosis, sepalis æqualibus acutiusculis ovatis.

Ipomæa filiformis. Jacq. Am. 27. t. 19. Am. pict. 20. t. 26.

Convolvulus filiformis. Desr. Enc. 3. p. 555.

Descr. Folia glabra 12-15 lineas longa; petiolus tenuis glaber. Pedunculi te- retes; pedicelli semipollicares bracteis minimis basi muniti. Sepala lineam longa ovata glabra. Corolla 9 lineas longa purpurea vix apice 5-dentata. Semina nigra angulosa glabra.

3 (V.s. sp.) Hab. in ins. Caribæis.

5. Exogonium arenarium. (Tab. I.)

Char. E. caule fruticoso glabro angulato , ‘foliis pandurato-subtrilobis rarius subintegris minimis, pedunculis crassis uni-aut multifloris , sepalis ovatis obtusis exterioribus brevioribus.

Descr. Caulis griseus ramosus elongatus. Folia glabra venosa 4-9 lineas longa 5 lata in juniorum ramulorum apice sæpè conferta, lobo intermedio quadrangulo emarginato etiam mucronulato, lateralibus nunc integris nunc vari altitudine bifidis quandèque subnullis; petiolus semipollicaris aut pollicaris filiformis. Pedicelli se- mipollicares angulati glabri nigrescentes. Sepala glabra exteriora 1-2 lineas longa interiora 4-5, circà fructum subæqualia. Corolla 15-20 lineas longa tubulosa pur- purea extüs virescens, limbo brevi purpureo. Capsula conica.

3 (V.s. sp.) Hab. in ins. Caribæis (Portorico, St.-Thomas, St.-Domingue, Bahamas).

52 CONVOLVULACEÆ 6. Exogonium pedatum.

Char. E. caule suffruticoso tereti, foliis trilobis, lobis lateralibus pedatim bi- partitis, omnibus petiolulatis, pedunculis folia superantibus paucifloris, sepalis ovato-oblongis obtusis subæqualibus glabris.

Ipomæa pedata. Poit! mss. in h. Vent. nunc Deless.

Char. Caulis griseus glaber. Folia glaberrima, lobo intermedio elliptico-lanceo- lato 2-5 pollices longo, lateralibus bipartitis, lobulis ovato-cuneatis acutiusculis ; petiolus communis compressus glaber bipollicaris. Pedunculi teretes recti glabri apice bifurcati; flores laxè spicati; pedicelli semipollicares. Sepala imbricata 3-4 Jineas longa margine membranacea. Corolla tubuloso-inflata apice B-dentata plüs quam pollicaris coccinea glaberrima basi coarctata. Stigma bilobum.

% (V.s. sp. h. Deless. ex Poiteau). Hab. in St.-Domingue.

7. Exogonium eriospermum.

Char. E. caule striato tereti, foliis 7-9-lobis, lobis linearibus integris obtusius- culis glabris, pedunculis folium fere æquantibus 5-6-floris, sepalis ovatis obtusissi- mis æqualibus glabris.

Convolvulus eriospermus. Desr ! Enc. 3. p. 567. Moc. et Sess. fl. Mex. ined. ic.

Descr. Caulis griseus asper. Folia glaberrima lobis pollicaribus lineam latis; petiolus tenuis glaber vix pollicaris angulatus. Pedunculi angulosi dichotomi; pe- dicelli breves nigri. Sepala 1-2 lineas longa adpressa nigra. Corolla tubulosa purpurea glabra. Capsula ovata glabra 4-valvis. Sémina angulosa longis albis pilis munita.

4 (V.s. sp.) Hab. in St.-Domingue et Novä Hispaniä.

IPOMÆA. Ipomæa. Ch. Conv. or. Ipomæwæ et Convolvuli Sp. Auct. Char. Calyx 5-sepalus. Corolla campanulata. Stamiva inclusa. Stylus unicus.

Stügma bilobum lobis capitatis. Ovarium 2-loculare loculis 2-spermis. Capsula 2-locularis.

RARIORES. 53

Herbæ aut suflrutices, sæpius volubiles , quædam repentes aut erectæ. Perplurimæ hujus generis novæ mihi oceurrunt species; paucas tantum, Brasi- lienses præcipuè, hic indicabo; pro cæteris in illustrissimi et amic. Candollii Prodromo paginas nonnullas scribendi spes mea est,

Secrio prima. ERPIPOMÆA. (Caule prostrato.)

1. Ipomæa trifurcata.

Char. 1. prostrata angulosa hirsuta , foliis profondè trifurcatis lobis lanceolatis acutis margine crispo-sinuatis, pedunculis folia superantibus 4-5-floris, sepalis ovatis acutis exterioribus pauld brevioribus.

Descr. Caulis elongatus decumbens. Folia 45 lineas longa, lobo intermedio longiore, lateralibus nunc integris nunce etiam bilobis, omnibus mucronulatis hirsu- tis; petiolus 3-4 lineas longus canaliculatus. Pedunculi teretes rarioribus pilis hir- suti apice bracteis oppositis linearibus 5 lineas longis muniti; pedicelli 2-4 lineas ongi compressi hirsutissimi. Sepala exteriora basi dilatata, interiora margine membranacea 4 lineas longa, omnia extüs hirsuta. Corolla bipollicaris tubuloso- campanulata hirsuta 5-fida. Stamina inæqualia.

(V.s. sp. in h. Mus. Par. et h. DC. ex Lund.) Hab. in Brasiliä (Prov. St.- Paul ad Mugi das Cruzas.)

2. Ipomæa delphinioides.

Char. 1. prostrata angulosa hirsuta, foliis palmatim S-partitis lobis lineari-lan- ceolatis acutis margine integris, pedunculis folia superantibus unifloris, sepalis ovato-lanceolatis acutiusculis exterioribus pauld brevioribus.

Deser. Radix crassa tortuosa. Caules pauci prostrati 2-5 pedes longi griseo- hirsuti simplices; pili breves. Folia utrinque sordidè hirsuta subtus dilutiora, lobo intermedio 42-18 lineas longo, lateralibus brevioribus; petiolus 4 lineas longus teres mollis. Peduneuli axillares recti teretes hirsuti apice 2 brevissimis oppositis bracteis muniti; pedicelli 4 lineas longi. Sepala 5-4 lineas longa corollæ adpressa extüs villosula margine et intus glabra. Corolla tubuloso-campanulata 2-pollicaris purpurea.

% (V.s. sp. ex Lund.) Hab. in Brasilià (Prov. St.-Paul ad Taubate.)

©OŸ CSS

CONVOLVULACEÆ Secrio secunpa. ORTHIPOMÆA. (Caule recto.)

5. Ipomæa terminalis.

Char. I. caule glabro aut apice pubescente , foliis ovato-acuminatis longè mu- cronatis rufo-tomentosis, pedunculis unifloris in axillà foliorum superiorum spicam efformantibus, sepalis ovato-rotundatis obtusissimis brevibus.

Descr. Caulis frutescens teres griseus. Folia basi obtusa apice acuta 18 lineas longa 6-9 lata margine integra ; petiolus semipollicaris teres tenuis rufescens. Pedunculi 5-6 lineas longiteretes rufi medio bibracteati; bracteæ minimæ acu- rufescentes. Sepala æqualia 2 lineas longa medio rufescentia, interiora angus- tiora. Capsula semipollicaris conica nigra glabra bivalvis. Semina angulosa nigra in angulis longe setosa.

4 (V.s. sp. in h. Juss. ex Commerson). Hab. in Brasilià (Rio-Janeiro..)

4. Ipomæa echioides.

Char. Caule simplici rufo-hirsuto, foliis confertis lineari-lanceolatis sessilibus rufescentibus, floribus in spicà terminali nudâ dispositis, sepalis circà fructum ovatis convex@-coriaceis.

Convolvulus liberalis. Lhotsky! mss. in h. DC. Conv. paulistanus? Sylv. Manz. En. pl. Bras, p. 17. 49. F

Deser. Caulis rectus 1-2 pedes longus basi suffruticosus teres foliosus. Folia numerosissima cauli adpressa, inferiora usque ad 2 pollices longa 5-4 lineas lata utrinque hirsuta margine subtüs revoluto, superiora breviora bracteas simulantia . Pedunculi 7-8 uniflori spicam pollicem longam laxiusculam efformantes, post an- thesin 2 lineas longi rufi basi bracteolà lineari muniti. Sepala circà fructum mar- cescentia 2-5 lineas longa sese involventia, exteriora villosa acutiuscula, interiora glabra obtusissima. Cætera desunt.

Obs. An forsan genus novum ?

% (V.s. sp. ex da Sylva Manzo). Hab. in Brasilià (Cuyaba, Serra-Nova.)

>. Ipomæa spicæflora.

Char. I. caule ut et foliis ferrugineo-tomentosis , foliis nunc ovatis obtusis nunc

x

RARIORES. 55

ellipticis acutis mucronatis, pedunculis unifloris spicam terminalem foliosam den- sam efformantibus, sepalis ovatis obtusiusculis.

Descr. Caulis suffruticosus tomento scabro brevi opertus. Folia 2-4 pollices longa 1-2 lata integra venis supernè inconspicuis subtüs pinnatis; petiolus crassus 2-5 lineas longus sulcatus. Florum spica terminalis brevis densa; pedunculi 2 li- neas longi tenues glabri teretes basi minimà acutà glabrä bracteà muniti. Sepala glabra 2-5 lineas longa exteriora vix breviora. Corolla albida calyce longior glabra infundibuliformis limbo integro. Stamina brevia. Stylus filiformis; stigma tenue. Capsula globosa nigra glabra calyce pauld major 4-valvis. Semina glabra nigra mediocria.

3 (V.s. sp. in h. Mus. Par.) Hab. Para Brasiliæ.

6. Ipomæa tomentosa.

Char. 1. omni parte lanato-tomentosa, foliis elliptico-elongatis breviter petiola- tis obtusis, floribus axillaribus solitariis raris vix pedunculatis, sepalis ovato-ellipti- cis glabris obtusis.

Descr. Caulis suffruticosus rectus ramosus teres; pili breves. Folia apice nune obtusissima nunc etiam obcordata et breviter mucronulata 2-5 pollices longa 6-10 lineas lata conferta numerosa, subtüs nervosa, supernè venosa, margine integra , in petiolum crassum brevissimum attenuata. Flores rarissimi; pedunculus subnul- lus villosus. Sepala adpressa in sicco nigrescentia, exteriora 2 lineas longa inte- rioribus paulù breviora. Corolla alba glabra calyce longior.—Cætera desunt.

3 (V.s. sp. ex Lund). Hab. in Brasilià (Prov. St.-Paul, campis elevatis).

7. Ipomæa dendroidea.

Char. X. omni parte pilis stellatis luteo-nigrescentibus munita, foliis ovato-linea- ribus obtusis subsessilibus, pedunculis sparsis unifloris minimis, sepalis ovato- ellipticis obtusis inæqualibus.

Descr. Caulis fruticosus teres ramosus. Folia integra sessilia aut vix petiolulata utrinque lanata subtùs venosa 1-2 pollices-longa 3-5 lineas lata. Pedunculi vix 2 lineas longi pilosi. Sepala adpressa nigra, exteriora breviora medio lineolä pilo- rum stellatorum munita, interiora glaberrima 5 lineas longa membranacea. Corolla lutea infundibuliformis tubo angustissimo glabra vix pollicaris. Stamina æqualia.

56 CONVOLVULACEÆ

Stylus filiformis; stigmata 2 minima. Capsula glabra calyce cincta 4-valvis. Semina triticeum simulantia ferrugineo-pubescentia pilis simplicibus. 3 (V.s. sp. in h. Mus. Par.) Hab. Angola.

8. Ipomæa verbascoidea.

Char. I. tota lanato-tomentosa, foliis oblongo-cordatis apice acutis margine integris subsinuatis, pedunceulis unifloris in apice ramulorum axillaribus brevibus, sepalis ovato-ellipticis obtusis æqualibus.

Deser. Caulis teres suffruticosus crassus. Folia utrinque lanato-tomentosa, sub- tùs venis reticulatis rugoso-sulcata, supernè viridiora vix venosa, 2-5 pollices longa 4-5 lata, basi obtusa in auriculis ; petiolus pollicaris crassus sulcatus. Pedunculi sul- cati petiolis breviores. Sepala recta fere semipollicaria exts lanato-tomentosa intüs glabra. Corolla 2-pollicaris tubuloso-infundibuliformis purpurea glabra tubo amplo limbo integro.

3 (V.s. sp. in h. Mus. Par.) Hab. Angola.

9, Ipomæa Lundii.

Char. 1. caule glabro subvolubili ramoso, foliis cordato-acuminatis petiolatis subtàs breviter rufo-lanuginosis, pedunculis nunc unifloris sæpius multifloris laxè paniculatis, sepalis ovato-ellipticis brevibus concavis.

Descr. Caulis fruticosus teres; ramuli veteres glabri quanddque albo-punctati, juniores ochraceo-tomentosi. Folia non profundè cordata auriculis obtusis 2-5 pol- lices longa pauld minùs lata supernè deglabrata nervis et venis raticulata; petiolus 4-6 lineas longus glaber. Pedunculi axillares foliüs breviores teretes tenues lanu- ginosi 1-6 flori, etiam aliquandd conferti numerosi; pedicelli breves. Sepala 4-2 lineas longa extüs puberula, exteriora pauld breviora acutiuscula, interiora obtu- sissima, circà fructum marcescentia et tune omnia patula glabra obtusissima. Cap- sula nigra conico-angulosa semipollicaris 2-valvis; valvulæ utrinque glabræ intüs albidæ ; septum glabrum lanceolatum. Semina longis viridi-albidis setis undique munita.

3 (V.s. sp. ex Lund et Gaudichaud.) Hab. in Brasilià (Rio-Janeiro).

RARIORES. 57

Secrio TERTIA. STROPHIPOMÆA. (Caule volubili.)

10. Ipomæa eriocephala.

Char. I. caule elongato hirsuto-villoso, foliis amplis ovato-acuminatis basi sub- cordatis utrinque villosis, pedunculis crassis folia longè superantibus capitulum crinitum densum ferentibus, bracteis 4-5 exterioribus lanceolatis sessilibus capi- tulo brevioribus extüs hirsuto-crinitis intüs rubescentibus glabris, sepalis linearibus acutissimis, corollà purpureà.

Ipomæa eriocephala. Moric! n. sp. Amer. t. 29.

Obs. Speciosissima species cujus magis ampla descriptio ad opus citatum quæ- renda. —Variat caule, foliis, et capitulis sericeo-villosis.

.… % (V.s. sp. ex Blanchet et Lund.) Hab. in Brasiliä (Bahia.)

41. Ipomæa serrata.

Char. 1. caule hirsuto-rufescente, foliis cordato-ovatis aut lanceolatis apice acuto- mucronulatis margine sinuato-serratis utrinque hirsuto-lanuginosis, pedunculis fo- lium subæquantibus apice capitulum pauciflorum gerentibus, bracteis acutis invo- lucrantibus, sepalis ovato-lanceolatis hirsutis, corollà albä.

Descr. Caulis teres. Folia breviter cordata auriculis obtusis distanter serrata serraturis mucronulatis, viridia, inferiora longiora 1-2 pollices longa 1 lata ; petiolus 6-12 lineas longus teres hirsuto-rufescens. Pedunculi axillares petiolis crassiores cæterum similes ; bracteæ ovato-elongatæ mucronulatæ subsemipollicares integræ rufescentes 4 lineas latæ venosæ. Sepala obtusiuscula membranacea hirsutissima et ciliata 3 lineas longa æqualia intüs glabra. Corolla calyce longior glabra. Sta- mina brevia ; antheræ tenues tortiles. Stigma tenue capitato-bilobum.

2% (V.s. sp. in h. Hooker). Hab. in Brasiliä.

12. Ipomæa montana.

Char. 1. incano-tomentosa ramosa, foliis incanis basi vix cordatis nunc ovato- elongatis margine dentato-serratis nunc hastato-trilobis lobis serratis petiolatis , pedunculis canis folia multo superantibus capitulum 6-8 florum gerentibus, bracteis

TOMB VIII, PARTIE. 8

58 7 CONVOLVULACEÆ

exterioribus lanceolatis acutissimis capitulum æquantibus, sepalis linearibus acu- tissimis extüs incanis, corollà luteà.

Ipomæa montana. Moric ! pl. n. Amer. t. 30.

Obs. Spectabilis species a clar. Moric. magis amplè descripta.

2 (V.s. sp. ex Blanchet). Hab. in Brasilià (Mont. la Jacobina propè Bahia).

45. Ipomæa floribunda.

Char. 1. caule tereti cinereo-villoso, foliis cordato-acuminatis supernè glabris adpressè cinerascentibus amplis petiolatis, pedunculis axillaribus longissimis laxe multifloris corymboso-paniculatis, sepalis ovato-ellipticis obtusis glabris æqualibus basi subcoadunatis.

Ipomæa floribunda. Moric ! n. pl. Americ. t. 31.

Descr. Caulis crassus nigrescens. Folia sinu brevi acuto apice acutiuscula 3-4 Ddl lices longa 1-5 lata; petiolus compressus cinereo-pubescens folii limbum æquans etiam superans. Pedunculi petiolis crassiores cæterum similes juniores corymboso- umbellati; bracteæ ovato-lineares floribus intermixtæ acutæ villosulæ 3-4 lineas longæ deciduæ; pedicelli minimi cinerei 3-4 lineas longi. Sepala 4 lineas longa ante anthesin jam formata. Corolla campanulata glabra 15 lineas longa. Stamina brevia basi dilatata et villosa. Stylus paulo longior ; stigmata 2 sejuncta capitata. Cætera desunt.

Obs. An genus novum? Fructus recognoscendus.

2% (V.s. sp. in h. Moric. ex Blanchet). Hab. in Brasilià (Bahia).

14. Ipomæa batatoides.

Char. X. caule glabro contorto, foliis cordato-acuminatis glabris apice acutis pe- tiolatis, pedunculis petiolos superantibus glabris apice brachiato-umbellatis , bra- chiis tortuosis multifloris, sepalis ovato-obtusis concavo-inflatis glabris.

Deser. Caulis teres. Folia sinu et auriculis obtusissimis margine integra aut si- nuata supernè viridi-nigrescentia subtüs albida venosa et reticulata 2-4 pollices longa 2 lata; petiolus tenuis glaber limbum æquans aut superans. Pedunculi pe- tiolis crassiores stricti; pedicelli 2-4 lineas longi tenues glabri nigri. Sepala co- riacea semet involventia subæqualia 5 lineas longa persistentia. Corolla campanu- lato-infundibuliformis glabra basi intra calycem coarctata 48 lineas longa. Capsula

RARIORES,. 59

glabra globosa calyce cincta styli rudimento coronata 2-loc.s 4-sperma. Semina angulosa villosissima.

Obs. Clar. Blanchet qui hance speciem detexit illam dubitanter dicit cultam et certè immeritù vocabulo Batata de purga designat. Batata de purga est Ipo- mæa operculata. Gomez.

% (V.s. sp. in h. Moric. ex Blanchet.) Hab. in Brasilià (Bahia).

45. Ipomæa capparoides.

Char. X. caule tereti glabro, foliis cordato-acuminatis glabris petiolatis, pedun- culis folia superantibus crassissimis nigris racemoso-paniculatim multifloris, sepalis 2 exterioribus majoribus ovato-orbiculatis obtusissimis.

Deser. Caulis suffruticosus. Folia numerosa sinu profundo acuto auriculis obtu- sis margine integra apice acutissima supernè lucida subtùs venoso-reticulata 3-4 pollices longa 2-5 lata; petiolus compressus glaber striatus limbo pauld brevior. Pedunculi glabri floribus laxis distantibus ; pedicelli 4-6 lineas longi glabri angu- lati. Sepala exteriora involventia 4-6 lineas longa lataque 3 interiora breviora obtusa glabra. Corolla 48 lineas longa tubuloso-inflata glabra. Stamina basi villosa dilatata. Stylus pauld stamina superans; stigmata 2 globosa.

Obs. Generi Prevostea calyce affinis.

5 (V.s. sp. in b. Moric. ex Blanchet). Hab. in Brasilià (Bahia).

16. Ipomæa Salzmanni.

Char. I. caule tereti elongato, foliis sagittato-triangularibus utrinque glaberri- mis petiolatis, pedunculis petiolos sæpiusque folia superantibus brachiato-panicu- latim multifloris , sepalis brevibus ovatis obtusis extüs sæpè punctatis, junioribus apice mucrone brevi patulo munitis.

Conv. angulatus. Salzmann ! mss. in h. DC.

Descr. Caulis ramosus glaber aut in junioribus ramulis subvillosus. Folia variè distantia sinu obtuso auriculis obtusis aut subdentatis lobo intermedio elongato in- tegro aut suberenato apice nunc obtuso mucronulato nunc acuminatissimo utrin- que viridia venosa 2-5 pollices longa 1-2 ad basin lata; petiolus tenuis glaber 6-18 lineas longus. Pedunculi crassi teretes glabri aut raris brevibus pilis punctati; flores numerosi densè dispositi aut pauciores laxiores; pedicelli vix lineam longi

60 CONVOLVULACEÆ

carnosuli. Sepala 1-2 lineas longa margine membranacea persistentia glabra” æqualia. Corolla purpurea tubuloso-campanulata glabra pisiformis. Semina angu- lata parva villoso-lanata.

2% (V.s. sp. ex Blanchet et Salzmann). Hab. in Brasilià (Bahia in fruticetis).

17. Ipomæa Baclii (Tab. II.)

Char. I. cinereo-villosa, foliis cordato-acuminatis integris aut trilobis supernè glabris aut rard pubescentibus subtüs cinereo-villosis, pedunculis umbellatim mul- tifloris petiolum æquantibus, sepalis ovatis obtusiusculis exterioribus paul mi- noribus.

Descr. Caulis teres crassus. Folia 3 pollices longa 2-2 1/2 lata sinu obtuso auriculis obtusis lobis lateralibus brevibus intermedio ovato-acuminato mucronu- lato basi dilatato utrinque viridia subtüs in venis præcipuè cinerea; petiolus 1-4 pollices longus teres villosissimus. Pedunculus petiolo similis 1-12-florus; pe- dicelli 3-6 lineas longi nigrescentes raris pilis strigosi basi bracteolis lineam longis lanceolatis intermixti. Sepala exteriora nigrescentia raris pilis strigosa, interiora glabra margine membranacea, omnia obtusiuseula 2-3 lineas longa. Corolla cam- panulata purpurea 45 lineas longa limbo subintegro extüs glabra aut vix à lineis villosis notata. Capsula calyce pauld longior. Semina pilis biseriatis munita.

2% (V.s. sp. ex Bacle et Roger). Hab. ad ripas fl. Senegal.

48. Ipomæa flagellaris.

Char. I. teres glabra, foliis palmatis 9-lobis, lobis subulato-filiformibus glabris, petiolo subnullo, pedunculo brevi unifloro bracteato, sepalis lineari-acuminatis æqualibus glabris basi dilatatis, corollà alb.

Descr. Caulis gracilis elongatus niger decumbens simplex. Folia subsessilia lobo intermedio 15 lineas longo lateralibus pauld brevioribus, omnibus 4/2-1 li- neam latis; petiolus 4 1/2 lineam longus. Pedunculi vix 4-6 lineas longi medio bibracteati; bracteæ oppositæ filiformes foliis similes semipollicares. Sepala semi- pollicaria etiam longiora nigra margine membranacea. Corolla pollicaris glabra infundibuliformi-campanulata integra. Stylus filiformis; stigma capitatum.

% (V.s. sp.) Hab. in Brasilià (Bahia).

RARIORES. 61 JACQUEMONTIA. Jacquemontia. Ch. Conv. or. Convolvuli et Ipomææ Sp. Auct.

Char. Sepala 5. Corolla campanulata, Stylus unicus. Stigmata 2 ovato-compla- nata. Ovarium 2-loculare 4-ovulatum. Capsula 2-locularis. Herbæ aut suffrutices Americanæ, omnes hic enumeratæ.

4. Jacquemontia ferruginea.

Char. J. caule tomentoso-ferrugineo, foliis ovato-lanceolatis subcordatis utrin- que subtüs præcipuè ferrugineis, pedunculis umbellatim multifloris, sepalis lineari- Jlanceolatis subæqualibus.

Ipomæa 765. Lund! mss.

Descr. Caulis teres suffuticosus. Folia basi obtusa vix obtusè cordata apice acuta etiam mucronata 4-2 pollices longa 8-10 lineas lata ; petiolus crassus teres 4 lineas longus ferrugineus. Pedunculi folium æquantes cæterum petiolis similes; pedicelli minimi bracteis intermixti. Sepala acuminata aut mucfonulata 5 lineas longa extüs villosa. Gorolla pollicaris campanulata glabra cærulea.

2 (V.s. sp. ex Lund.) Hab. in Brasilià (Prov. St.-Paul parte boreali).

2. Jacquemontia violacea.

Char. 1. caule glabriusculo, foliis cordato-acuminatis nunc glabris nunc pubescen- tibus etiam tomentosis, pedunculis folium sæpiüs superantibus multifloris, sepalis exterioribus majoribus.

Convolvulus violaceus. Vahl. Symb. 3. p. 29.

Descr. Folia longe petiolata. Pedunculi variæ longitudinis; pedicelli breves di- varicati basi bracteis lineari-lanceolatis 3 lineas longis muniti. Sepala 2 exteriora cordato-acuminata subaristata, 5% pauld minus sublanceolatum, 2 interiora minora ovata aristata. Corolla violacea 9-12 lineas longa.

B. canescens, canescenti-tomentosa, pedunculis folium æquantibus, corollà pal- lide cærulei.

Convolvulus canescens. H. B. Kunth ! n. gen. et sp. 3. p. 99.

62 CONVOLVULACEÆ

7. abbreviata, pedunculis folio brevioribus quandoque minimis.

Covolvulus pentanthos. Jacq. coll. 4. p. 210. Je. rar. 2. t. 316. Bot. mag. 2454. Bot. Reg. 439.

2. rotumdifolia, foliis apice obtusè rotundato-mucronulatis.

œ (V.s. sp.) Hab. in ins. Caribæis (Guadeloupe, Ste.-Croix, St.-Thomas, Cuba), in Guyanà, propè Carthagenam.

3. Jacquemontia nummularia.

Char. 3. villosa, folüs cordatis mucronato-unguiculatis crassiusculis ferè Lysi- machiæ nemorum , pedunculis multifioris folio longioribus , sepalis ovatis exterio- ribus majoribus acuminatis (Vahl.)

Convolvulus nummularius. Vahl. Ecl. Am. 2. p. 43.

Obs. Præcedenti simillima; vix mihi differre videtur.

Hab. in Americà meridionali.

4. Jacquemontia secunda.

Char. J. diffusa, foliis cordato-acuminatis mediocriter petiolatis, pedunculis secundis longissimis multifloris subumbellatis, sepalis æqualibus ovatis subobtusis .

Convolvulus secundus. R. et Pav ! fl. per. 2. p. 40. t. 147. f. a. unilateralis. Rœm. et Sch. 4. p. 284. " +

Descr. Caules decumbentes ramosi herbacei. Folia non mult magis Jonga quan lata subtüs albida apice nunc acuta nunc obtusa etiam emarginata. Pedun- culi recti teretes; pedicelli bracteis parvis subulatis muniti. Corolla cærulea sat magna campanulata.

Obs. Species quoque J. violaceæ admodum similis, vix sepalis æqualibus dis- tinguenda. 9

% (V.s. sp.) Hab. in Peruviæ collibus arenosis.

5. Jacquemontia azurea.

Char. J. pubescens, foliis ovato-cordatis acutis, pedunceulis folia dupld supe- rantibus multifloris, sepalis æqualibus lineari-acuminatis.

Convolvulus azureus. Rich. act. Soc. Par. p. 107.— nevisiensis. Ham. Prod. fl. Oce. p. 25.

RARIORES. 63

Descr. Caulis ramosus. Folia venosa pollicaria, juniora pubescentia; petiolus 3 lineas longus. Pedunculi teretes tenues; bracteæ minimæ lineares villosæ; pe- dicelli 2-5 lineas longi tenuissimi. Sepala 2-5 lineas longa. Corolla calyce pauld longior glabra. £

£. parviflora, floribus parvis numerosissimis corymbosis, pedicellis 3-5 lineas longis, sepalis cuneato-acuminatis acutissimis 4 4/2 lineam longis.

Convolvalus verticillatus sp. n. Pav ! ined. in h. Deless. Lin ? sp. 120.

Obs. J. violaceæ aflinis; differt præcipuè sepalis æqualibus, floribus minoribus et vulgù copiosioribus.

% (V.s. sp.) Hab. in Americà meridionali (St.-Domingue, Peruvia, Jamaica).

6. Jacquemontia hirsuta.

Char. J. hirsuta, foliis ovato-acuminatis subcordatis acutis, pedunculis folia vix æquantibus multifloris, sepalis linearibus acutissimis æqualibus, corollà calycem paulù superante.

Convolvulus sphærostigma. Cav. Ic. V. p. 54.t. 481.—N. Sp. Pav! mss.imh. Deless.

Descr."Caulis suffruticosus teres ramosus pilis nunc brevibus nunc patulis mu- nitus. Folia basi obtusa 1-2 pollices longa 1 lata utrinque pubescentia authirsuta; petiolus'teres vix semipollicaris. Pedunculi teretes villosi 6-15-flori; pedicelli mi- nimi umbellati; bracteæ filiformes acutissimæ minimæ. Sepala 5 lineas longa hirsuta. Corolla campanulata glabra apice 5-loba. Capsula glabra globosa calyce brevior. Semina parva nigra glabra.

Var. pedunculis plusminüs elongatis, floribus plusminüs numerosis.

2% (V.s. sp.) Hab. in Americà meridionali (Mexico, Peruvia, Brasilia circà Bahiam.)

: c c # 7. Jacquemontia menispermoides.

Char. J. cinereo-tomentosa, foliis ovato-cordatis mucronulatis, pedunculis folia subæquantibus brachiato-corymbosis, sepalis ovatis obtusis exterioribus brevio- ribus. ;

Convolvulus Frankeanus ? Schlecht. Linn. 1834, p. 643.

Deser. Caulis teres suffruticosus ramosus. Folia integra apice acuta utrinque subtus præcipuè cinéreo-pubescentia subpellucido-punctata 2-3 pollices longa

64 CONVOLVULACEÆ

4-2 lata enervia; petiolus 6-9 lineas longus teres cinereo-pubescens. Pedunculi aut ramuli floriferi axillares teretes tomentosi apice bracteolis squamæformibus glaberulis nigris acuis vix lineam longis in dichotomiis muniti; pedicelli 2 lineas longi tenuissimi pubescentes. Sepala nigra glabra apice subiliata, 2 exteriora 2 lineas longa, cætera 5 lineas, omnia lineam lata. Corolla infundibuliformis cæ- rulea 9 lineas longa tubo basi angustissimo glabra. Stylus stamina pauld supe- rans. Capsula oyata glabra multivalvis nigra. Semina parva nigra glabra. 2% (V.s. sp.) Hab. in Brasilià apud Rio de Janeiro.

8. Jacquemontia glaucescens. (Tab. IE.)

Char. J. glabra glauco-pruinosa, foliis ovato-acuminatis glabris apice mucronu- latis, floribus in ramulis foliosis racemoso-paniculatis , sepalis obtusissimis glabris æqualibus aut exterioribus pauld brevioribus, corollà tubuloso-campanulatä.

Descr. Caulis suffruticosus teres apice subvolubilis striatus ramosissimus foliosus. Folia supernè nigrescentia subtüs albido-glaucescentia 2 pollices longa 9-12 lineas lata venosa; petioli 5-4 lineas longi. Pedunculi axillares petiolos paulù superantes umbellatim 5-6-flori; pedicelli 4-6 lineas longi tenuissimi. Sepala lutescentia 2 4/2 lineas longa glabra. Corolla plus quam pollicaris cærulea glabra. Stylus staminaspauld superans. Stigmata 2 sejuncta complanato-tortuosa.

3 (V.s. sp. ex Blanchet). Hab. in Brasilià (apud Bahia et Caxeira). «

9. Jacquemontia Blanchetii.

Char. J. glabra, foliis ovato-lanceolatis subacuminatis glabris, pedunculis axil- laribus petiolos paul superantibus corymboso-multifloris, sepalis glabris obtusis sublaceris exterioribus brevioribus, corollà campanulatä.

Jacquemontia Blanchetü. Moric ! n. pl. Amerie. t. 27.

Descr. Caulissolubilis teres. Folia basi obtusa 2-5 pollices longa 6-12 lineas lata subtüs nervosa; petiolus 6-12 lineas longus tenuis glaber. Pedunculi glabr; nigrescentes laxè floriferi; pedicelli 5 lineas longi glabri tenuissimi bracteolis linearibus minimis intermixti. Sepala nigro-lutescentia ovata adpressa, exteriora 4-9 lineas longa, interiora 5-4, Corolla 9 lineas longa cærulea glabra. Sepala circà fructum subæqualia.

Var. pedunculis aliquandà folia æquantibus.

3 (V.s. sp.) Hab. in Brasiliâ (Rio-Janeiro, Cujaba, Bahia.)

RARIORES. 65

10. Jacquemontia parviflora.

Char. J. præcedenti similis, sed omni parte tenuior, pedunculis folia superan- tibus apice paniculatim ramosis, pedicellis 2-3 lineas longis tenuissimis, sepalis lineam longis albido-scariosis apice acutissimis æqualibus, corollà campanulatä 4-5 lineas longâ 5-lobà cæruleà, capsulà glabrà calyce cinetä et dupld majore 4-8-valvi globosà, seminibus nigris glabris.

2 (V.s. sp. ex da Sylva Manzo). Hab. in Brasiliä. ad ruderata villæ Cujaba.

41. Jacquemontia subsessilis.

Char. J. elongata suffruticosa, foliis cordato-acuminatis acumine longissimo supérnè glabris nigrescentibus, floribus in pedunculis abbreviatis quasi glomeratis numerosissimis, sepalis glabris obtusis exterioribus paulù brevioribus.

Jacquemontia subsessilis. Moric ! n. pl. Amer. t. 28.

Descr. Caulis teres volubilis ramosus; ramuli foliosi et floriferi glabri aut rufo- subvillosi. Folia basi obtusè cordata 5-4 pollices longa 2-2 1/2 lata subtüs dilutio- ra ; petiolus tenuis compressus 1-2 pollices longus. Flores secus ramulos in bre- vissimis pedunculis glomerati bracteolis intermixti, raro ad terminum ramulorum pedunculos axillares simulantium ; pedicelli tenuissimi 2 lineas longi glabri. Sepala 1-11/2 lineam longa. Corolla vix semipollicaris tubuloso-campanulata apice 5-fida alba lobis acutissimis. Genitalia brevia. Stigmata sejuncta complanata.

3 (V.s. sp. ex Blanchet). Hab. in Brasilià, apud Bahia.

ANISEIA.

Aniseia. Ch. Conv. or. Convoluui, Ipomææ et Calystegiæ Sp. Auct.

Char. Sepala quinque 2-aut 5-seriatim disposita, nempe 2 exteriora majora inferiüs inserta et in pedunculum decurrentia, intermedium, et 2 interiora minora altiüs inserta. Corolla campanulata. Stylus unicus. Stigma capitatum bilo- bum. Ovarium 2-loculare 4-ovulatum. Capsula 2-locularis.

; Herbæ aut suffrutices intra tropicos habitantes. —Sequitur omnium hujus generis specierum enumeratio, et tantüm trium novarum descriptio. TOME VIII, I PARTIE. 9

66 CONVOLVULACEÆ Specierum enumeratio.

Aniseia calycina. Ch. Conv. or.

Aniseia medium. Jd.

Aniseia martinicensis. (Conv. martinicensis, Jacq.) Aniseia ensifolia. (N. sp.)

Aniseia salicifolia. (Conv. salicifolius. Desr.) Aniseia cernua. (N. sp.)

Aniseia nitens. (N. sp.)

Aniseia uniflora. Ch. Conv. or.

Aniseia biflora. Id.

Aniseia barlerioides. Id.

LonNgunn

de =

Novæ specics.

4. Aniseia ensifolia.

Char. À. glabra, foliis linearibus longe mucronatis integris utrinque acutis, pe- dunculis unifloris folio brevioribus, sepalis exterioribus cordato-ovatis acutis.

Descr. Caulis teres striatus volubilis. Folia 6 pollices longa 3-5 lineas lata gla- bra supernè nigra subtüs viridia venosa; petiolus semipollicaris teres subciliatus. Pedunculi vix bipollicares teretes apice pubescentes bibracteati; bracteæ lanceo- latæ suboppositæ 5 lineas longæ acutæ villosæ; pedicelli 5 lineas longi angulosi villosi. Sepala exteriora 6-8 lineas longa integra, 5" cuneato-falcatum, interiora multù minora acuta sæpe triloba, omnia venosa glabra.

% (V.s. sp. in h. Deless. ex Gabriel.) Hab. ad Cayennam.

2. Aniseia cernua.

Char. A. herbacea pubescens, foliis lineari-lanceolatis integris apice mucrona- tis senioribus glabris brevissimè petiolatis, pedunculis unifloris folia non æquanti- bus, pedicellis post anthesin cernuis brevibus basi bibracteatis, sepalis exteriori- bus cordato-ovatis acutis sericeis circà fructum glabratis, floribus albis.

Aniseia cernua. Moric ! n. pl. Americ. t: 38.

% (V.s. sp. ex Blanchet). Hab. in Brasilià (Bahia).

RARIORES. 67

3. Auiseia nitens (Tab. IV.)

Char. À. cinereo-pubescens, foliis elliptico-lanceolatis mucronatis utrinque ci- nereo-sericeis breviter petiolatis, pedunculis unifloris folia non æquantibus, sepalis exterioribus ovato-lanceolatis mucronatis cinereo-velutinis, flore purpureo.

Descr. Caulis volubilis elongatus. Folia basi obtusa venosa 4 1/2 pollicem longa 4-6 lineas lata pilis adpressis nitentia; petioli 2-3 lineas longi cinerei. Pedunculi tenues villosi; pedicelli 4-2 lineas longi villosi basi 2 bracteis linearibus muniti. Sepala exteriora decurrentia, 3" lineari-falcatum acutissimum, 2 interiora linearia acutissima. Flos sordidè purpureus.

% (V.s. sp. ex Lund.) Hab. in Brasilià (Prov. St.-Paul ad paludem propè Taubatè).

BREWERIA. Breweria. Br. Prod.

Char. Calyx 5-sepalus, sepalis æqualibus. Corolla campanulata. Ovarium 2-loculare loculis dispermis. Stylus unicus semibifidus. Stigmata 2 capitata. Cap- sula 2-locularis loculis 1-2 spermis.

Herbæ aut suffrutices, quarum enumeratio legenda Ch. Conv. orient. p. 111.— Sequitur descriptio trium novarum specierum.

4. Breweria Madagascariensis.

Char. B. caule ferrugineo , foliis cordato-ovatis ferrugineis, pedunculis brevi- bus axillaribus ferrugineis 1-5 floris, sepalis ovato-lanceolatis acutis.

Descr. Caulis scandens teres crassus. Folia sinu brevi obtuso apice acuta mar- gine integra nervoso-rugosa 3 pollices longa 2 lata aliquandd subsericea; petiolus brevissimus compressus semipollicaris. Pedunculi petiolis breviores et crassiores compressi. Sepala subsemipollicaria æqualia ferrugineo-tomentosa. Corolla 45 lineas longa campanulata extùs hirsuta. Stamina brevia. Stylus brevior profundè bifidus; stigmata tenuia capitata.

% (V.s.sp. in h. Hooker.) Hab. in Madagascar.

68 CONVOLVULACEÆ

2. Breweria Burchellii.

Char. B. caule glabro, foliis ovatis acuminatis utrinque molliter pubescentibus breviter petiolatis, floribus in ramulis lateralibus numerosissimis cymosè dispositis, sepalis ovatis obtusis.

Deser. Caulis fruticosus teres. Folia basi obtusa margine integra 2 1/2 pollices longa 4 4/2 lata subis dilutiora nervosa, superiora magis elongata; petioli 3-7 lineas longi sulcati pubescentes tenues. Ramuli floriferi pubescentes ; peduneuli speciales petiolis floralium foliorum longiores pubescentes; pédicelli 4 4/2 lineam longi sericeo - pubescentes bracteolis minimis intermixti. Sepala adpressa extus sericeo-pubescentia exteriora paulù breviora 2 lineas longa. Corolla campanulata basi in tubum coarctata vix pollicaris glabra. Stylus fere ad basin usque bifidus filiformis. Stigmata tenuia capitata.

3 (V.s. sp. in b. Hooker ex Burchell.) Hab. in Brasilià (Rio).

3. Breweria spectabilis.

Char. B. caule tereti ramoso, foliis oyatis utrinque strigosis mucronatis brevis- simè petiolatis, floribus in spicà terminali confertis breviter pedunculatis , sepalis coriaceis rufo-sericeis acutiusculis, corollà cyaneà.

Ipomæa spectabilis. Bojer ! mss. in h. Kunth.

Deser. Caulis suffruticosus in apice ramulorum rufescens foliosus. Folia 8-14 lineas longa 6-8 lata supernè viridia pilis raris adpressis brevibus subtùs pilis copiosis rufo-sericeis brevibus munita nervo intermedio prominulo apice nunc emarginata nunc integra mucrone lineam longo donata basi acutiuscula margine integra revoluta; petiolus vix 2 lineas longus rufescens. Pedunculi 1-4 lineas longi crassi rufo-sericei 5-4-flori; pedicelli similes et breviores bracteolis intermixti. Sepala semet involventia 3 lineas longa persistentia. Corolla 12-15 lineas longa tubuloso-campanulata apice extüs hirsuta. Stylus 6 lineas longus ad medium usque bifidus. Stigmata tenuia capitata. Capsula pisiformis glabra 4-valvis styli rudi- mento coronata.

3 (V.s. sp. in b. Kunth ex Bojer.) Hab. in Madagascar (Mont. prov. Bomba- tok copiosè).

RARIORES. ; 69 EVOLVULUS. Evolvulus. L. Cladostyles. H. B. Kunth!

Char. Sepala 5. Corolla campanulata aut infundibuliformis. Styh bifidi. Ova- rium 2-loculare 4-ovulatum. Capsula 2-locularis.

Herbæ aut minimi suffrutices, non volubiles; pleræque intrà tropicos habitantes, omnes hic enumeratæ.

Secrio prima. Flores sessiles, aut subsessiles pedunculis nunquam folia œquantibus donati.

1. Evolvulus latifolius.

Char. E. suffruticosus , foliis oblongo-cordatis obtusis brevissimè petiolatis adpressè pilosis, floribus 4-4 axillaribus brevissimè pedunculatis.

Evolvulus latifolius. Bot. reg. 404.

Ev. sericeus. Leandro ! mss. w h. Mus. Par.

Descr. Caulis teres ramosus nigricans glabriusculus; ramuli patuli pilis adpressis muniti. Folia basi obtuso-rotundata pollicaria aut etiam longiora, 4-7 lineas lata, utrinque subtùs præcipuè strigoso-pilosa pilis albidis aut ferrugineis, Petiolus vix lineam longus. Pedunculus vix lineam lougus. Sepala basi subcoalita 2 lineas longa linearia æqualia recta acutissima hispida. Corolla campanulato-rotata 5 lobis pa- tulis obtusis munita calyce pauld longior. Stamina corollà breviora. Styli tenuis- simi corollam æquantes. Capsula ovata calyce cincta glabra 1-5-sperma. Se- mina nigra glabra.

2% (V.s. sp.) Hab. in Brasilià.

2. Evolvulus thymiflorus.

Char. E. suffruticosus, foliis ovato-lanceolatis sessilibus confertis glabris aut vix subtüs raris adpressis pilis notatis, floribus 3-6 in axillä superiorum foliorum bre- viter et laxè pedunculatis, corollà cæruleä calycem dupl superante.

Descr. Caulis teres elongatus basi pruinosus. Ramuli elongati albo-lanati raro

70 CONVOLVULACEÆ

denudati. Folia basi subattenuata apice acuta vix 6 lineas longa 2 lata apice con- fertissima nigrescentia. Flores secus ramulos, ad extremum usque, in foliorum axillis dispositi, nunc sejuncti nunc in pediculo communi laxè spicati; pedunculi aut pedicelli tenuissimi lanato-villosi 1-2 lineas longi. Sepala lineari-lanceolata æqua- lia acutissima villosa 1-1 1/2 lineam longa. Corolla cærulea extüs villosa. Capsula minima globosa glabra 1-sperma. Semen globosum nigrum glabrum.

4 Hab. in Brasilià circàa Bahiam. (V. s. sp. ex Blanchet).

3. Evolvulus frankenioides.

Char. E. herbaceus diflusus procumbens aut elongatus, foliis brevissimè petio- latis nunc ovato-orbiculatis nunc basi dilatatis ovato-cuneatis aut ovato-falcatis utrinque hirsutis, floribus axillaribus nunc solitariis, sæpiüs 4-5 brevi pedunculo communi munitis, etiam 6-8 breviter spiculatis.

Evolvulus frankenioides. Moric! n. pl. Amer. t. 33.

Descr. Ramuli numerosi nunc juniores vix pedem longi, nunc elongati 2-3-pe- dales hirsuto-lanati grisei. Folia superiora apice acutiuscula et ad apicem ramulo- sum sæpè unilateralia, 6 lineas longa 4-5 lata, supernè aliquandd deglabrata viri- dia et tantum pilis raris adpressis lucidis munita. Flores secus ramulorum ferè totam longitudinem dispositi axillares, sæpè unilaterales. Sepala 1-2 lineas longa villosa acutissima. Corolla cærulea calyce longior. Capsula ovata glabra 1-4- sperma ; semina glabra ovata,

2 (V.s. sp. ex Blanchet, h. Hooker ex Langsdorff et Swainson). Hab. in Bra- silià (Bahia , villa di Barra, Minas Geraes, etc.)

4. Evolvulus glomeratus.

Char. E. suffruticosus procumbens, foliis oblongis basi attenuatis brevissimè petiolatis utrinque villosis, floribus sessilibus in capitulis sæpiüs terminalibus folio- sis conjeclis.

Evolvulus glomeratus. Nees et Mert. Act. Bonn. XI. p. 81.

Ev. phylicoides ? Schrad. GϾtt. Anz. 1821. p. 707.

Ev. ericoides? Nees. flor. 1824. p. 327.

Cladostylus ericoides? Neuw. reis. bras. ex Flor. 1824. p. 301.

Descr. Caulis teres basi glaber ramosus, altius pilis laxis et in apice confertis

k RARIORES. 71

munitus. Folia integra apice obtusissima 4-9 lineas longa 2-6 lata, utrinque subtüs præcipuè albo-villosa, seniora primd supernè denud infernè deglabrata, omnia supernè nigrescentia. Flores post inflorescentiam quanddque decidui et ramuli floriferi terminum denudantes. Sepala albo-villosa linearia acutissima subæqualia 1-2 lineas longa. Corolla cærulea tubo gracillimo sepala paulo superante donata, limbo patente.

% (V.s. sp. ex Gomez.) Hab. in Brasilià (Mont. Capo-Cabana).

5. Evolvulus capitatus.

Char. E. herbaceus erectus, foliis lanceolatis acutis subtüs incanis, floribus in capitulis parvis terminalibus involucratis.

Evolvulus capitatus. Nees et Mart. Act. bonn. XI. p. 80. Neuw. reis. bras. 2. ex Flor. 1824. p. 304.

Descr. Caulis ramosus pedem ferè altus omni parte pilis erectis longis albidis cano-micans. Folia sessilia unciam 4 1/2 circiter longa. Flores bracteis 5-6 ova- 10-ellipticis involucrati, singuli ad basin bracteä paleaceà lanceolatä conjuncti con- ferti numerosi. Sepala villosa basi subulata inæqualia. Corolla rubicunda calyce 29 longior limbo ampliato 5-angulo plicato extüs villoso. Stigma profundè parti- tum. (Nees et Mart.)

Hab. in Brasilià.

6. Evolvulus echioïdes.

Char. E. suffruticosus teres lanato-sericeus, foliis ovato-ellipticis utrinque atte- nuatis vix petiolulatis sericeis, floribus sessilibus spicas terminales elongatas aut abbreviata capitula efformantibus folis intermixtis.

Evolvulus echioides. Moric! n. pl. Amer. t. 37.

Descr. Caulis erectus ramosus villosissimus; ramuli stricti recti foliosissimi. Folia apice acutiuscula 6-12 lineas longa 5-4 lata subtùs præcipuè sericeo-villosa pilis laxis. Internodia minima. Flores congesti Echii spicam simulantes. Sepala linearia villosa æqualia 5 lineas longa acutissima. Corolla tubo gracili non sepala superante munita, limbo patulo cæruleo glabro.

3 (V.s. sp. ex Blanchet). Hab. in Brasilià (la Serra di Jacobina propè Bahiam.)

2

CONVOLVULACEÆ

7. Evolvulus rufus.

Char. E. suffruticosus rectus basi foliorum notatus apice albo-sericeus, foliis imbricatim approximatis sessilibus utrinque subtüs præcipuè lanato-pubescentibus, floribus axillaribus solitariis sessilibus intrà folia ferè absconditis.

Evolvulus rufus.. Aug. St.-Hil. voy. Bres. 1. p. 377. 138.

Evolvulus imbricatus. Mart ! mss. in h. Hooker.

Deser. Caulis albo-lanatus; ramuli erecti. Folia sessilia obtusa ferè rotundata 5 lineas longa lataque intra caulis lanam inserta margine sæpè extüs revoluto. (Folia circiter 5-9 lineas longa { 1/2-2 1/2 lata, ab apice ad basin paululum atte- nuata. Aug. St.-Hil.) Ramuli floriferi lanà rufo-sericeà operti foliis floralibus mini- mis confertis operti. Flores minimi. Sepala linearia æqualia villosa extus præci- puë. Corolla calyce longior eærulea rotato-campanulata. Ovarium minimum glabrum sulcatum.

2% (V.s. sp. in h. Hook. ex Martius.) Hab. in Brasilià (Rio del Monte, la Serra daPiwdad).

8. Evolvulus nummularius.

Char. E. suffruticosus procumbens ramosus, foliis suborbiculatis breviter petio- latis glabriusculis, floribus solitariis brevissimè pedunculatis.

Evolvulus nummularius. L. sp. 391. Jacq. Am. pict. t. 260: f. 23.

Ex. veronicæfolius. H. B. Kunth! n. gen. et sp. 3.p. 147.1. 245.

Convolvulus nummularius. Sloan ! Jam. #.p. 157. t. 99. [. 2.

Ev. reniformis. Saltzm ! mss. m h. DC.

Ev. domingensis. Spr! mss. in h. Balbis.

Descr. Caulis brevis diffusus ramosus pilis brevibus confertis munitus. Folia apice integra quanddque emarginata obtusissima 5 lineas lata; petiolus villosus folio brevior. Pedunculi 2-5 lineas longi teretes villosi; bracteæ 4-2 minimæ linea- res acutæ. Sepala ovato-lanceolata acuta æqualia 2 lineas longa willosa. Corolla rotata glabra. Stamina exserta. Capsula glabra subglobosa calycem :æquans 1-5- sperma.

2 (V.s. sp.) Hab. in Americà meridionali, (ins. Caribeis, Noyà Granadà, Mexico, Bahia, villa di Barra Brasiliæ, Rio de Janeiro, etc.)

RARIORES. 73

9. Evolvulus argenteus.

Char. E, suffruticosus debilis lanato-villosus, foliis lineari-lanceolatis aut cunea- to-oblongis, superioribus sessilibus, cæteris in petiolum attenuatis, omnibus utrin- que sericeo-aut rufo-lanatis, floribus solitariis axillaribus sessilibus aut brevissimè pedunculatis.

Evolvulus argenteus. Pursh. Am. bor. 1. p. 187, Nuit! Am. gen. 4. p. 174. (non Br.)

Evolvulus Nuttalianus. Ræm. et Sch. syst. 6. p. 198.

Descr. Caulis semipedalis ramosus. Folia superiora acuta, inferiora apice ob- tusa, omnia 4-7 lineas longa 1-2 lata conferta. Bracteæ filiformes sepalis paul breviores. Sepala linearia acuminata æqualia villosa 2 1/2 lineas longa. Corolla vix calyce longior. Capsula ovata glabra calyce cincta.

% (V.s.sp. ex Nuttall.) Hab. in Americà boreali (ad ripas Missouri, Arkan- sas, etc.)

10. Evolvulus arbuscula.

Char. E. suffruticosus ramosissimus pilosus, foliis lineari-lanceolatis utrinque villosis sessilibus acutis, pedunculis unifloris brevissimis.

Evolvulus arbuscula. Poir ! Enc. meth. Supp. 3. p. 459.

Evolvulus canus. Spr ! mss. in h. Balbis.

Descr. Caulis teres sæpè incanus, rard glabriusculus. Folia vix 3 lineas longa cauli adpressa integra sæpè incana. Pedunculi teretes pubescentes 2-5 lineas longi basi bibracteati. Sepala ovato-acuminata lineam longa extüs hirsutula acuta æqualia. Corolla extüs hirsuta calyce longior. Stamina subexserta.

5 (V.s. sp.) Hab. St.-Domingue, Bahamas.

41. Evolvulus gypsophiloides.

Char. E. vix pedalis basi suffruticosus diffusè ramosus, foliis Imearibus sessili- bus suprà viridibus villosulis subtüs albo-sericeis , floribus 2-3 in apice cujusque ramuli brevissimè pedunculatis approximatis.

Evolvulus gypsophiloides. Moric! n. pl. Amer. t. 35.

Descr. Caulis herbaceus; ramuli teretes albo-sericei foliosi apice paniculatim divaricati. Folia acutissima copiosa 4-6 lineas longa vix lineam lata. Flores Gyp-

TOME VIII PARTIE. 10

74 CONVOLVULACEÆ

sophilæ aut Dianthi Carthusianorum dispositionem mentientes, foliis floralibus brevissimis linearibus intermixti et suffulti. Sepala linearia acutissima 2 lineas longa extüs sericea, inferiora pauld breviora glabriuscula. Corolla calyce pauld longior cærulea tubulosa extüs villosula. Stamina brevissima.

% (V.s. sp. ex Blanchet). Hab. in Brasiliä. (Villa di Barra.)

42. Evolvulus sericeus.

Char. E. procumbens, folüs lineari-lanceolatis sessilibus supra glabris subtüus argenteo-sericeis, pedunculis 4-3-floris brevissimis.

Evolvulus sericeus. Sw. prod. 55. Brovn. jam. 153. 3.1. 10. f. 3. (non Ruiz. et Pav.)

Ev. Commersonii (Ræm et Sch.), angustissimus (H. B. Kunth !), virgatus (Wild. mss. in R. et Sch.)

Convolvulus minimus. Vitm. summ. 1. p. 454.

Conv. americanus minimus, etc. Plum. amer. ms. t. 6. f. 47.

Descr. Caulis gracilis filiformis pubescens teres procumbens. Folia 4-5 lineas longa 1-2 lata acuta mucronata integra. Pedunculi lineam longi teretes. Sepala lineari-lanceolata 2 1-2 lineas longa acuta extüs sericea. Corolla calyce longior extüs sericea. Capsula globosa.

% (V. sp.) Hab. in Americä meridionali. (Ins. Caribæis, Novä-Granadä, Mon- te-Video, Brasilià).

435. Evolwulus holosericeus.

Char. E. procumbens, foliis ovato-lanceolatis confertis acutis supernè glabris subtüs argenteo-sericeis, pedunculis unifloris brevissimis.

Evolvulus holosericeus. H. B. Kunth ! n. gen. et sp. 3.p. 146.

Descr. Caulis coespitosus; ramuli rufo-sericei. Folia sessilia 6 lineas longa 2-3 lata, qandèque subimbricata. Sepala piloso-sericea.

% (V.s. sp.) Hab. in Americà meridionali. (Brasilià, Novä-Granadà).

44. Evolvulus incanus.

Char. E. procumbens, foliis ovato-oblongis confertis mucronulatis utrinque se- riceis, pedunceulis unifloris brevissimis.

RARIORES. 75

Evolvulus incanus. Pers. syn. 4. p. 288. Poir. Enc. supp. 3. p. 459: (non H. B. Kunth.)

Ev. cuspidatus. H. B. Kunth! n. gen. et sp. 3. p. 446.

Ev. sericeus. R. et Pau ! FL. per. 3. p.80. t. 252. f. b. (non Swartz).

Nama sericea. Wild. mss. in R. et Sch.

Descr. Caulis coespitosus semipedalis. Ramuli rufo-sericei. Folia sessilia 3-4 lineas longa 2 1/2 lata. Pedunculi 2 lineas longi. Sepala hirsuto-sericea 4 1/2 lineam longa linearia æqualia. Corolla calyce pauld longior extus hirsuta.

8. elongatus. Undique argenteo-sericeus, folia falcato-lanceolata 6-9 lineas longa 3-4 lata conferta, sepala 2 1/2 lineas longa, corolla pauld longior.

2 (V.s.sp.) Hab. in Americà meridionali, 8 propè Villavicenzio ubi reperiit Dr Gillies.

Secrio secunpa. Flores pedunculati , pedunculis folia subæquantibus.

15. Evolvulus speciosus.

Char. E. rectus basi suffruticosus rufo-villosus, foliis ovatis obtusissimis approxi- matis rufo-villosis breviter petiolatis aut superioribus subsessilibus, floribus in axillä foliorum superiorum solitariis.

Evolvulus speciosus. Moric! n. pl. Amer. t. 34.

Descr. Caulis ramosus; ramuli simplices e radice numerosi pedales recti teretes foliosissimi. Folia 6-12 lineas longa 4-6 lata sæpè unilateralia basi nunc attenuata aunc rarius subcordata; petiolus foliorum inferiorum 4-2 lineas longus. Pedunculi tenues 3-6 lineas longi sæpè cernui villosissimi. Sepala æqualia linearia acutissima 3 lineas longa villosissima. Corolla campanulato-tubulosa calyce longior (lutea ?) glabra. Stamina brevia. Styli 2 bifidi stylos 4 simulantes. Stigmata simplicia.

% (V.s. sp. ex Blanchet). Hab. in Brasilià (Villa di Barra).

16. Evolvulus argyreus.

Char. E. suffruticosus procumbens, foliis oblongo-lanceolatis acuminatis sub- falcatis utrinque argenteo-sericeis, pedunculis unifloris folium æquantibus etiam paulà superantibus.

Evolvulus incanus. H. B. Kunth! n. gen. et sp. 3. p. 116 (non Pers.)

Cressa sericea. Wild. mss. in R. et Sch.

76 CONVOLVULACEÆ

Descr. Radix crassa lignosa. Caulis coespitosus diffusus lignosus teres argenteo- sericeus subsemipedalis. Folia conferta basi obtusa venosa 5 lineas longa 1-1/4 lata; petioli 1/5 lineam longi sericei. Pedunculi apice bibracteati. Sepala lanceo- lata subacuminata æqualia argenteo-sericea. Corolla cærulea exts sericeo-pubes- cens. Ovarium glabrum; styli exserti. Capsula glabra. Semina fusca Iævia. (Kunth).

3 Hab. ad ripam fluminis Guallabambæ in regno Quitensi.

Obs. Verosimiliter ad hane speciem referri debet Evolvuli specimen (h. Hooker ex Lockhart) cui folia ovato-lanceolata sessilia seniora nigrescentia junioratomentoso- albida 6-14 lineas longa 3-6 lata, pedunculi filiformes intermediüi aliquandd 2-5- flori, cætera simillima. (V. s. sp.) Hab. Trinidad.

47. Evolvulus hirsutus.

Char. E. coespitosus procumbens ramosus , foliis ovato-oblongis subsessilibus utrinque hirsuto-setosis, pedunculis unifloris folia æquantibus etiampauld superan- tibus.

Evolvulus hirsutus. Lam. Enc. 3. p. 538. Il. t. 246. f. 2. (non H. B.K.)

Ev. argenteus? Br. prod. p. 489.

Ev. hirsutulus. h. Br. Mus. mss. !

Descr. Caulis teres semipedalis adpressè villosus. Folia apice nunc rotundata nunc acutiuscula 5-5 lineas longa 2-5 lata subtùs molliüs hirsuta. Peduneuli hir- suti filiformes 3-6 lineas longi medio bibracteati. Corolla calyce duplè longior hirsuta. Capsula globosa glabra minima. Semina 4 glabra nigra.

2% (V.s. sp.) Hab. in Indià orientali, Nov. Hollandià, (Endeavour River).

SecrTio TErTiA. Flores pedunculati, pedunculis elongatis folia superantibus.

18. Evolvulus alsinoides.

Char. E. elongatus decumbens, foliis ovatis utrinque obtusis petiolulatis su- pernè glabriusculis subtüs hirsutis, pedunculis sub 2-floris 4-bracteatis.

Evolrulus alsinoides. L. Sp. 392. Zeyl. 76. Burm. Zeyl. 9. f. 1. t. 6. Br. prod. 489. (Excl. syn. Lam.)

Ev. hirsutus ? H. B. Kunth! n. gen. et sp. 5. p. 147.

Nama evolvuloides? et convolvuloides ? Wild. mss. in R. et Sch.

—1

—_

RARIORES,

Convolvulus alsinoides. Knip. C. XI. 54.

Vitsnu-Claudi. Rheed. mal. XI. p. 434. t. 64.

Descr. Ramuli 6-15 pollices longi adpressè pilosi. Folia 4-5 lineas longa 2-53 lata. Peduncelli nutantes; bracteæ minimæ lineares hirsutæ. Sepala lineari-lan- ceolata acuta.

8. Foliis basi subcordatis suprà glabris subtüs glabriusculis.

% (V.s. sp.) Hab. in Zeylonä, India orientali, Sundæ freto, Nov. Hollandià, Amer. meridionali. (Cumana”? 8. Guayaquil ex Pavon).

49. Evolvulns chinensis.

Char. E. elongatus teres villosulus, foliis ovatis sessilibus supernè glabris subtus adpressè pubescentibus, pedunculis 1-2 floris bracteatis.

Deser. Caulis herbaceus. Folia superiora sublinearia acutiuscula semipollicaria 3-4 lineas lata distantia. Pedunculi superiores et inferiores folia multm superan- tes filiformes, intermedii in ramulos tenuissimos laxè paniculatos elongati foliaceos et floriferos; bracteæ minimæ lineares lineam longæ pubescentes. Sepala æqua- lia linearia bracteis similia pauld longiora sericeo-villosa. Corolla calyce longior extüs villosa.

(Vs. sp. h. Mus. Br. ex Nelson.) Hab. in Chinä.

20. Evolvulus pusillus.

Char. E. procumbens ramosus apice pubescens, foliis minimis ovato-orbiculatis aut ovatis sessilibus aut brevissimè petiolatis pedunculis 1-floris ad basin bibrac- teatis.

Descr. Caulis vix semipedalis; ramuli lignori tenues basi glabri foliosi. Folia utrinque obtusa 2-4 lineas longa 1-5 lata, juniora utrinque pilis laxis villoso-cine- rea, seniora supernè et mox etiam subtüs glabrescentia. Internodia foliis breviora. Pedunculi tenuissimi folia multù superantes; bracteæ minimæ oppositæ acutæ. Sepala vix lineam longa acuta lanceolata glabriuscula. Corolla in sicco albida cam- panulata calyce 40-50 longior glabra. Stamina tenuia. Capsula glabra globosa ca- lyce pauld major.

3 (V.s. sp.) Hab. in Brasilià, (Ins. Ste.-Catherine, Bahia.)

78 CONVOLVULACEÆ

24. Evolvulus glabriusculus.

Char. E. subascendens teres villosus, foliis obovato-ellipticis apice sæpiüs ob- tusissimis mucronulatis supernè glabris subtüs vix in nervis hirsutulis, pedunculis 1-5-floris.

Evolvulus alsinoides? Wäld. sp. 4. p. 4547. (excl: syn.)

Evolvulus glaber. Spr. syst. 4. p. 862.

Deser. Caulis vix pedalis villosus. Folia 9 lineas longa 4-6 lata integra apice rard acutiuseula; petiolus 4/2 lineam longus. Pedunculi recti villosuli; pedicelli 1-5 lineas longi; bracteæ lineari-lanceolatæ acutæ villosæ. Sepala ovato-acuminata 2 lineas longa æqualia hirsutula. Corolla calyce pauld longior extüs hirsuta subin- fundibuliformis campanulata. Stamina 2/3 corollæ. Capsula globosa alba glaberima 2-5-sperma; semina oyata compressa nigra glaberrima.

x (V.s. sp.) Hab. in Americà meridionali, (Portorico, St.-Thomas, St.-Do- mingue, Jamaïca, ad Gallipagos, Caracas, St.-Vincent, Peruvia, etc.)

922. Evolvulus tenuis.

Char. E. suffruticosus debilis teres apice pubescens , foliis ovato-lanceolatis utrinque acutiusculis superioribus pubescentibus, petiolo lineam longo, pedunculis 1-2 floris.

Evolvulus tenuis. Mart ! mss. in h. Hooker.

Deser. Caulis elongatus, pilis nunc adpressis brevibus nunc longis patulis muni- tus. Folia inferiora glabriuscula 6-15 lineas longa 2-5 lata; petiolus tenuis pubes- cens. Internodia foliis paul breviora. Peduneuli gracillimi pubescentes; brac- teolæ 3-4 minimæ. Sepala linearia lineam longa acutissima villosa æqualia. Co- rolla calyce paul longior. Capsulà globosa glabra.

% (V.s. sp.) Hab. in Brasilià (Rio Dove).

25. Evolvulus villosus.

Char. E. elongatus, foliis ovato-lanceolatis acutis sessilibus utrinque hirsutis, pedunculis filiformibus 1-5-floris, corollà calycem superante.

Evolvulus villosus. R. et Pav ! fl: Per. 3. p. 30. t. 258. f. b. Br. prod. p. 489. Nees et Mart. n. Act. Bonn. XI. p. 80.

si [te

RARIORES.

Evolvulus azureus?. Schum. pl. quin. p. 466.

Descr. Caules hirsuti diffusi { 4/2 pedales. Folia non approximata 3-5 lineas longa 2-5 lata. Bracteæ lineari-subulatæ. Sepala 2-5 lineas longa. Corolla maxima cærulea glabra.

2 (V.s. sp.) Hab. in Novä-Hollandiâ, Americä meridionali (Peruviä, Mexico, Brasilià), Guineà?

24. Evolvulus linifolius.

Char. E. elongatus, foliüs lineari-lanceolatis subsessilibus acutis utrinque villosis, pedunculis filiformibus longissimis subbifloris, corollà minimä vix calycem supe- rante.

Evolvulus linifolius. L. syst. X. p. 925. sp. 392. Lam. IL. t. 216. f. 1. Br. prod. p. 489.

Convolvulus linifolius. Kniph. cent. IX. 26. Brown. jam. 452. 1. 10. f. 2. L. Am. Ac. 4 p. 306. n. 122. LoeflP it: p. 315.

Evolvulus debilis. H. B. Kunth! n. gen. et sp. 3. p. 115.

Evolvulus decumbens. Br! prod. 489.

Evolvulus javanicus? Blum. beitr. fl. nederl. Ind. p. 324.

Descr. Caules teretes subbipedales recti apice lanato-hirsuti pilis longis patulis aunc rufescentibus nunc canis. Folia remota, inferiora subpollicaria venosa petio- lulata, superiora breviora sessilia, omnia utrinque attenuata acuta. Pedunculi in- feriores ramosi, superiores simplices folio multà longiores; pedicelli 2-5 lineas longi; bracteæ lineares pubescentes. Sepala linearia acutissima villosa æqualia . Corolla cærulea. Semina angulata.

Obs. Variat colore et densitate hirsutiei, foliis etiam omni parte majoribus.

2% (V.s. sp.) Hab. in Novä Hollandià, Africä, (Cap. b. spei, Guineâ, Senegal) Americà meridionali (Jamaïca, Mexico, Andibus Quindiuensibus, Bahamas, Mexico).

25. Evolvulus heterophyllus.

Char. E. rectus elongatus , foliis lanceolatis subpetiolatis acuminatis , infimis minimis ellipticis, omnibus villosis, peduneulis filiformibus unifloris, corollà caly- cem duplo superante.

80 CONVOLVULACEÆ.

Evolvulus heterophyllus. Lab. sert. n. Cal. p. 24:t. 29.

Descr. Caulis pilosus, pilis ramorum patentibus, foliorum adpressis. Folia supe- riora unguüicularia ad pollicaria, inferiora linearia ad sémiunguicularia; petiolus lineam longus. Pedunculi foliis longiores; bracteæ 2 lineari-lanceolatæ oppo- sitæ; pedicellus maturo fructu subinflexus. Sepala lancéolata 2 lineas longa. Co- rolla ore 5-dentata pilis raris extüs munita. Styli 2 basi coadunati apice bipartiti; stigmata capitata. Capsula globosa 2-loc. 2-valvis, loc. 2-spermis. Semina angu- losa. Cotyledones contortuplicatæ ; albumen farinosum. (Lab.)

Hab. Novam Caledoniam.

Obs. Hæc et duæ priores species admodüm similes; vix facilè distinguendæ,

26. Evolvulus elegans.

Char. E. suffruticosus rectus divaricato-ramosus sericeus, foliis sessilibus li- neari-ellipticis acutissimis parvis albo-sericeis, pedunculis longissimis paniculam terminalem efformantibus.

Evolvulus elegans. Moric ! n. pl. Amer. t. 36.

Descr. Caulis basi glaber ramosissimus, ramulis sericeis. Folia acutissima quasi mucronata utrinque subtüs præcipuè sericea seniora deglabrata magis distantia , 3 lineas longa 1 lata, juniora villosissima conferta. Pedunculi axillares ad termi- num ramulorum laxissimam paniculam formantes tenuissimi sericei, quisque apice 1-2 florus. Bracteolæ lineares minimæ sericeæ. Sepala linearia acutissima æqualia sericea lineam longa. Corolla calyce longior.

% (V.s. sp. ex Blanchet). Hab. in Brasilià (La Jacobina propè Bahiam).

27. Evolvulus paniculatus.

Char. E. erectus, foliis sessilibus lanceolatis acutis mucronatis basi angulatis utrinque adpressè pilosis, pedunculis unifloris longis paniculam efformantibus, se- palis exterioribus pauld majoribus.

Cladostyles paniculata. H. B. Kunth! n. gen. et sp. 3. p. 448. PL. æq. 1. P- 202-1197

Evolvulus paniculatus. Spr. syst. 4. p. 862.

Cladostylis paniculata. Ræm. et Sch. syst. G. p. 199.

Deser. Caulis bipedalis ramosus teres scabriusculus pilis adpressis sparsis. Folia

RARIORES. 81

integerrima venosa nervo medio subtüs prominente, pollicem longa, 5-4 lineas longa. Panicula terminalis ramosa diffusa patens 6-12 pollices alta; pedicelli 6 lineas longi; bracteæ lineares. Sepala lanceolata acuta. Corolla rotato-campa- nulata calyce major 5-fida, lobis ovatis obtusis. Styli basi coadunati apice bifidi; stigmata simplicia. Capsula flava 1-loc.ris 1-sperma indehiscens. (Bonpl.)

2% Hab. propè Turbaco in Novä Granadà,

28. Evolvulus longifolius.

Char. E. suffuticosus rectus, foliis fanceolatis subsessilibus basi obtusis viridi- bus 4-2 pollices longis glabris, pedunculis 2-floris, corollà calycem superante.

Descr. Caulis teres viridis glaber aut puberulus. Folia utrinque basi præcipuè obtusa, superiora breviora acuta, 5-4 lineas lata, infernè albidiora puberula; petioli lineam longi. Pedunculi tenuissimi 4-bracteati. Sepala lineari-lanceolata lineam longa acuta pubescentia æqualia. Corolla cærulea glabriuscula lobis obtusis.

5 (V.s. sp. ex Vargas et Ramon de la Sagra). Hab. propè Caracas, et la Ha- vane.

Evolvuli minüs noti.

29. Evolvulus ericæfolius.

Descr. E. caule suffruticoso , foliis linearibus subtüs sericeis, pedunculis elon- gatiusculis ramosis. Suffrutex tenuissimus filiformis debilis. Corolla parva extüs pilosa, tubus albus, limbus cæruleo-violaceus. Capsula 4-locularis (!!) (Schrank).

Evolvulus ericæfolius. Schranck. pl. rar. h. Monac. X. f. pl. 94.

In Brasilià.

Obs. Verosimiliter non differt ab E. villoso.

50. Evolvulus Acapulcensis.

Descr. E. folis lanceolatis villosis sessilibus, caule basi ramoso, pedunculis sub- bifloris longitudine folü. Evolvulus acapulcensis. Wild. mss. in Ræm. et Sch. syst. p. 199. © Circà Acapulco ex Humbolor. TOME VIII, PARTIE. 11

82 CONVOLVULACEÆ

51. Evolvulus ? Sherardi.

Descr. E. humifusus pubescens foliis ellipticis utrinque retusis mucronatis, flo- ribus solitariis subsessilibus. E, trichosanthi affinis.

Convolvulus sherardi. Pursh. Bor. Am. 2. p. 30.

© In Carolini.

Obs. Verosimiliter idem ac Stylisma evoluuloides.

32. Evolvulus? Muhlembergi.

Descr. Caulis debilis pubescens angulis subalatis. Folia lanceolata alterna sub- sessilia avenia nervosa margine retrorsum aculeata ciliata -2-dentata. Pedunculi oppositifolu villosi aphylli 4-flori elongati. Sepala villosa lanceolata. Corolla rotato- campanulata lobis emarginatis. Styli 2 profundè bifidi. Capsula 2-loc.ris 4-valvis. (Rœm. et Sch.)

Evolvulus Mühlembergii. Spreng. pug. 1. p. 27. Rœm. et Sch. syst. 6. p. 805.

Obs. Omissa species in Spreng. syst. Nescio quà referenda ?

aenarum. (À.

EXO GONIUM

ele ael.

Tob. TT

Cr)

Le JACQUEMONTIA glauement 65

ANISEIA 4/7 CZ

c Hoylen TOP <

e.

E' +7

RARIORES. 82 ———EEEE-_-—-—_—.—.—_…—_ EXPLICATIO TABULARUM.

TAB. I. Exogonium arenarium. TAB. III.—Jacquemontia glaucescens.

A. Flos. A. Calyx auctus. B. Corolla aucta et aperta. B. Corolla aucta et aperta. C. Styli apex et stigma. C. C. Styli apex et stigmata recta aut pa-

D. Folium auctum. tula.

le TAB. IL. = Ipomæa Baclii. TAB. IV. Aniseia nitens. : A. Corolla aperta. A. Calyx auctus.

B. Stamen auctum. B. Corolla aucta.

C. Stylus. C. Corolla aucta et aperta.

D. D. Folia utriusque formæ.

Quoad genericos characteres, vide denud Ck. Conv. Orient. Tab. I et 11.

2: FE

- er

84 CONVOLVULACEÆ

INDEX ALPHABETICUS

GENERUM,

ANISEIA. Ch) .....s 00 CURE UT 3 cernua. Monsge.tr Jose 3210 ensifolia. Ch..,..... 4... martinicensis. Ch........ nitens. Ch. .....s.soossoeose salicifolia. Ch.

BATATAS. Ch. ........ acetosæfolia. Ch. ............ cissoides. Ch. . edulis. Ch jalapa. Ch..,............... ‘littoralis: Ch. se este some eo e paniculata. Ch.........,.... pareiræfolia. Ch............. pentaphylla. Ch. ..

quinquefolia. Ch..........., triloba. Ch......s..s.ossese

BREWERIA. Br ...sooncoocssossee Burchelli. Ch............... Madagascariensis. Ch ........ spectabilis, Ch. ........,....

CLADOSTYLES. Bonpl............ pariculata. H.B.K..........

CLADOST}YLIS. R. Sch.....es..ss paniculata. R.Sch...........

CONVOLV ULUS acetosæfolius.Nahl. alsinoides, Knip............. altissimus. Spr. .............

…. DRE EEEEEEES) msn

ss...

angulatus. Salizm............ arenarius. Nahl.........,... azureus, Rich..... es ecisouste

ss...

Pag.

65 66 66 66 67 66 45

46

48 47 47 46 48 45 48 49

SPECIERUM ET SYNONYMORUM.

CONVOLV ULUS biflorus. Forsk ... canescens. H.B.K.......... cissoides. Vahl.:.:.::.:..... eriospermus. Desr «us. Jiliformis. Desr.............. frankeanus. Schlecht ........

jalapa. Lin.............. cn JjJaliauca. Pis................. imperati. Vahl.............. liberalis. Lhots. ............. linifolius. Kniph. .......... _

dittoralis. Lin............s..s lividus, Moc.......sss.sssssse macrorhizus, EIL............ marinus, Imp............... marlinicensis. Jacq.......... mechoacan: Vand............ nevisiensis. Ham............. nummularius. S\oan. .........

nummularius. Vahl.......…...

obtusilobus. Mich..

obvallatus, Spr........,..... palmatus. Mill............... pareiræfolius, Bert .......... paulistanus. S. Manz. ........ pentanthos. Jacq. ........... pentaphyllus. L.........,.... pentaphyllus. Plum .......... quinquefolius. L.,........... racemosus. Spr...... re repandus. Desr..........,....

Pag.

47

CONVOLVULUS repens. SW....... salicifolius. Desr............. secundus, BR. Pav............. sinuatus. Petiv ......,....... sphærostigma. Cav........... stoloniferus. Cyr............…. verticillatus. Li. Pav ......... violaceus. Vahl.............. unilateralis. R. Sch.......... CRESSA sericea. Wild......

DUPERREYA. Gaud..........s..s EVOLVULUS. L. ...... #5. es

acapulcensis. Wild........... alsmoides., L1..2204.12-tte alsinoides. Wild.,............

angustissimus. H. B. K ...... arbuscula. Poir. ....,,,..,.. argenteus. Pursh, .....,..... argenteus. Br, .............. argyreus. Ch. s.s.ssssssssses azureus, Schuhm. ........... CARUS, SPT. eense eee o ou 0 0 00 capitatus. N. Mart........... chinensis. Ch....,.........., Commersoniü. R. Sch......... cuspidatus. H. B. K.......... debiis- H. B. Ke decumbens. Br............... domingensis. Spr............. echioïides. Mor ...... cast elegans. Mor..........,..... ericæfolius. Schr, .........., ericoides, Neuw..........,.. frankenioides. Mor........... glaber. Spr............ eneuse glabriusculus, Ch............ glomeratus. N. Mart. ........ gypsophiloides. Mor.......... heterophyllus. Lab ...... ne hirsutulus, h. Br. Mus........

RARIORES, Pag. 46 EVOLVULUS hirsutus. Lam. ...... 66 hirsulus. H.B.K....:....... 62 holosericeus. H. B.K........ 46 javaricus. Blum. ............ 63 imbricatus. Mart. ........... 46 —1 incanus. Pers. . 01.02% AA D 63 incanus. H,B.K............. 61 latifolius. Bot. reg. .......... 62 Jinifolius. L,......... Forraerete 75 longifolius. Ch...... ....... 44 miramus.. Nitm. 00.00 69 Muhlembergü. Spr..... SUP 81 nummularius. L............. 76 MNuttalianus. R. Sch. ...,...... 78 paniculatus. Spr............. 74 phylicoides. Schr............ 73- _ pusillus. Ch........440e. 13 renfornus, Saltz. ....... detaee 76 =? rufus. St.-Hil. en 75 —1 sericeus. .Sw..s4s.. 79 sericeus, R. Pav............. 73 sericeus, Leand;.....,....... 71 2 Sherardi. Che. OS 77 speciosus.,Mor ..,............ 74 tenuis. Mart............ re 75 thymiflorus. Ch............. 79 veronicæfolius. H.B. K....... 79 : villosus. R. Pav. ............ 72 virgatus. Wild. ............. TAMEXOGONEUM GR 70Re- ee SOARE® arenarium. Ch......--..-... 81 eriospermum, Ch......,..... 70 —. l'tliformetCh129978. PULL Le 70 pedatum. Ch. .............. 78 racemosum, Ch.............. 78. —.repandum. (h....-...:....-.. TOURS spicatum. CR. eee : 13 JACQUEMONTIA, Ch. ........... 79 azurea. Ch, ......, Scoot 76 Blanchetüi. Mor. .....,......

72

78 74 49 51 52 51 52

86

CONVOLVULACEÆ RARIORES.

JACQUEMONTIA ferruginea. Ch..

glaucescens. Ch........... sa hirsuta. Ch2.5.:000% ed: menispermoides. Ch..... pee numrmularia. Ch..... deze parviflora. Ch............... = seconda. Ch... semSs subsessilis. Mor: :.%...60402 violacea. Ch... .% 560 TPOMEAS T0. LD. ssh He acetosæfolia. R. Sch......... arenaria. R,Sch..".....1.0% + Baclit. Ch... Core bDatatas. Lam..." ... Home batatoides. Ch......... Let bracteata., Cave capparoïdes. Ch............. + Ciricta. R>SCN--te -e LCL. delphinioides, Ch.......... de dendroïdea, Ch............. È —1 echioides, Ch "#2.4.. Se eriocephala. Mor. ........... filiformis. Jacq.............. flagellaris. Ch............... —" floribunda. Mor........,.... Jelapa. Pursh...... Porret

Pag

61 IPOMÆA Jalapa. Don.......... # 64 Lundi... Ch... sense 63 macrorhiza. Mich. .......... 63 mechoacanna. L............. 62 + Michauri. Swei. MR 65 montana. Mor. 3... 62 pañiculata. Br......:......2 65 pedata. Poit........4........ 61 racemosa. Poir............ ss 52 repanda. Jacq. ............. 46 Saltzmanni.. Ch. :520..,2.10% 46 7 serrata. .Ch,---.-----1t20Me 0e 60 spectabilis. Boj. ............. 48 spicata. H.B.K............. 58 spicæflora. Ch............... 50 stolonifera. Poir............. 59 —T terminalis. Ch. 20.4. 50 tomentosa. Ch............... 53 =? trifurcata. Ch... 29. 0 55 verbascoidea. Ch......... Er = 54 NAMA convolvuloides. Wild........ 57 evolvuloides. Wild. .......... 51 sericea;: Wild ............... 60 OPERCULINA. Sylv. Manz........ 58e STYLISMA Ra 32% OM pont 47

FINIS.

Pag.

RECHERCHES ANATOMIQUES

SUR

L'EMPHYSEME

PULMONAIRE,

PAR

LE D: LOMBARD,

MÉDECIN DE L'HOPITAL CIVIL ET MILITAIRE DE GENÊVE.

(Lu à la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève, le 17 Décembre 14855, et revu en Juin 1837.)

L'Eweuysème pulmonaire a été l’objet de travaux récents qui ont fait connaître ses symptômes , ses causes et tout ce qui constitue son histoire nosologique. A ces différents égards, les Mémoires de M. Louis ! et de M. Stokes * ne laissent rien à

* Louis, article EMPHYSÈME PULMONAIRE, Dictionnaire de Médecine, 2me édi- tion. Mémoires de la Société médicale d’Observation, tom. I. ? The Dublin’s Journal of Medical Science, 25 et 26.

88 RECHERCHES ANATOMIQUES

désirer; aussi n’ai-je point la prétention de traiter le même sujet que ces excellents observateurs, et me contenterai-je, dans cette notice, de signaler quelques points de l’histoire anatomi- que de l’emphysème pulmonaire. Aucun auteur, depuis Læn- nec, n’ayant entrepris de recherches sur ce sujet, je crois pou- voir donner, par des observations directes, une plus grande préci- sion aux opinions de ceux qui se sont occupés de l’emphysème pulmonaire. Les dessins qui accompagnent cette notice servi- ront à rendre les descriptions plus claires et plus correctes ; ils ont été exécutés sous mes yeux et d’après mes directions, par un artiste qui, depuis plusieurs années, a voué son pinceau à l'histoire naturelle.

Les travaux de M. Magendie, publiés en 1821 ' ont mon- tré que le nombre et la grandeur des aréoles pulmonaires va- riaient considérablement avec l’âge; en sorte que le poumon, très-dense chez l'enfant, le devenait moins chez l’adulte, et se raréfiait encore chez le vieillard. Le Mémoire récent de MM. Hourmann et De Chambre * est venu confirmer ces re- cherches en ce qui concerne l’atrophie du poumon chez les vieillards.

L’emphysème pulmonaire est un phénomène qui se rappro- che beaucoup de celui que nous venons de décrire; seulement il atteint les adultes et les enfants aussi bien, quoique plus ra- rement, que les vieillards. Il est vrai que les poumons des vieil-

* Journal de Physiologie, tom. I. 3 Archives de Médecine, mars et avril 1856.

SUR L'EMPHYSÈME PULMONAIRE. 89

lards présentent rarement une dilatation aussi grande que celle des poumons emphysémateux ; mais la nature de la lésion ana- tomique du tissu pulmonaire est évidemment la même dans les deux cas, ainsi qu’il résultera des descriptions que nous allons donner.

S 1. DÉTAILS ANATOMIQUES SUR L'EMPHYSÈME PULMONAIRE |.

L’emphysème pulmonaire se présente sous trois formes très- distinctes, suivant l’étendue du poumon qui en est atteinte : la lésion est-elle bornée à quelques vésicules isolées, l’emphysème est alors vésiculaire; lorsqu'un lobule entier en est atteint, et c’est le cas le plus ordinaire, nous avons alors l’emphysème /o- bulaire; enfin , la même lésion ayant transformé tout un lobe, nous distinguerons ce degré de la maladie sous le nom d’em- physème /obaire. Ces trois désignations me paraissent meilleures que celles d’emphysème général et partiel qui ont été adoptées jusqu’à présent.

Emphysème vésiculaire.

Les vésicules pulmonaires, devenues emphysémateuses, sont tantôt isolées, tantôt agglomérées par groupes de trois ou qua-

: Je ne compte traïter dans ce Mémoire que de l’emphysème vésiculaire. Celui qui a été désigné par Lænnec sous le nom d’interlobulaire, existant en- dehors du tissu pulmonaire, ne me paraît pas devoir être considéré comme une lé- sion de l'organe de la respiration, et ne devrait par conséquent pas rentrer sous la même dénomination.

TOME VIII, PARTIE. 12

22

90 RECHERCHES ANATOMIQUES

tre; leur siége le plus ordinaire est le bord tranchant du pou- mon; on en trouve cependant aussi dans toutes les portions d’un lobe; situées à la surface extérieure du poumon, elles sou- lèvent la plèvre, et y forment de petites vessies assez semblables à celles du Pemphigus. Ces vésicules sont plus grandes en réa- lité qu’en apparence, vu que la portion creusée dans le tissu du poumon est ordinairement plus considérable que celle qui fait saillie au-dehors. Lorsque ces vésicules acquièrent des di- mensions considérables, elles résultent constamment de la réu- nion de plusieurs cellules, dont les cloisons intermédiaires ont été rompues, et alors elles rentrent dans notre seconde division, celle de lemphysème qui occupe tout un lobule pulmonaire. Les cas de dilatation isolée d’une vésicule, et qui pourraient résulter d’une véritable hypertrophie, doivent être excessive- ment rares, puisque Je n’en ai pas rencontré un seul exemple et que dans tous ceux J'ai pu disséquer une vésicule simple, en apparence, je l’ai toujours trouvée multiple, sa surface in- térieure présentant des anfractuosités et des lamelles qui, comme nous le verrons plus tard, sont les vestiges des anciennes cloi- sons intervésiculaires.

Emphysème lobulaire.

Cette seconde forme de l’emphysème est de beaucoup la plus fréquente; elle consiste dans le développement de l’ensemble des vésicules d’un lobule pulmonaire. Ce n’est pas à dire que toutes les cellules aériennes soient au même degré de dévelop- pement, mais seulement que tout le lobule participe plus ou moins de l’état morbide. La planche fig. 1 et 4 nous offre deux

SUR L'EMPHYSÈME PULMONAIRE. 91 exemples frappants de l’emphysème lobulaire; on peut y suivre toutes les divisions du poumon, et reconnaître, de la manière la plus évidente, l’indépendance de chaque lobule quant au de- veloppement de lemphysème; l’on peut étudier sur la fig. 1 les divers degrés de cet état morbide, depuis le simple soulève- ment de la plèvre par les vésicules agrandies, jusqu’au prolon- gement du lobule emphysémateux qui fait hernie au travers du poumon, et devient comme un lobule additionnel, ainsi qu’on le voit aux deux angles inférieurs de la figure 1.

Ce développement insolite d’un lobule emphysémateux nous explique la formation des appendices vésiculaires que l’on trouve attachés aux bords tranchants des poumons. Les appendices hydatiformes varient beaucoup de volume; on en voit qui n’ont que quelques lignes de diamètre, tandis que d’autres ont plu- sieurs pouces de circonférence. Si nous étudions le pédicule qui unit ces appendices au poumon, nous le trouverons dans quel- ques cas formé par un tissu cellulaire dense, qui ne contient aucune trace de vésicules aériennes; dans d’autres cas, l’on peut reconnaître dans le pédicule des vésicules aériennes qui ne sont point oblitérées, en sorte qu’il existe une communication entre l’appendice emphysémateux et le reste du poumon. Ce pédicule est quelquefois long de quelques lignes; d’autres fois il est si court, que la vésicule semble immédiatement attachée sur le poumon. L’appendice lui-même est formé par une cavité unique ou multiple; ce dernier cas est de beaucoup le plus fréquent. L’on trouve dans les appendices hydatiformes toutes les varié- tés d’emphysème, depuis la dilatation inégale de quelques cel- lules jusqu’à la destruction et la fusion de toutes les vésicules

92 RECHERCHES ANATOMIQUES

en une seule, dont les parois sont anfractueuses et traversées par des filaments minces et transparents. La section des appen- dices des fig. 1 et 3 donne une idée assez exacte de leur struc- ture; il est vrai que les figures ne représentent point un appen- dice muni d’un long pédicule; mais comme l’aspect des tissus et la nature de la lésion sont exactement semblables, on peut juger de leur organisation d’après celle que l’on a sous les yeux.

Les cavités des lobules emphysémateux présentent tous les degrés de développement, depuis les fractions de ligne jusqu’à un et deux pouces de diamètre. Examinées avec soin, ces cavi- tés, loin d’être simples et régulières, sont toujours multiples et anfractueuses; elles acquièrent souvent un volume considéra- ble, ainsi qu’on le voit aux fig. 1 et 4. La première a neuf li- gnes de diamètre, et la seconde six; l’une et l’autre sont traver- sées par des lambeaux de tissu, sous forme de lames minces et transparentes qui s’entre-croisent dans tous les sens , et qui, lorsqu'elles sont desséchées, deviennent demi-transparentes, d’un blanc nacré et assez semblables à des pelures d’oignon. Les fig. > et 3 sont des exemples assez tranchés de la disposi- tion intérieure de ces cavités anfractueuses.

Lorsque dans un lobule emphysémateux il n’y a qu’un cer- tain nombre de cellules augmentées de volume , ce sont ordi- naïrement les plus superficielles, et en général la lésion est d’autant plus prononcée, que l’on passe du centre à la circon- férence. Je ne me rappelle pas d’avoir jamais rencontré de lo- bule emphysémateux dans la partie centrale et à l’état normal dans les bords. Le développement des vésicules les plus super- ficielles est plus facile et plus considérable que celui des cellu-

SUR L'EMPHYSÈME PULMONAIRE. 93

les centrales, parce qu’à la surface du poumon la plèvre seule s'oppose à l'extension du tissu pulmonaire; or, nous savons que l’une des qualités essentielles des membranes séreuses est leur parfaite flexibilité et extensibilité, tandis qu’il ne peut en être aimsi pour les tissus situés au centre du poumon.

Emphysème lobaire.

L’emphysème qui s'étend à tout un lobe présente deux va- riétés bien distinctes : dans la première, tous les lobules sont emphysémateux, mais à des degrés très-divers; c’est le cas le plus ordinaire et celui qui a été représenté dans la fig. 1. La seconde forme d’emphysème lobaire est celle qui a transformé tout le tissu d’un lobe ou même d’un poumon en un corps spon- gieux et si volumineux, qu’on pourrait le croire hypertrophié; mais, ainsi que nous le verrons plus bas, l'augmentation du volume dépend non d’un accroissement, mais plutôt d’une atro- phie du tissu aréolaire qui, ayant perdu son élasticité, se laisse distendre par l'air inspiré. Cette forme de lemphysème lobaire est celle qui se rapproche le plus de l’état normal du poumon des vieillards, et peut être comparée aux types wn et trois de MM. Hourmann et De Chambre ”.

Je n’ai rien à dire de la première forme de l’emphysème lo- baire, puisqu'il est le produit de la réunion de plusieurs lobu- les emphysémateux , et que par conséquent la description que nous avons donnée ci-dessus s’applique exactement ici. Quant

* Voy. Archives de Médecine, août 1835, p. 420.

94 RECHERCHES ANATOMIQUES

à la dilatation uniforme de tout un lobe, on y reconnaît diffe-

rentes circonstances qu’il est important de signaler. En premier

lieu les vésicules, quoique en apparence de forme et de gran-

deur uniformes, sont loin d’avoir toutes les mêmes dimensions ;

les unes ont une étendue triple et quadruple de leur état nor-

mal, tandis que d’autres sont à peine augmentées de volume :

dans certaines portions du poumon on trouve des anfractuosi-

tés assez distinctes, tandis qu'ailleurs les tissus ne présentent aucune solution de continuité bien apparente. Une seconde cir- constance que l’on rencontre dans l’emphysème lobaire, c’est l'oblitération des vaisseaux sanguins, ou du moins leur diminu- tion de nombre et de volume: le tissu pulmonaire à l’état nor-

mal est d’un rouge foncé et traversé en tous sens par de nom-

breux capillaires , tandis qu’à l’état emphysémateux, c’est un

tissu aréolaire blanc et presque complétement exsangue. Enfin,

un troisième caractère de cette forme d’emphysème lobaire con- siste dans la destruction, ou du moins dans la fusion du tissu cel- lulaire qui sépare les lobules à l’état normal, d’où résulte pour le poumon un aspect uniforme et sans intersection dans toute. l’étendue d’un lobe.

Ces diverses circonstances peuvent être étudiées dans la fig. 5, qui est un exemple de l’emphysème lobaire ; la portion dessinée est une tranche de poumon préalablement desséchée , grossie environ de douze diamètres ; on peut y suivre le développement normal et presque uniforme des vésicules, soit au travers de la plèvre, soit sur les sections verticale et horizontale. L’on voit aussi dans cette figure que les intersections des lobules n’existent plus, et que le poumon présente une surface uniforme, poreuse,

SUR L'EMPHYSÈME PULMONAIRE. 95

et les vaisseaux sanguins ont presque complètement dis- paru.

Ô 2. THÉORIE DE LA FORMATION DE L'EMPHYSÈME PULMONAIRE.

Après avoir décrit les diverses formes de l’emphysème pul- monaire, étudions cette maladie en elle-même, et cherchons à reconnaître quel est l’état du tissu pulmonaire qui constitue l’'emphysème. Ces vésicules aériennes, qui acquièrent un déve- loppement si considérable sont-elles hypertrophiées, ou bien ont- elles été produites par la réunion de plusieurs cellules isolées à l’état normal, mais réunies en une seule cavité par la destruc- tion des parois intermédiaires? Lænnec reconnaissait ces deux origines à l’emphysème pulmonaire; M. Andral s’est rangé à cet avis, tandis que M. Louis considère l’hypertrophie comme l’état le plus ordinaire d’un poumon emphysémateux: M. Stokes paraît aussi partager la même opinion. Voici ce que nous ap- prend l'observation à cet égard :

Si l’on soumet au microscope une tranche de poumon emphy- sémateux préalablement desséché, on reconnaîtra, à la première vue, que l'augmentation de volume du poumon n’est point due à l’épaississement du tissu de cet organe, et que bien loin de trouver un tissu dense et résistant, comme cela devrait être s’il y avait hypertrophie, l’on trouve au contraire un tissu po- reux, léger, et dont les intersections sont ou détruites ou telle- ment amincies, qu’elles sont devevues transparentes et comme percées à Jour. La fig. 6 nous représente l'apparence d’une tranche ainsi vue au microscope; elle a été enlevée, avec le ra-

96 RECHERCHES ANATOMIQUES

soir, d’un lobe emphysémateux (voy. fig. 5), et placée sur un fond noir pour en faire ressortir tous les détails.

L'ensemble de la figure représente un lobule situé au bord tranchant du poumon; à la partie supérieure, et un peu vers la droite, l’on retrouve le tissu pulmonaire presque sain, les vési- cules persistent et paraissent remplir tout l’espace; au milieu et à gauche on ne retrouve plus que les grandes divisions, les parois et la plupart des vésicules ayant déjà disparu; enfin, à la partie inférieure, on voit les grandes divisions elles-mêmes se déchirer et disparaître pour donner naissance à des aréoles de plus en plus grandes.

La section transversale du poumon pouvait donner lieu à quelques objections , et l’on aurait pu croire que l’instrument tranchant aurait détruit les parois très-minces des vésicules. Il fallait donc rechercher si ces mêmes apparences se reprodui- raient dans une section verticale les vesicules auraient été ouvertes latéralement. C’est ce qui a été fait dans la fig. 7, qui a été grossie à un plus grand nombre de diamètres, et qui pro- vient du même poumon emphysémateux examiné plus haut (fig. 5 et 6). On peut voir dans les vésicules qui ont acquis un développement considérable les vestiges des anciennes divi- sions, sous forme de lames flottantes par l’un de leurs bords, et attachées à la face interne des cellules par l'autre bord; elles y forment des éperons qui ressemblent assez exactement aux cloi- sons alvéolaires d’un rayon de miel.

La minceur et la transparence des parois intervésiculaires d’un poumon emphysémateux, devaient faire naître l’idée d’une cblitération très-étendue dans les capillaires sanguins; mais la

SUR L'EMPHYSÈME PULMONAIRE. 97

théorie ne pouvait révéler qu’une partie des modifications subies à cet égard par le tissu pulmonaire. L’observation nous montre que loblitération de la presque totalité des vaisseaux sanguins est le caractère essentiel de l’emphysème pulmonaire. Nous voyons les tissus perdre leur épaisseur, leur couleur et leur élasticité, devenir minces et transparents par suite de la des- truction des vaisseaux sanguins qui, à l’état sain, les parcou- raient dans tous les sens, et en faisaient un véritable tissu érec- tile, ainsi qu’il résulte des descriptions et des travaux récents de M. Bourgerie. Que l’on compare les planches de cet habile anatomiste avec celle qui suit ce Mémoire, et l’on verra que l’oblitération de la presque totalité des capillaires sanguins est une circonstance anatomique que lon rencontre constamment dans les poumons emphysémateux. L’inspection des figures 6 et 7 nous montre comment les vaisseaux sanguins, devenus fili- formes, s'arrêtent brusquement dans les grandes intersections celluleuses, au lieu de se répandre tout autour des vésicules. L'observation directe nous conduit done à reconnaître dans l’emphysème pulmonaire deux circonstances anatomiques essen- tielles à son existence : la destruction d’une partie considé- rable des parois mtervésiculaires, et la réunion en une cavité anfractueuse d’un nombre plus ou moins grand de cellules aériennes originairement séparées; l’oblitération de la pres- que totalité des capillaires sanguins dans les portions emphysé- mateuses du poumon. Il ne nous reste plus maintenant, pour tracer l’histoire anatomique de lemphysème pulmonaire, que de découvrir les rapports qui lient ces deux faits, et en particulier de rechercher si on peut les considérer comme cause et effet, en TOME VIII, PARTIE. 13

98 RECHERCHES ANATOMIQUES

reconnaissant que l’un d’eux a nécessairement précédé l’autre. Or, si la destruction des parois intervésiculaires avait précédé l'oblitération des vaisseaux sanguins, il est évident que l’hémop- tysie serait l’un des symptômes les plus constants du début de l’'emphysème pulmonaire; et cependant sur trente-cinq sujets observés par M. Louis, un seul fut atteint d'hémoptysie, et en- core ce sujet a-t-il présenté plus tard des symptômes évidents de tubercules; d’où lon peut conclure que Phémoptysie n’est point un des symptômes de l’emphysème, ce qui devrait avoir lieu si l’oblitération des vaisseaux sanguins n’avait précédé la destruction des tissus qu’ils parcourent. Et qu’on ne dise pas que dans l’emphysème la portion du tissu pulmonaire qui est détruite, ne contient que des vaisseaux sanguins, trop petits pour qu’ils donnent lieu à une hémorrhagie un peu notable, puisque nous voyons des lobules entiers transformés en une poche de trois ou quatre pouces de circonférence, et dont la cavité, capable de contenir une noix, reste toujours béante. On est donc amené à considérer loblitération des vaisseaux san- guins comme le premier degré de la formation de l’emphysème pulmonaire. Voyons maintenant comment la destruction des parois intervésiculaires est la conséquence naturelle de ce fait. IL est d'observation constante en pathologie, que lorsqu'un or- gane devient inutile, il s’atrophie, se flétrit, et finit par dispa- raître. C’est ce qui arrive au tissu pulmonaire lorsqu'il n’est plus parcouru par les capillaires sanguins, les parois des vési- cules s’amincissent et finissent par disparaître, d’où résulte la formation des cavités anfractueuses qui constituent lemphysème pulmonaire. On voit alors ces membranes amincies et atrophiées

SUR L'EMPHYSÈME PULMONAIRE. 99 perdre leur élasticité, et devenir incapables de chasser l'air qui y séjourne pendant l'expiration; de résulte une nouvelle série de phénomènes qui a conduit quelques anatomistes à considérer l’emphysème comme une hypertrophie du tissu pulmonaire.

L'air qui pénètre dans un poumon sain est chassé au-dehors à chaque expiration, grâce à l’élasticité du tissu pulmonaire. Dans un poumon emphysémateux, l'air pénètre dans des cavités irrégulières, anfractueuses, et dont les parois n’ont plus la force de l’expulser ; de résultent deux phénomènes importants : le premier est l’état de tuméfaction permanente d’un poumon em- physémateux ; le poids de l’atmosphère qui, à l’état sain, lors- qu’on enlève le sternum, suflit pour affaisser le poumon , est insuflisant pour faire sortir l’air emprisonné dans un lobule ou un lobe emphysémateux ; de vient une augmentation de vo- lume qui est plus apparente que réelle, et qui donne au pou- mon ainsi transformé l’aspect d’un tissu insufflé avec force, et qui occupe une étendue beaucoup plus considérable qu’à l’état normal. L'air qui remplit les vésicules aériennes le rend plus difficile à déchirer par la même raison qui rend un poumon sain et crépitant plus résistant sous la pression qu’un poumon engoué ou hépatisé. Il y a donc dans un poumon emphyséma- teux une augmentation apparente de volume , mais qui ne dé- pend pas plus d’une hypertrophie de tissu que l'érection tem- poraire du mamelon ou du pénis.

En second lieu, outre le phénomène dont noùs venons de parler, et qui a principalement pour objet l’'emphysème lobaire, il en est un autre qu’on observe dans les lobules emphyséma- teux, lorsque ceux-ci, au lieu de conserver leur forme primi-

100 RECHERCHES ANATOMIQUES

tive, font hernie au travers du poumon, et augmentent réelle- ment de volume; mais il n’y a pas, dans ce cas, une véritable hypertrophie, puisque le tissu pulmonaire, bien loin d’être plus dense et plus solide, est, au contraire, distendu outre mesure, et presque complétement détruit (V. la fig. 1). Cette augmentation d’étendue est probablement produite par l’expansion de l'air em- prisonné dans un tissu d’une température beaucoup plus élevée que l'atmosphère; mais de plus le développement normal d’un lobule emphysémateux est surtout favorisé par le peu d’élasti- cité des tissus qui ne sont plus traversés dans tous les sens par de nombreux capillaires veineux et artériels. L’on pourrait con- sidérer les efforts de la toux comme jouant un rôle important dans ce phénomène; mais l’histoire des symptômes contredit cette opinion, puisque chez un quart des sujets observés par M. Louis, la toux qui aurait pu amener la destruction des cel- lules aériennes, n’a commencé qu’après la dyspnée, et alors que l’'emphysème pouvait être considéré comme déjà formé.

Ÿ 3. EXPLICATION DES SYMPTÔMES DE L'EMPHYSÈME PULMONAIRE PAR LA NATURE DE LA LÉSION ANATOMIQUE.

Si nous résumons maintenant les divers faits contenus dans ces recherches anatomiques, on verra que lemphysème pulmo- naire est un état morbide du poumon qui commence par lobli- tération des capillaires sanguins , et qui, plus tard, détruit les cellules aériennes, et les transforme en de vastes cavités mem- braneuses et irrégulières; en sorte qu’on est conduit à consi- dérer Pemphysème pulmonaire comme une destruction par-

SUR L'EMPHYSÈME PULMONAIRE. 101 telle de lorgane de la respiration, destruction qui rend le poumon complétement inutile pour les fonctions de l’hématose. L’emphysème pulmonaire, bien loin d’être une hypertrophie, est donc une véritable atrophie , et cette opinion est tellement fondée sur les faits, que dans un poumon emphysémateux, l’on trouve, à côté des lobules tuméfiés, les vestiges d’autres lobules, qui ont complétement disparu par Fatrophie des tissus. C’est le cas de la figure x, l’on voit dans la partie droite une mem- brane mince et transparente occuper la place de deux lobules qui avaient probablement passé par les divers degrés d’atrophie que nous avons vu constituer l’emphysème pulmonaire ; en sorte que la même lésion qui, dans un cas, amenait l’atrophie com- plète du poumon, dans un autre cas était suivie d’un dévelop- pement anormal de quelques lobules. Telle est donc l’opinion à laquelle nous sommes arrivés par l’observation directe des pou- mons emphysémateux : cherchons maintenant à reconnaître les rapports qui lient l’emphysème pulmonaire avec les symptômes que l’on rencontre chez les personnes dont les poumons ont subi cette désorganisation.

Les symptômes de l'emphysème peuvent être divisés en deux classes : les uns sont la conséquence immédiate du séjour pro- longé de l'air dans le poumon ; les autres, quoique se rattachant peut-être à cette circonstance, ne sont pas le résultat direct de l'insuffisance de l'expiration.

A la première classe se rattachent la sonoréité de la poitrine, l'absence de bruit inspiratoire, le développement anormal des parois thoraciques, et l’affaiblissement des muscles inspiratoires que M. Stokes a signalé comme la conséquence de l’extension

102 RECHERCHES ANATOMIQUES

forcée dans laquelle ils sont maintenus par le développement morbide des poumons.

Dans la seconde classe se rangent la dyspnée, la fréquence des catarrhes pulmonaires , et la toux qui en est la suite, les palpitations , l’hypertrophie du cœur et l’œdème des membres inférieurs.

Si nous rapprochons ces deux classes de symptômes de l’état anatomique du poumon tel qu'il a été décrit dans ce Mémoire, l’on reconnaïtra combien il est facile de se rendre compte de la production des divers symptômes que nous venons de passer en revue. En effet, nous avons vu que les poumons emphysé- mateux sont transformés en cavités irrégulières , circonscrites par un tissu mince, membraneux, et qui a perdu l’élasticité nécessaire pour chasser au-dehors l'air qui y est amené par l'inspiration ; en outre, cet air échauffé par son séjour au milieu d’un corps dont la température est très-élevée, acquiert un vo- lume beaucoup plus considérable. De ces deux faits physiques résultent tous les symptômes de la première classe : la sonorité de la poitrine, puisqu’une quantité notable d’air reste empri- sonné dans le poumon; le développement anormal de la poi- trine, puisqu'il est d'observation constante que les parois des cavités se moulent sur leur contenu, et que si le poumon se maintient d’une manière permanente daus un état de distension forcée, la portion correspondante de la poitrine doit se dévelop- per dans la même proportion. L'absence de bruit respiratoire est la conséquence naturelle de la plénitude du poumon qui, déjà distendu outre mesure par l'air atmosphérique, ne peut plus en recevoir à chaque inspiration. La faiblesse du murmure ins-

SUR L'EMPHYSÈME PULMONAIRE. 103 piratoire paraît aussi être liée à l’affaiblissement des muscles inspiratoires. Il n’est donc aucun des symptômes de la première classe qui ne s'explique d’une manière satisfaisante par l’état morbide du poumon emphysémateux. Ceux de la seconde classe en sont aussi une conséquence évidente, quoique moins directe que la précédente; en effet, ils résultent, les uns de la gène apportée dans la circulation par Foblitération de la majeure partie des capillaires du poumon, et par la distension forcée du poumon; c’est le cas des palpitations, de l’hypertrophie du cœur et de l’anasarque qui en est la suite; les autres sont le résultat de l’obstacle apporté à la respiration par l’état de développement permanent dans lequel le poumon est maintenu dans l'emphy- sème; c’est ainsi que me paraissent pouvoir être expliqués la dyspnée, la toux et les catarrhes pulmonaires si fréquents chez les emphysémateux ; ces derniers symptômes peuvent être aussi le résultat de la suractivité des parties saines du poumon chez des personnes dont tout un lobe, et souvent tout un poumon est complétement inutile pour la fonction de lhématose.

Ÿ {+ GONSÉQUENCES PRATIQUES SUR LE TRAITEMENT DE L'EMPHYSÈME PULMONAIRE.

Appliquons maintenant les remarques précédentes à quelques considérations sur le traitement de l’emphysème pulmonaire. Les auteurs qui, comme M. Stokes, considéraient cette maladie comme une hypertrophie par dilatation passive des vésicules, ont cherché à redonner du ton aux muscles bronchiques , et dans ce but ont conseillé la strychnine; il est évident que ce

104 RECHERCHES ANATOMIQUES

médicament ne saurait être d'aucune utilité pour rétablir les cloisons des vésicules qui ont disparu ; mais peut-être pourrait- il être employé pour redonner un peu de ton aux museles tho- raciques , puisqu'il agit d’une manière si prononcée sur la moelle épinière , et par conséquent sur les nerfs qu’elle envoie aux muscles respiratoires. Au reste, je ne lai jamais essavé dans ce but. M. Louis est arrivé empiriquement à conseiller l’opium , et il est certain que ce médicament jouit de proprié- tés très-remarquables pour diminuer la gène de la respiration chez les emphysémateux; peut-être agit-il en diminuant le be- soin physique de la respiration , et par conséquent en faisant cesser l’état de spasme dans lequel Panxiété du malade main- tient tous les muscles respiratoires. Lænnec avait conseillé le polygala, le savon amygdalin et loxymel scillitique pour dimi- nuer la dyspnée des emphysémateux; mais ces divers moyens n’ont d'autre but et d’autre eflicacité que de faire cesser la vis- cosité des crachats , et encore leur action est-elle souvent bien insuffisante. Au reste, l’on comprend qu'aucun de ces médica- ments ne peut exercer d'influence sur la lésion qui constitue l’emphysème pulmonaire.

Un traitement rationnel de cette maladie devrait, en premier lieu, modifier la circulation pulmonaire , de manière à empé- cher l’oblitération des capillaires sanguins, et en second lieu, rendre l'expiration plus complète. De ces deux indications , la première est la plus difficile à remplir, et cela se comprend aisément, puisque le phénomène qu'elle cherche à combattre est entouré de la plus grande obscurité; cependant, en se fon- dant sur le fait que loblitération des capillaires est la consé-

SUR L'EMPHYSÈME PULMONAIRE. 105

quence naturelle de leur peu d'activité, l’on comprend que s’il était possible de prévoir la formation d’un emphysème pulmo- naire, il faudrait combattre cette disposition des vaisseaux san- guins à s’oblitérer, par tous les moyens qui augmenteraient et activeraient le mouvement du sang au travers du poumon; il faudrait conseiller un air vif et tonique, un exercice long-temps soutenu et dirigé de manière à rendre la respiration plus com- plète; en un mot, le traitement tonique et fortifiant seraït le plus approprié pour la première période de l'emphysème, et pourrait être appliqué aux jeunes gens qu’une disposition hé- réditaire ou que des accès de dyspnée sembleraient menacer de cette maladie.

La seconde indication, celle qui consiste à chasser au-dehors V’air emprisonné dans le poumon, pourrait être remplie par tous les moyens qui rendront la respiration plus complète, et sur- tout l'expiration plus facile. Tels sont les exercices gymnasti- ques, celui du cheval et tous ceux qui donnent de la force et de l’activité aux muscles du tronc. Les douches fortifiantes sur les parois thoraciques , les bains de mer et les frictions stimu- lantes sur la poitrine pourraient être employés dans les mêmes cas. Îl me paraît aussi probable que la strychnine conseillée par M. Stokes pour une toute autre raison pourrait remplir l’indi- cation qui nous occupe en rendant les centractions du dia- phragme et des muscles intercostaux plus complètes et plus éner- giques. Quant aux conséquences de l’emphysème, le catarrhe pulmonaire et l’hypertrophie du cœur, leur traitement ne me paraît pas devoir varier de ce qu’il est chez une personne qui n’est point emphysémateuse.

TOME VIII, PARTIE. 14

106 RECHERCHES ANATOMIQUES SUR/L'EMPHYSÈME PULMONAIRE.

En résumé, nous voyons que le traitement tonique, soit gé- néral, soit surtout local, est celui que la théorienous conduit à conseiller pour combattre les divers degrés de l’emphysème pul- monaire; mais il faut se hâter d’ajouter que cette conclusion n’a point encore recu la sanction de l’expérience, et que dans tout ce qui regarde la thérapeutique, rien ne peut remplacer l'expérience au lit du malade, et surtout l'expérience souvent répétée. Puissé-je être assez heureux pour signaler plus tard des cas de guérison d’emphysème pulmonaire obtenus par les moyens que je viens de passer en revue !

Heyland de & Chazal lith TU LE rendre

RECHERCHES ANATOMIQUES SUR L EMPHYSEÈME PULMONAIRE par le DT Lombard

NÔTE

SUR

QUELQUES ESPÈCES D'OISEAUX

RÉCEMMENT TROUVÉES

AUX ENVIRONS DE GENÈVE.

(Lue à Ja Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève, le 5 août 1837).

a ro

IL y a quatorze ans que M. le professeur Necker, dans un Mémoire sur les Oiseaux des environs de Genève, inséré dans le second volume des Transactions de la Société, fit connaître tous les oiseaux jusqu'alors trouvés dans nos alentours. Le temps qui s’est écoulé dès-lors a sufli pour enrichir notre cata- logue ornithologique de plusieurs espèces qui, jusqu'ici, n’a- vaient pas été observées chez nous : leur nombre paraît main- tenant assez considérable pour les réunir dans une Notice servant de supplément au grand travail que nous venons de citer, et qui a été jusqu'ici le résumé de notre ornithologie locale.

108 NOTE SUR QUELQUES ESPÈCES D OISEAUX D . . .) , = ° Qu'il me soit permis d’exposer d’abord comment je crois que doivent être établies les limites de la Faune ornithologique genevoise. Je ne pense pas que l’on doive absolument la restreindre aux seules espèces trouvées sur le sol même, sur le territoire si

borné du canton de Genève. En effet, la nature a ses limites

propres et caractérisées qui n’ont rien de commun avec les frontières politiques par lesquelles les états sont séparés. Dans l'étendue des plaines qu’elle forme, des plateaux qu’elle nivelle, des bassins qu’elle creuse, des vallons qu’elle arrondit, les êtres animés habitent et se répandent, aux places qui leur convien- nent, à peu près indifféremment dans toute la région qui leur est ouverte. Ainsi, l'oiseau de notre lac en fréquentera indis- tinctement tous les parages, quel que soit celui des états rive- rains dont il emprunte momentanément le territoire : l’oiseau terrestre cherchera sa nourriture, ou établira sa couvée dans la partie quelconque de nos plaines ou de nos bois qui paraîtra lui offrir les ressources qui lui sont nécessaires. En un mot, notre vallée, divisée entre plusieurs souverainetés diverses , est une sous le rapport de l’histoire naturelle. Et puisque l’on voit affluer sur le marché de Genève les oiseaux tués dans presque tout le bassin du Léman, il me paraît juste de comprendre dans notre catalogue ornithologique tous les oiseaux trouvés dans une partie queleqnque de ce bassin, qui est d’ailleurs si nettement caractérisé sous le rapport or ographique | et hydrographique.

Je passe maintenant à l’énumération des espèces d'oiseaux, au nombre de 31, à ajouter à celles mentionnées par M. Nec- ker. Deux sont connues dès longtemps dans le pays, et ont été

TROUVÉES AUX ÆŒNVIRONS DE GENÈVE. 109 simplement omises dans le Mémoire de notre savant collègue : sept sont tout-à-fait nouvelles pour la Suisse, ne se trouvant point dans la Faune helvétique (Classe des animaux vertébrés), tout récemment publiée par M. le professeur Schinz de Zurich, dans les Nouveaux Mémoires de la Société helvétique des Sciences naturelles (Tome I. Neuchâtel, 1837, in-4°). Je dois l'indication de plusieurs d’entre elles à l’obligeance de M. Lin- der, conservateur du Musée de Genève, ornithologiste exerce, et à celle de mon ami M. Gustave Fatio, qui a réuni une nombreuse collection d'oiseaux de nos environs.

ORDRE I. Rapaces. Accipitres. (Linné.) Genre Faucon. Falco. (Linné.)

1. Aigle impérial. Aquila heliaca (Savigny). 4. chry saëtos (Leisler) F. imperialis (Temminck).

Cet aigle, indigène du nord-est de l'Afrique, n’est que de passage en Europe. On a deux exemples bien constatés de son apparition dans nos environs. L'un est un mâle âgé de deux ans, tué au Jura, qui est déposé dans la galerie ornithologique du Musée de Genève. L'autre, plus adulte, venant aussi du Jura, fait partie du cabinet de MM. Bonjour.

2. Aigle criard. F. nœvius. (Linn.) Aquila planga (Vieillot).

Ce petit aigle tacheté est rare dans notre vallée. Un individu, Pix e ! tué à Vevey, est conservé dans le Musée de Lausanne. Un se- cond a été pris en vie à Allaman, près Rolle, sur les bords du

lac, au printemps de 1827. 4

110 NOTE SUR QUELQUES ESPÈCES D OISEAUX

3. Aigle balbuzard. F. haliaëtos (Linn.) Pandion fluvialis

(Vieill.)

Cet aigle pêcheur, qui, vit près des rivières, des lacs, géne- ralement des eaux douces, est rare dans nos environs, quoique moins que les deux précédents. Un individu, tué sur le coteau de St.-Georges, auprès de la jonction de l’Arve et du Rhône, il y a quelques années, est maintenant dans le Musée de Lau- sanne. Une femelle adulte, trouvée tout près de Genève, est dans notre Musée. Un autre balbuzard a été tué près Salève, en octobre 1827; enfin, un mâle adulte, tué près Morges, en avril 1837, est dans la collection de M. Gustave Fatio.

4. La Bondrée. F. apivorus (Rai):

Sans être à beaucoup près aussi commune dans nos environs que la buse, néanmoïns la bondrée n’est point rare chez mous. C’est un oiseau sédentaire, et qui niche dans le pays.

Selon M. Schinz (Faune helvétique déjà citée, pag: 5o), la bondrée est celui de nos oiseaux de proie qui se laisse le plus facilement apprivoiser, qui paraît être le moins farouche, et avoir le plus d'intelligence. En captivité, elle mange des grains et diverses espèces de fruits charnus, ce que ne fait aucun autre oiseau de proie.

5. Busard harpaye F. rufus (Linn.)

C’est un oiseau assez rare, qui passe chez nous annuellement au printemps et en automne : dans cette dernière saison on n’en rencontre que des jeunes. M. Linder a trouvé un nid de cette espèce dans des roseaux , au marais de Sionnet, près Grenève.

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TROUVÉES AUX ENVIRONS DE GENÈVE. 111 G. Chouette. Strix. (Linn.)

6. Chouette chevêchette. S. acadica (Gmelin), prgmæa (Bechs- tein).

Cette chouette, la plus petite de celles d'Europe, a été trou- vée deux fois dans les grands bois des environs de Lausanne , savoir en 1833, et en octobre 1835. M. Schinz nous apprend qu’elle a été trouvée à Altorf, et dans les Grisons, elle niche dans les forêts alpines.

ORDRE IL. Passerraux. Passeres (Cuvier). G. Piegrièche. Lanius. (Binn.)

7. P. à poitrine rose. L. minor (Gmel.), italicus (Latham).

Un mâle adulte de cette espèce a été tué à Chêne le 20 août 1836, et se trouve dans la collection de M. Fatio. M. Schinz la trouvée une fois près de Zurich, et ajoute qu’elle passe annuellement au St.-Gothard.

G. Fauvette. Sylvia. (Lath.)

Les oiseaux du genre Sylvia échappent souvent à l’observa- teur par leur petitesse, qui les fait dédaigner des chasseurs ; par jeurs couleursgénéralement peu voyantes et caractérisées ; aussi ne peut-on souvent reconnaître l’espèce à laquelle ils appar- tiennent, qu’en les examinant et les comparant entre eux avec une scrupuleuse attention. Les huit espèces que nous allons

115 02 NOTE SUR QUELQUES ESPÈCES D OISEAUX

mentionner arrivent chez nous au printemps, y nichent, et retournent en automne dans les régions méridionales. Toutes sont.de passage régulier, sauf peut-être les S. conspicillata et s . , PER , , Q d > palustris, qui n’ont été observées qu’une seule fois. » ;

8. F. phragmite. $. phragnutis (Bechst.)

Cette fauvette arrive chez nous au printemps, se tient dans le voisinage des eaux, et repart en automne. Elle est assez rare. M. Depierre l’a aussi trouvée à Lausanne.

9. F. verderolle. S. palustris (Bechst.)

M. Linder a trouvé dans nos environs un seul individu de cette jolie fauvette, au commencement de l'été de 1823 : il est

déposé au Musée.

10. F. babillarde. S. garrula (Brisson) curruca, (Lath.) De passage annuel , et niche dans nos environs : l’espèce

n'est pas commune.

11. F. à lunettes. $. conspicillata (De la Marmora).

. on. . . Un individu à été tué au Petit-Sacconnex, dans un buisson, en mai 1834 : il ét: accompagné d’un autre oiseau de même

espèce. (M. Linder.)

12. F. passerinette. S. passerina (Lath.)

De passage annuel, niche dans nos environs : rare. M. Fatio

en possède un individu tué en 1836. ,

13. F. ictérine. S. zcterina (Vieill.)

De passage annuel, et niche : est commune à Genthod, près

TROUVÉES AUX ENVIRONS DE GENÈVE. 113 Genève , M. Fatio en à tué plusieurs individus au prin- temps de 1837. 14. F. véloce. S. rufa (Lath.)

De passage annuel comme les précédentes. 15. Roitelet à triple bandeau. S. zonicapilla (Brehm).

Cette espèce, confondue avec le roitelet proprement dit, et distinguée pour la première fois par le pasteur Brehm, se trouve comme la S. régulus, mais un peu moins fréquemment.

G. Mésange. Parus (Linn.)

16. M. moustache. P. biarmicus (Linn.)

En 1810 une nichée de cette mésange a été trouvée dans un village de nos environs. On n’a pas constaté dès-lors d’autre exemple de cette apparition accidentelle.

17- M. remiz. P. pendulinus (Linn.)

Le 21 octobre 1835 un jeune de cette espèce, qui était en compagnie avec d’autres mésanges, a été tué à Chêne : il est

dans la collection de M. Poitry. G. Alouette. Alauda (Linn.)

18. À. calandrelle. 4. brachydactyla (Temm.), arenaria (Vieill.) M. Schinz indique cette espèce comme ayant été trouvée plu- sieurs fois à Genève. Je ne connais qu’une seule apparition

bien constatée, savoir un individu pris au filet dans la plaine TOME VIII, PARTIE. 15

114 NOTE SUR QUELQUES ESPÈCES D OISEAUX de Segny, en septembre 1834, et conservé dès-lors vivant à Genève. |

G. Gros-bec. Fringilla (Linn.)

19. G. cisalpin. F. cisalpina (Temm.)

Ce moineau, qui remplace au delà des Alpes, en Italie, le moineau franc de nos contrées, et qui n’en diffère que très- lécèrement , a été considéré par le plus grand nombre des na- turalistes comme une espèce distincte, et par quelques autres, comme Ranzani (Elem. di Zoologia, tom. IE, part. VI, p. 96), comme une simple variété locale. Un seul individu du moineau cisalpin a été trouvé sur le marché de Genève, en automne; il est dans la’ collection de M. Fatio.

20. G. serin. F. serinus (Linn.)

Très-commun dans nos environs , niche sur les arbustes : la femelle couve avec tant d’assiduité, qu’il m’est arrivé de la prendre sur son nid avec la main , pendant le jour.

21. G. boréal. F. borealis (Temm.)

Cet oiseau, que Temminck a récemment distingué du F. mon- tium, n'arrive chez nous que dans l’arrière-automne, et repart dès que la saison est moins rigoureuse : ne s'éloigne guère du pied des montagnes : rare.

TROUVÉES AUX ENVIRONS DE GENÈVE. 115

ORDRE IV. Gazmacés. Gallinæ (Linn.) G. Tétras. Tetrao (Linn.)

22. T. moyen ou rakkelhan. T. medius (Meyer), hybridus

(Sparman).

Un mâle de cette espèce a été acheté au marché de Lausanne par M. Depierre, en septembre 1834. Le Musée de Genève possède un tétras qui est porté au catalogue comme T. medius

al . LA L , fem., et comme venant du Jura. Cet oiseau a été trouve en hiver au St.-Gothard : il y est rare.

ORDRE V. Écuassiers. Grallæ (Linn.)

G. Court-vite. Cursorius (Lath.)

23. C. isabelle. C. ssabellinus (Meyer), europæus (Lath.)

Cet oiseau, du nord de l'Afrique, s’égare souvent en Europe, il a été trouvé dans beaucoup de localités différentes, prin- cipalement dans le midi. Deux individus ont été tués près de La Sarraz et d’Aubonne, dans le canton de Vaud, en octobre

1833 et 1835 (Schinz, p. 107). G. Héron. Ardea (Linn.)

24. H. aigrette. 4. egretta (Linn.)

Une femelle adulte de cette rare et belle espèce de héron a été tuée le 13 juin 1836 à la pêcherie d’Allaman, au bord du lac de Genève, près Rolle, et'est déposée au Musée de Genève.

116 NOTE SUR QUELQUES ESPÈCES D'OISEAUX G. Bécasseau. Tringa (Linn.)

25. B. canut ou mauhêche. T. cinerea (Linn.)

Ce bécasseau a été trouvé plusieurs fois dans nos environs, au printemps, en été, en automne, ce qui fait penser à M. Lin- der que l’espèce niche en Suisse.

"G. Poule-d’eau. Gallinula (Brisson).

26. P. Baillon. G. Baillonu (Vieill.)

Cette poule d’eau a été longtemps confondue avec la P. pous- sin (G. pusilla), dont elle se distingue, entr'autres, par les ta- ches blanches des parties supérieures et par les doigts et les ongles moins longs ; elle se trouve chez nous au passage, quoi- que plus rarement que la G. pusilla : je l'ai observée dès sep- tembre 1823 : elle a été trouvée fréquemment dès-lors. »

ORDRE VI. Parmwëves. Anseres (Linn.), Palmipedes (Lath.) G. Hirondelle-de-mer. Sterna (Linn.)

27. H. caugek. S. cantiaca (Gmel.)

Un individu a été tué sur le lac, près Genève, en 1835, au passage du printemps.

G. Goëland. Larus (Linn.)

28. G. à pieds jaunes. L. fuscus (Linn.)

Ce goëland arrive sur le lac de Genève dans l'arrière-automne,

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TROUVÉES AUX ENVIRONS DE GENÈVE. 117

et repart quand la saison est radoucie. De passage annuel, mais n’est pas commun.

G. Cauard. Anas (Linn.)

29. Oie cravant. 4. bernicla (Linn.)

Sept individus de cette espèce ont été tués sur le Rhône, près Chancy, et dans des prés marécageux à Laconex, du 20 au 26 novembre 1836 , après un vent très-violent. Deux sont dans la collection de M. Fatio : le squelette d’un troisième est dans le cabinet d'anatomie comparée du Musée.

30. C. pourpré. À purpureo-vriridis (Schinz. Faun. helv. p120). .

M. Schinz a le premier décrit et figuré ce canard, qu’il carac- térise comme suit. La tête et la partie supérieure du cou, vues de côté, paraissent d’un vert-foncé; mais sous un certain jour cette couleur se change en rouge-pourpre : bas et dessous du cou, poitrine, rouge-brun : dos vert-foncé à éclat métallique : les grandes couvertures des ailes d’un vert plus clair, inférieu- rement bordées de blanc : miroir de l'aile d’un vert cuivré lui- sant : ventre blanchâtie, queue pointue, les couvertures supé- rieures vert brillant, les inférieures rougeâtres : doigt posté- rieur muni d’un appendice membraneux : pattes et ongles noirs : bec et iris jaunes.

Deux individus tués sur le lac de Genève , le premier à Her- mance, en avril 1815, le second en 1824, ils volaient en compagnie du canard sauvage ordinaire, sont déposés au Mu-

118 NOTES SUR QUELQ. ESPÈC. D'OIS. DES ENVIRONS DE GENÈVE. sée de Lausanne. Un autre individu a été tué sur le lac de Constance. M. Lichtenstein a cru reconnaître dans ce canard l’analogue d’une espèce d'Afrique.

G. Guillemot. Uria (Brisson.)

31. G. à capuchon. Uria troile (Lath.) x

Un individu de cette espèce a. été tué à Morges, et un autre à Vevey en 1836: ce dernier est au Musée de Lausanne. (Voy. Journ. de la Soc. vaudoise Utilité publ. V, p. 244.) s

Il est deux oiseaux que M. Schinz indique dans sa Faune hel- vélique comme ayant été trouvés une fois à Genève, qui y sont cependant tout-à-fait mconnus des ornithologistes.

L'un est le Gobe-mouche rougeâtre , Muscicapa parva (Bechst.), qui n’a pas encore été observé dans nos environs.

L'autre est lAnas perspicillata. V’individu de la collection de M. Marin, que M. Schinz cite comme ayant été tué sur le lac de Genève, venait de Lunéville, suivant M. Linder.

Épouarn MALLET.

NOTES

SUR

LES LIMNIMÉTRES

ÉTABLIS A GENÈVE.

(Lu à la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève, en Septembre 4837.)

Les discussions qui s'étaient élevées entre le canton de Vaud et celui de Genève, au sujet des eaux du lac, m’engagèrent à établir des points de repère qui fussent, autant que possible, hors de l'influence des barrages permanents ou momentanés que les besoins de l’industrie opposent au libre cours du Rhône. Je choisis à cet effet celui des deux prerres du Niton qui s’a- vance le plus dans le lac, et j'y fis placer en 1820 une barre

* Ce sont deux blocs de granit qui s'élèvent au-dessus des eaux, à une petite distance de la ville.

120 NOTES SUR LES LIMNIMÈTRES

de fer graduée. Cette pierre a 11 pieds 6 pouces de hauteur au-dessus du fond du lac, 17 pieds 4 pouces dans sa coupe transversale, qui est représentée par la figure ci-jointe; sa lon- gueur est de 28 pieds; on ignore de combien elle entre en terre; cependant ce qu’on en voit suffit pour rassurer contre toute crainte du moindre déplacement par un choc extérieur. Elle présente à la rive une face plane, qui fait avec l'horizon un angle d'environ 52 degrés, et qui est éclairée la moitié du jour par les rayons du soleil. Cette double circonstance m’a décidé à choisir la pierre la plus éloignée, bien que sous d’autres rap- ports l’autre eût été peut-être préférable; sa distance du bord n’étant cependant que de 225 mètres, on peut encore, avec le secours d’une bonne lunette, lire très-distinctement la division de la barre. En 1780, M. le professeur M.-A. Pictet avait, au contraire, choisi la pierre la plus rapprochée pour y marquer par un bouton de bronze les basses eaux de cette année. On ne peut le voir qu’en se transportant sur place avec un bateau, parce que la face la mieux dressée sur laquelle il est placé est tournée au nord-ouest vers le plein lac.

Pour le dire en passant, ce bouton était élevé de neuf pouces au-dessus des basses eaux de l’année 1826, ce qui montre com- bien étaient peu fondées les réclamations de nos voisins : selon eux, les eaux du lac devaient s’être élevées de plusieurs pieds dans l’espace de cinquante années. Or, de 1780 à 1826 il y a quarante-six ans, et les eaux, bien loin de dépasser leur ancien niveau , étaient notablement au-dessous. Cela ne veut pas dire non plus qu’elles aient baissé, mais seulement qu’elles oscillent

entre certaines limites qui doivent être aujourd’hui à peu près

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ÉTABLIS A GENÈVE. 121 les mêmes qu’autrefois. Tout porte à croire que l’état de notre lac-est constant depuis plusieurs siècles.

Je fis donc placer sur la face orientale de la seconde pierre du Niton une barre de fer de neuf pieds et demi de longueur, divi- sée de telle sorte, que les intervalles correspondissent à des pieds et des pouces de Roi dans le sens de la verticale; elle pouvait ainsi mesurer une différence de niveau de sept pieds et demi, qui est la plus grande variation que l’on aït observée entré les hautes'etles basses eaux connues: Cette règle pouvait s’oxider ou être détruite par la malveïllance; je pensai donc à la rattacher à une plaque de bronze, solidement scellée sur le sommet de la pierre, et à en marquer les principales divisions au moyen de six boutons de bronze, placés à côté de la barre. La tête de ces boutons , ‘en saillie d'environ un pouce sur le nu de pierre, porte ün trait horizontal au même niveau que celui qui lui correspond sur la barre. Le premier est à six pou- ces et demi au-dessous de la plaque; les autres sont à un pied de distance verticale les uns des autres. L’extrémité inférieure de la barre divisée est un pied plus bas que le septième bouton. Ce devait être le zéro de la division; mais on a reconnu que les eaux descendent quelquefois un peu au-dessous ; c’est pour- quoi, dans les observations qui ont été faites à la pierre du Niton; pendant quelques années, on a placé le zéro de l'échelle un pied plus bas. Ce point se trouve ainsi à deux pieds au- dessous du septième bouton, et à huit pieds six pouces et demi au-dessous du sommet de la pierre.

M. Paul, ancien directeur de la machine hydraulique, avait,

dès l’année 1806, établi dans le bâtiment qu’elle occupe, un TOME VIII, PARTIE. : 16

122 NOTES SUR LES LIMNIMÈTRES

limnimètre pour les eaux du Rhône; et quoique cet appareil, trop voisin des vannes de la grande roue, ne soit pas exacte- ment dans les conditions voulues pour de bonnes observations, il n’a pas moins servi utilement depuis lors jusqu’à ce jour. Il est donc nécessaire de connaître les circonstances de ce limni- mètre, et sa position par rapport à la pierre du Niton.

Le limnimètre de M. Paul est une règle de bois graduée que porte un flotteur. Les divisions, en passant derrière un index fixe, indiquent en pouces du pied de Roi combien il y a d’eau au-dessus du plancher du coursier de la grande roue. Le zéro est pris sur ce plancher même , et celui-ci est de 133 pouces au-dessous de la plaque scellée sur le sommet de la pierre du Niton. : Sachant cela, on pourra toujours comparer les indi- cations du limnimètre de la machine hydraulique à celles de la barre divisée sur la pierre du Niton, et en conclure la pente du fleuve entre ces deux points.

: M. le commandant Filhon, qui a fait le nivellement par les procédés géodési- ques et ayec tous les soins possibles, donne 1,07 pour la quantité dont l'index fixe du limnimètre est élevée au-dessus de la plaque de bronze. Or, le plancher du coursier est à 4,"67 de l'index, la distance au plan horizontal, qui passe par la plaque, est donc de 4,67—1,07--5,260 , ce qui équivaut à 433 pouces.

ÉTABLIS À GENÈVE. 123

x

Voici quelques mesures qui ont été prises à l’époque des hautes eaux, et qui ont été ramenées ainsi au même terme de comparaison : :

Hauteur des eaux Hauteur des eaux ANNEES. à la machine à la pierre bydraulique. du Niton.

Pente du Rhône entre OBSERVATIONS. les deux points.

Pouces. Les seiches ou va-

9.4 riations de niveau qui 10. 14/2 |ontlieu presque con- 10 1/2 | tinuellement dans les 14 4/2 | eaux dulac, rendent 41. raison des différences de que présentent les 11. nombres de la der- 10. nière colonne.

Si le niveau du Rhône, vers la grande roue de la machine hydraulique, était précisément le même que celui du fleuve libre, on conclurait du tableau précédent que sa pente moyenne, depuis la pierre du Niton jusque-là, est à l’époque des hautes eaux, de dix pouces et demi; mais elle est réellement plus forte; parce que le manteau de la roue qui plonge plus ou moins, et le rétrécissement du coursier forcent l’eau à s'élever au-dessus de son niveau général en amont du barrage. En effet, J'ai trouvé par un nivellement direct, exécuté le 5 juin 1833, épo- que de l’année les eaux sont encore loin d’être à leur maxi- mum d’élévation, et elles n’ont pas la même rapidité qu’en août, J'ai trouvé, dis-je, que la pente, depuis l’ancienne tou- relle des boucheries jusqu’à six mètres en amont du barrage de

124 NOTES .SUR LES LIMNIMÈTRES

la machine hydraulique, était de 0," 4oa—14,° 10". * Ajou- tant 1.° 2." pour la pente; depuis la pierre du Niton aux bou- cheries la pente totale était à cette époque de seize/pouces au lieu de dix et demi que donne la moyenne, et de neuf que-pré- sente le tableau pour l’année 1833.

Le limnimètre de M. Paul ne réunissant pas toutes les con ditions requises pour atteindre convenablement son but, et celui de la pierre du Niton ne pouvant être consulté dans les temps d’orage, je songeai à profiter de la construction du grand quai pour en établir un qui fut d’un abord facile et complète- ment à l'abri de toute influence extérieure. Je choisis à cet effet le point le quai vient joindre lembarcadère du port, et J'établis dans la maconnerie des fondations un tuyau de fonte pour mettre en communication les eaux du port avec le fond d’un puits pratiqué dans le trottoir du quai. Les eaux, garan- ties par la jetée du port, n’éprouvent en cet endroit qu’une légère agitation , dans les temps d'orage, et'cette agitation qui se fait très-peu sentir vers le fond, est encore diminuée par la longueur du tuyau; en sorte que l'eau du puits est absolument tranquille et sujette seulement, comme toute la.partie inférieure du lac, aux oscillations connues sous le nom de seiches, les- quelles ont plusieurs minutes de durée, et ne peuvent pas se confondre avec celles qui résultent du mouvement des vagues ;

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? M. Pichard, ingénieur vaudois, a trouvé 0,259 pour la pente entre ces mêmes points. Il a fait son nivellement dans le mois d'avril 1825. Il s’est servi du niveau à lunette, ét moi simplement du niveau d’eau. Les deux résultats ne différent que d'un centimetre.

ÉTABLIS 4 GENÈVE. 125

elles présentent un phénomène que le nouvel appareil permet- tra de suivre et d'étudier avec soin.

Le limnimètre du grand quai est construit sur le même prin- cipe que celui de M. Paul : une sphère creuse de cuivre flotte sur l’eau du puits et en suit en liberté tous les mouvemens; un cylindre en tôle, d’un diamètre un peu plus grand et d’une longueur suffisante pour se prêter à toutes les variations de niveau, guide la sphère flottante et l’oblige à monter et des- cendre en suivant la même verticale. La sphère porte une tige de laiton graduée, laquelle, en passant derrière un index fixe, indique en pouces combien il y a d’eau au-dessus d’un certain point qui a été pris pour terme de comparaison , et auquel se trouve le zéro de l’échelle. Celle-ci se meut dans une rainure pratiquée sur le nu du petit, monument gothique qui contient appareil; elle est maintenue dans la verticalité, et obligée à se présenter toujours de face, par deux fils de laiton tendus à droite et à gauche, et qu’embrassent de petits anneaux fixés à ses bords. La plus grande partie de la rainure dans laquelle se meut la règle de laiton, est recouverte d’une plaque qui la met à l'abri de tout accident. Il ne reste qu’une ouverture de douze pouces de long, et deux pouces de large pour la lecture des di- visions.

Le zéro du nouveau limnimètre a été placé au même niveau que celui de l'échelle graduée de la pierre du Niton, c’est-à-dire à huit pieds six pouces et demi, ou cent deux pouces et demi au-dessous de la plaque de bronze scellée au sommet de la pierre. Il n’y a donc#rien à faire pour mettre en rapport le limnimètre du grand quai avec celui de la pierre du Niton ;

126 NOTES SUR LES LIMNIMÈTRES

leurs divisions ont le même point de départ. Quant à celui de la machine hydraulique, il faut se rappeler que son zéro est à 133 pouces au-dessous de la plaque de bronze, et que par con- séquent il est plus bas que les deux autres de trente pouces et demi; lors donc qu’on veut comparer le limnimètre du quai avec celui de la machine hydraulique , il faut ajouter aux indications du premier le nombre ci-dessus. Par exemple, au avril de la présente année 1337, les eaux étant à leur minimum d’élévation, le limnimètre de la machine hydraulique marquait 36 pouces, et celui du grand quai seulement 13; ajoutant 30 1/2 à ce nombre nous aurons 43 1/2 pouces pour la quantité dont l’eau du port s'élevait à cette époque au-dessus du plancher de la grande roue qui sert de plan général de com- paraison. Cette observation permet de déterminer par une sim- ple soustraction la pente du Rhône entre les deux appareils; elle était en ce moment de 6 1/2 pouces, ou 0,"205, différence entre les deux hauteurs trouvées. Si l’on veut savoir de com- bien cette pente s’est accrue par le gonflement du Rhône, on consultera les registres, et l’on trouvera qu’au 19 août; le lim- nimètre de la machine marquait 100, et celui du grand quai 83 1/2; ajoutant à cette dernière indication le nombre 30 1/2, nous avons 114. La différence avec l'indication de l’autre lim- nimètre est 14 pouces ou 0,"379. Telle a été la pente aux grandes eaux.

L'entrée de notre port est difficile quand il y a peu d’eau sur la barre qui traverse le lac à son débouché, et que les ba- teliers nomment le Banc du Travers. West donc utile de savoir à chaque instant quelle est la profondeur de l’eau dans la passe.

ÉTABLIS À GENÈVE. 127 Or, la sonde a donné 69 pouces pour la hauteur du septième bouton de la pierre du Niton au-dessus du fond, au mois de mars 1837; et comme le zéro du limnimètre du quai est à 24 pouces du même bouton, on voit que le fond de la passe est de 45 pouces plus bas que le zéro. Aïnsi on aura toujours la profondeur de la passe en ajoutant 45 au nombre indiqué par le limnimètre. Si, par exemple, il montre 50, la profon- deur de la passe sera 30445—75 pouces, ou sept pieds trois pouces.

On voit donc, qu'indépendamment de son but scientifique ou de simple agrément, le nouveau limnimètre , si bien placé pour être consulté à chaque instant du jour, remplit encore un objet d’incontestable utilité.

G.-H. DUFOUR.

NOTICE

SUR

UN VEAU MONSTRUEUX

DU MUSÉE DE GENÈVE,

PAR F.-J: PICTET.,.

PROFESSEUR DE ZOOLOGIE.

(Lue à la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève , le 20 Octobre 1835.) a ——— "7

L’érune raisonnée et philosophique des monstres est une science moderne, et quoique des descriptions aient déjà été données par les anciens auteurs des cas les plus remarquables, on peut admettre que les véritables principes qui doivent diri- ger cette branche de la zoologie n’ont été établis que par les auteurs de notre siècle.

De cette circonstance et de la difficulté qu’on a à se procurer des échantillons bien conservés de monstruosités , il est résulté

TOME VIN, l'° PARTIE. 17

130 NOTICE

que quelques genres sont connus d’une manière très-imparfaite, et que pour plusieurs il y a encore des faits de quelque impor- tance à ajouter à leur histoire. Aussi, convient-il que les natu- ralistes, en mains desquels arrivent des cas intéressants de monstruosité, les étudient et les décrivent pour former des matériaux dont la science peut avoir à tirer parti.

Ces considérations m'ont engagé à présenter à la Sogiété quelques détails sur un veau monstrueux, apporté au Musée de Genève dans le courant de l’hiver dernier.

Ce veau, vu extérieurement, présentait un corps unique et simple, terminé par un cou à son état normal, et par deux têtes bien distinctes, égales, et regardant l’une à droite, et l’autre à gauche (PL. 7, fig. r et 2).

Un examen plus attentif m’a promptement démontré que cette monstruosité appartenait au genre établi par M. Isidore Geoffroy-St.-Hilaire, sous le nom d’Atlodyme, dans la divi- sion des monstres doubles monosomiens. Ce nom d’atlodyme indiquant , d’après l’ingénieuse nomenclature de M. Geoffroy, un monstre double antérieurement, et simple postérieurement, les deux axes partiels se réunissant à l’atlas, qui est double, et formant ensuite un axe unique pour. toute la colonne épinière qui est simple,

L’atlodymie est une monstruosité rare. M. L. Geoffroy-Saint- Hilaire annonce ne la connaître qu’imparfaitement, et n’en avoir observé lui-même que trois exemples, dont deux dans les reptiles, et un dans un pigeon (Histoire des Anomalies, etc., tom. ILE, p. 192). Le seul individu connu jusqu’à présent dans les mammifères a été indiqué par Meckel (De duplicitate mons-

SUR UN VEAU MONSTRUEUX. 131

trosé Commentarius ; LVIIL, p. 73). Il n’en donne qu'une très-courte description. Vertebra cervicalis secunda semi-du- plex, prima omnind duplex, etc. On voit, d’après quelques mots qu’il ajoute, que les têtes sont dirigées d’une autre ma- nière que dans notre individu. Enfin, Gurlt indique comme existant dans les musées anatomiques de la Prusse quelques fœtus appartenant à la même espèce, et affectés de la même monstruosité ; mais ils n’ont pas été encore décrits. Il ne faut pas confondre l’atlodymie avec quelques monstruosités plus fréquentes. On voit quelquefois des fœtus d’animaux domesti- ques présenter à l’extérieur deux têtes; mais le plus souvent Vatlas n’est pas double, et les crânes sont unis par leurs os. Le cas les deux têtes sont parfaitement séparées en arrière est, comme nous venons de le dire, rare et encore peu connu.

Description générale.

Le veau atlodyme,, qui fait le sujet de cette Note, a été apporté à Genève du canton de Vaud. Il était à terme, d’une vache qui n’a pas survécu à l'accouchement, et lui-même est mort peu d’heures après sa naissance. Cet animal n’ayant pas été amené par son propriétaire, je n’ai pu avoir aucun autre renseignement sur les circonstances qui ont précédé ou accom- pagné cette naissance. Il était d’une grosseur ordinaire ; le corps était constitué de la manière normale, à l'exception: des sabots des pieds qui étaient assez allongés, et des jambes elles-mêmes qui, surtout les postérieures, étaient un peu con-

132 NOTICE

tournées ; d’une spina bifida ou colonne épinière fendue à l'extrémité postérieure de la région dorsale et dans le commen- cement de la région lombaire. Cette dernière circonstance, qui semble rappeler en cette partie la duplicité de l'être , n’est ce- pendant due vraisemblablement qu’à l’état d’affaiblissement que doit nécessairement amener une monstruosité aussi grave, et qui peut arrêter le développement de diverses parties.

Le cou était simple dans toute sa partie postérieure, et ter- miné par deux têtes bien nettement distinctes (PL. I, fig. 1 et 2). Chacune d’elles était perpendiculaire à l’axe général du corps, tout en conservant à peu près son horizontalité, de manière que la tête de droite regardait à droite, et la tête de gauche était dirigée à gauche. Les deux faces internes, c’est-à-dire le côté gauche de la tête de droite, et le côté droit de la tête de gauche formaient sur un seul plan la terminaison antérieure de l'animal qui, vu en face, présentait ainsi que l’on représente le dieu Janus, un composé de deux profils unis par le derrière de la tête. Ces deux têtes n'étaient du reste pas assez rappro- chées pour qu’il y ait eu perturbation notable dans la position des oreilles. Chacune d’elles, considérée isolément, n’avait pas toute sa symétrie ordinaire; dans l’une comme dans l’autre il y avait prédominance d’un côté sur l’autre, de manière que l’on y remarquait un œil plus gros que l’autre, le nez dévié, et les branches des deux mâchoires plus longues et plus développées d’un côté que de l'autre. Cette différence s’étendait jusqu'aux dents. Dans chaque tête le côté interne était plus développé que le côté externe, de sorte que la tête de droite était con- tournée à droite, et la tête de gauche contournée à gauche. Je

SUR UN VEAU MONSTRUEUX. 133

passe maintenant à la description spéciale de quelques organis- mes que J'ai plus spécialement étudiés.

SYSTÈME OSSEUX.

À l'exception de la spina bifida que j'ai déja mentionnée, et des jambes qui étaient légèrement contournées, deux circons- tances tout-à-fait accidentelles, et qu’il suffit ici de signaler sans entrer dans des détails, le tronc et les membres de l’animal n’offraient rien de différent de l’état normal, et les seuls points à examiner étaient les dernières vertèbres cervicales et les-deux têtes

Ces dernières présentent le même défaut (PI. E, fig. 1 et 2) de symétrie que l’on observait en dehors; la ligne sagittale est très-courbée, de manière que sa convexité est dans chaque tête du côté de l’autre; les os nasaux sont arqués, le maxillaire droit de la tête droite, et le gauche de la tête gauche plus petits que leurs analogues. Les orbites de même côté présentent les mêmes différences. Si on examine les trous occipitaux, on trouve l’organisation normale ou à peu près. Les deux têtes sont bien distinctes, séparées par un atlas dont nous allons parler, et l'articulation a, quant aux os du crâne, sa forme ordinaire. Les condyles et le trou occipital rappellent tout-à-fait ceux d’une tête bien conformée, plutôt que d’une monsfruosité.

L’atlas (PL I, fig. 3 et 4) est la partie la plus sensiblement altérée. Vu en dessus (fig. 3), il paraît formé de trois parties : l’une antérieure, servant à recevoir le condyle droit de la tête de gauche, et le gauche de la tête de droite, et deux postéro-laté-

134 NOTICE

rales, s’articulant toutes deux avec l’axis, et recevant chacune à leur partie postérieure le condyle de leur côté. L'origine de ces pièces ne peut pas être un instant douteuse ; les deux laté- rales sont : celle de droite, la moitié de droite de l’atlas cor- respondant à la tête de droite; et celle de gauche, la moitié de gauche de l’autre atlas. La pièce antérieure unique est le pro- duit de la soudure des deux autres moitiés, ce que témoignent encore les trous et la forme générale. Vu en dessous (fig. 4), l’atlas offre les mêmes caractères; cependant on distingue une quatrième pièce unique, qui est le produit de soudure des deux demi-corps correspondant aux moitiés supérieures distinctes. La pièce extérieure est composée, outre les deux moitiés supé- rieures qui reparaissent sur les bords, des deux autres demi- corps.

En résumé , les deux atlas sont soudés en avant , et séparés en arrière, de manière que si on faisait une section sur l’axe longitudinal , on les séparerait à peu près comme ils doivent l'être, avec cette différence cependant que la pièce antérieure est plus petite que ne seraient dans l’état normal les deux demi- atlas internes.

L'axis s’articule avec les deux atlas; son corps s’unit par l’apophyse odontoïde au corps des demi-atlas externes, et les apophyses articulaires sont en rapport avec les mêmes demi- atlas. Chacun des deux veaux a done son atlas uni à l’axis d’un seul côté: dans celui de gauche , le demi-atlas de gauche est articulé avec l’axis, et le demi de droite est en avant. L’inverse a lieu pour l’autre. L’axis, du reste, est unique et bien conformé.

SUR UN VEAU MONSTRUEUX. 13

TRACHÉE-ARTÈRE ET LARYNX. (PI. 1, fig. 5.)

Le conduit aérien et vocal partant d’une double tête pour arriver à une poitrine unique, devait nécessairement être affecté de duplicité dans sa partie supérieure , et être simple inférieu- rement. On devait aussi naturellement s'attendre à voir le point d’union des organes correspondre à l’atlas ou à l’axis par ana- logie avec le système osseux et nerveux. C’est en effet la forme que réalise la trachée-artère de notre veau double. Les deux larynx sont parfaitement distincts : les cartilages thyroïde et cricoïde sont bien visibles dans les deux, et jouissent de leur forme normale. Ils sont aussi tous deux surmontés d’un os hyoïde.

Mais la trachée-artère , proprement dite, est sensiblement altérée. Au-dessous de chaque larynx est une grande pièce cartilagineuse, aussi longue que le larynx lui-même, et qui correspond aux premiers cerceaux cartilagineux. En dessous de ces pièces a lieu la réunion, et la trachée devient simple; elle est formée de cerceaux irréguliers à bords non parallèles et inégaux de longueur.

SYSTÈME VASCULAIRE SANGUIN. (PI. 1, fig. 5.)

Le système sanguin est peut-être celui qui, dans le cas ac- tuel, peut donner le plus d'enseignements théoriques, et fournir la preuve la plus convaincante de la loï des formations de la circonférence au centre et de la loi de conjugaison.

D'après ces lois, les deux têtes, ou mieux encore lés quatre

136 NOTICE

moitiés des deux têtes ont avoir chacune leur artère-caro- tide ; elles ne se sont formées que par cette carotide , et de plus les carotides doivent être à leur extrémité conformées d’une ma- nière normale; mais en même temps elles doivent toutes quatre aboutir à un cœur ou à une aorte commune. L’irrégularité naturelle du système sanguin empêche d’annoncer à l’avance, avec quelque certitude, le mode de cette réunion; mais en même temps les lois de formation que nous avons rappelées peuvent établir certaines règles que nous sommes certains de voir se vérifier. Ainsi, nous sommes sûrs que chaque carotide se Joindra avec l'aorte, et se comportera dans cette union comme dans l’état normal ; nous pouvons prévoir aussi que jamais une carotide ne s’implantera sur un autre artère. Cela posé, la description des artères-carotides ne sera pas difficile. De la crosse de l’aorte naissent trois carotides primitives et deux sous- clavières indépendantes.

On trouve dans l’ordre suivant :

La sous-clavière droite comme dans l’état normal ;

Une carotide plus considérable , qui est située en avant des autres, et qui, arrivée vers la bifurcation de l’aorte, se di- vise aussi en deux branches fournissant l’une la carotide gauche de la tête de droite, et l’autre la carotide droite de la tête de gauche, en jetant en passant de forts rameaux sur la parotide.

Cette double artère est située au centre du cou, et sa base est, comme on voit, composée des carotides internes des deux êtres qui participent ainsi à la soudure qui a affecté tous les organismes dont nous avons parlé. Chacune des carotides par- tielles se comporte comme dans l’état normal; elles sont même

SUR UN VEALU MONSTRUEUX: 197

plus développées que les carotides dont nous allons parler, ce qui se lie à l’atrophie des faces du côté externe.

On trouve Ja carotide droite de la tête de droite dans sa position normale ;

4 La carotide gauche de la tête de gauche, qui est aussi conformée comme à l’ordinaire ;

La sous-clavière gauche.

On comprend facilement ici pourquoi nous avons dit que ce mode de jonction était variable. Si l'angle d’union des deux êtres avait été plus grand, et surtout si la soudure avait été sur une vertèbre plus près du dos, on conçoit que les deux artères internes auraient pu être indépendantes jusqu’à l’aorte ; comme il pourrait se trouver au contraire que dans un autre cas les parties fussent plus rapprochées , et que le tronc formé de ces deux artères réunies s’unît à une des artères externes.

18

138 NOTICE SUR UN VEAU MONSTRUEUX.

EXPLICATION DES FIGURES.

PLANCHE I. Fig. 4. Les têtes vues de profil. Fig. 2. Id. vues de face. Fig. 3. Artères-carotides, et trachée-artère. PLANCHE IL. Fig. 4. Tête de droite. , Fig. 2. Tête de gauche. Fig. 3. Atlas double vu en-dessus. Fig. 4. Id. en-dessous.

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PREMIER SUPPLÉMENT

AU MÉMOIRE

SUR LES

COUUILLEN TERRENTRES LT PLUHATILE

DE LA PROVINCE DE BAHIA,

ENVOYÉES PAR M. BLANCHET.

De Stefano MORICAND.

(Lu à la Société de Physique et d'Histoire naturelle, le 5 Janvier 4837.)

M. Brancuer ayant continué ses recherches, et ses nouveaux envois contenant des espèces qui ne se trouvaient pas dans les premiers, Je m’empresse de les faire connaître, afin de donner un tableau, aussi complet que possible, des mollusques terres- tres et fluviatiles de cette province que mon ami a si heureuse- ment exploitée.

140 MÉMOIRE mc milonnrentereyru mere bar es ,

1. Helix (Cochlogena) auris muris. Nob. PI. IE, f. 1, 2,3.

H. testa ovato-conica, perforata, lævis, lucida, anfractibus

senis, ultimo basi carinato, apertura subquadrata edentula

margine reflexo.

Hab. Dans les troncs de vieux arbres pourris à la fazenda de Palmeirinha , entre Caxoeirà et Jacobina, province de Bahia.

Cette coquille, quoique très-voisine de l’H. auris leporis, me paraît devoir en être distinguée , et je ne peux mieux la faire connaître qu’en la comparant à cette dernière. L’auris leporis a toujours la Surface terne et d’un aspect mat. Les stries longitudinales sont coupées transversalement par d’autres’stries très-fines ; dans l’auris muris on ne voit point de stries trans- versales, et la surface est constamment lisse et brillante. Le dernier tour de spire de l’auris leporis va en s’élargissant, de- puis la suture à la base, de manière que sa plus grande largeur, abstraction faite du prolongement de la lèvre, est à sa base même, tandis que dans l’auris muris, ce dernier tour est plus renflé vers son milieu , et la base plus contractée, en sorte que sa plus grande largeur est très-sensiblement au milieu du tour. La carène, à la base, est plus prononcée dans l’auris muris ; l’espace compris entre cette carène et l’ombilic est plat, et même un peu concave, et marqué de deux ou trois sillons , qui viennent, aboutir à la lèvre droite ; dans l’autre espèce on ne voit point ces plis ou;,sillons, et cette partie, comprise entre l’ombilic et la. carène, est convexe. Dans l’auris muris, la bou- che est bien moins prolongée obliquement que dans l'awris leporis. Dans cette dernière, elle a dix lignes de long sur moins de six de large, mesurée dans ses plus grandes dimensions , et

SUR LES COQUILLES TERRESTRES. 141

les lèvres comprises. Dans ma nouvelle espèce, elle a sept lignes dans sa plus grande longueur, et cinq lignes et demie de large ; les lèvres sont un peu plus épaisses et plus décidément réflé- chies; en outre, l’on remarque ordinairement à la base de la bouche, sur le bord, près de l’angle inférieur, un petit renfle- ment , soit saillie, qui correspond à lun des sillons dont j'ai parlé plus haut.

Quoique dans les deux espèces le fond de la coquille varie du bianc au brun clair, et que les flammes et zônes brunes dont elles sont ornées soient également très-variables, cependant je ne les ai jamais vues semblables dans le très-grand nombre d'individus que j'ai observés de l’une et de l’autre. L'auris leporis a ordinairement une bande brun-noirâtre, un peu au- dessus de la carène (la pointe de la spire étant tournée en haut), et presque constamment une autre bande qui part de lombilic, et arrive près de la lèvre, n’ayant ainsi qu’une lon- sueur de deux à trois lignes; cette bande-là manque toujours dans l'auris muris, qui a souvent le dernier tour de spire orné de quatre ou cinq bandes transversales, bien nettes ou inter- rompues par des zig-zags, ou qui n'offre point de bandes, mais des flammes longitudinales; or, sur plus de mille individus de l'auris leporis que J'ai eus sous les yeux, je n’en ai observé aucun avec des flammes longitudinales ou avec plusieurs zônes transversales, nettement dessinées.

>. Helix (Cochlogena) Maximiliana. Var. minor. PI. IE, £ 4. Cette variété n’ayant pas encore été figurée, je la donne d’au- tant plus volontiers, que je peux la représenter avec l’animal.